Les problématiques liées à la logistique constituent actuellement un grand handicap pour la promotion de la destination Tunisie en tant que plateforme économique durable et efficiente. Un handicap qui se traduit par la dégradation du classement de la Tunisie au niveau de l'indicateur de la performance logistique de la Banque mondiale, passant de la 60e position en 2007 à la 110e position en 2014. Le coût de la logistique atteint 20% du PIB, alors qu'il ne dépasse pas 10% dans les pays développés et 15% dans les pays en voie de développement Le renforcement de la chaîne logistique, souci majeur des professionnels, a été mis en avant lors de l'atelier de travail sur le projet « Logismed Soft », organisé hier au Centre de promotion des exportations (Cepex) et qui se poursuivra aujourd'hui. Ce projet est financé par la Banque européenne d'investissement (BEI) et vise à soutenir la réalisation d'un certain nombre d'actions de développement des qualifications et des compétences des entreprises exerçant dans les activités logistiques et de transport. L'objectif final est de renforcer la création de plateformes logistiques et le déploiement d'une stratégie logistique en Tunisie, initiée par le ministère du Transport. Le constat est amer. Le coût de la logistique atteint 20% du PIB, alors qu'il ne dépasse pas 10% dans les pays développés et 15% dans les pays en voie de développement. Selon Anis Ghedira, ministre du Transport, plusieurs facteurs sont à l'origine de ce constat. Il cite le retard au niveau de la mise en place d'une infrastructure logistique adéquate, un cadre réglementaire non efficient et non adapté et une carence au niveau du savoir-faire et des compétences. En plus d'une faiblesse au niveau de la coordination entre les parties prenantes, du manque d'harmonisation des politiques et de la multiplicité des initiatives. Projet de cinq zones logistiques Face à ces difficultés, le ministère du Transport a formulé une stratégie de développement de la logistique. L'objectif est de réduire le coût de la logistique et de renforcer la compétitivité du produit tunisien et sa capacité à s'introduire sur les marchés internationaux. D'ailleurs, la Tunisie a été le premier pays à manifester un intérêt au projet « Logismed Soft », qui cible aussi le Maroc, l'Algérie et la Jordanie. Ainsi, M. Ghedira a indiqué que la stratégie du ministère vise à l'adaptation de l'infrastructure aux besoins du transport et de la logistique, la mise à niveau des métiers de la logistique et le développement des compétences, le renforcement de la coordination sur la logistique et, enfin, l'amélioration de l'attractivité logistique afin de positionner la Tunisie en tant que pôle logistique méditerranéen. Dans le cadre du plan quinquennal de développement 2016-2020, cinq zones logistiques seront mises en place pour une surface de 580 hectares, avec un coût de 900 MDT, d'après le ministre du Transport, qui seront réalisés en partenariat avec le secteur privé. Actuellement, des avancées ont été enregistrées dans la réalisation de la zone logistique de Radès, qui s'étend sur 47 hectares. Concernant la zone logistique d'Ennfidha — 2.000 hectares —, M. Ghedira a affirmé qu'elle a été intégrée dans le cadre du grand projet du port en eaux profondes, afin d'accélérer sa réalisation. Renforcement des compétences Le ministre estime également que le renforcement des compétences dans le domaine logistique est un axe stratégique de la mise à niveau du secteur. Un axe que le projet « Logismed Soft » servira à développer davantage. Avec un coût global de 4 MDT, le projet vise principalement à la création d'un cluster régional de la logistique et l'adaptation du système national de la formation et du développement des compétences dans le domaine logistique. A l'issue de l'atelier de travail, un plan d'action pour l'année 2017 sera mis en place. Il consiste en la création d'un cluster professionnel chargé de l'appui et l'adaptation de la formation en logistique aux besoins et aux perspectives de développement du secteur. Il s'agit aussi de former 20 formateurs appartenant aux établissements universitaires et aux centres et instituts de formation spécialisés et à l'administration. Ajoutons à cela l'appui aux efforts des universités et aux établissements de formation pour la mise en place de programmes de coopération avec leurs homologues européens et aussi la mise en œuvre d'un référentiel de certification et habilitation de quelques établissements de formation.