Les partenaires de Gharsellaoui ont carrément étouffé leur adversaire en seconde période, ce qui leur vaut une victoire amplement méritée Stade municipal de Métlaoui. Temps chaud. Pelouse médiocre en tartan, affluence moyenne (près d'un millier de spectateurs). ESM bat CSS (3-1). Score à la mi-temps (1-0) pour le CSS. Buts de : Atef Mezni 48', Fehmi Maâouani 53' et Foued Kheraifi 81' pour l'ESM; Karim Awadhi 35' sur penalty pour le CSS. Arbitrage de Slim Belakhouas assisté par Ziad Dhouioui et Rayène Nouira. Avertissements : Zouaghi 34', Salhi 70' et Kheraifi 81' (ESM). ESM : Souissi, Mezni, Zouaghi, Ben Aziza, Ben Salah, Bassirou, Khelij, Maâouani, Gharsellaoui, Salhi (Kheraifi 70'), Ben Hamouda (Lahkimi 29'). CSS : Jeridi, Mathlouthi, Mahjbi, Meriah, Hnid (Habassi 74'), Awadhi, Niang, Sokary, Amdouni (Hannachi 64'), Marzouki, Ndoye. Métlaoui n'a pas fini d'étonner. Sa victoire hier face à un des favoris pour le titre a été aussi bien spectaculaire que méritée. Pourtant, le coach Mohamed Kouki ne veut pas aller plus vite que la musique. «Notre objectif n'est pas le titre, mais de montrer que lorsque nous sommes sereins, nous sommes capables de battre tous les grands, a-t-il souligné après le match. Le comité directeur a fait un effort cette semaine en payant une partie des arriérés des salaires et primes des joueurs. Cela a galvanisé mes hommes qui auraient mérité un succès plus large encore». La septième confrontation ESM-CSS ne semble pas pourtant attirer grand monde dans le Bassin minier comme le démontre la faible affluence. Métlaoui court derrière sa première victoire de sa jeune histoire en L1 devant le CSS, lequel a empoché deux succès. Cette fois, les deux clubs ont le même nombre de points au coup d'envoi, soit trois longueurs en deux matches. Les hommes de Mohamed Kouki vont finalement briser le signe indien en récoltant leur première victoire face au CSS, la seconde au play-off. Ils ont construit un succès assez étonnant par son ampleur grâce à une deuxième période où ils semblèrent voler grâce à leur vivacité et une fraîcheur physique qu'on n'a pas retrouvé chez les Noir et Blanc. Le turn-over auquel a procédé le staff métlaouien dans les deux premières sorties au PO a donné ses fruits. Après les chamailleries du dernier classico de Sfax, la partie est placée sous le signe du fair-play, plusieurs banderoles appelant à l'amitié et au respect de la charte sportive. La première période est équilibrée même si les visiteurs exercent une légère domination au milieu de terrain. Déjà, la tentative de Ben Hamouda à la 15' lui occasionne une blessure qui le contraint à quitter la pelouse dès la 29'. Il n'y a rien à se mettre sous la dent jusqu'à la demi-heure de jeu quand le centre de Marzouki heurte la main de Zouaghi. Le penalty décrété par Slim Belakhouas permet à Karim Awadhi de prendre à contre-pied le keeper Bilel Souissi qui avait pourtant arrêté mercredi dernier un penalty à Ben Guerdane. La fin du premier half voit les gars du Sud-Ouest se créer beaucoup d'opportunités demeurées infructueuses par Mezni (37'), Lahkimi (39'),Zouaghi (42') et Gharsellaoui (45') pour l'occasion la plus nette des «Sang et Or». Du cœur et de la fraîcheur Changement de décor après la pause. Le CSS perd sa supériorité au milieu quand Kouki rectifie le tir en disposant son équipe en 4-4-2 avec un milieu en losange. Les Sfaxiens, auxquels deux buts ont été refusés pour hors jeu sont dépassés par le rythme imposé par les copains de Jemaâ Khelij qui tiennent la balle, combinent rapidement et créent les espaces devant une arrière-garde adverse lente et débordée aussi bien par l'axe que sur les flancs. Atef Mezni, seul au cœur de la défense de Meriah, bat à bout portant de la tête Jeridi suite à un corner de Gharsellaoui qui sera le détonateur de la révolte locale (48'). Deux minutes plus tard, un chef d'œuvre collectif est ponctué par un une-deux entre Salhi et Maâouani qui se présente seul face à Jeridi qu'il bat au prix d'une frappe croisée. L'ensemble de l'Argentin Nestor Clausen prend carrément l'eau à la 81' quand un autre échange rapide Gharsellaoui-Kheraifi permet à celui-ci, entré en jeu quelques instants plus tôt, de crucifier dans un angle fermé un Jeridi impuissant. Il n' y avait rien à faire, hier : les Métlaouis étaient survoltés. Leur football-panache sur un tartan pourtant immonde apporte une note de fraîcheur au play-off. Et vient rappeler que le foot, ce n'est pas toujours la puissance financière d'autant que, de ce point de vue, c'était hier le jour et la nuit. Mais avec un cœur gros comme ça, les copains de Khelij sont capables des plus grands exploits.