Cette charte est incomplète, car elle ne met nullement à contribution les arbitres et les dirigeants fédéraux. Elle esquive des parties prenantes extrêmement importantes, incontournables pour la bonne marche des affaires sportives. La ministre de la Jeunesse et des Sports a adressé aux clubs une mise en garde lors d'une réunion tenue vendredi soir au siège de son département, en présence du secrétaire d'Etat au sport, Imed Jabri, du président de la Fédération tunisienne de football (FTF), Wadi Jary, et des représentants des clubs disputant le play-off, et consécutive aux incidents ayant émaillé la rencontre US Tatatouine-CA Bizertin. Nous y avons relevé dans l'ordre un certain nombre de recommandations : «Les dirigeants des clubs sont tenus, de par leurs responsabilités, de concrétiser dans les faits les valeurs de citoyenneté... Les dirigeants doivent faire prendre conscience aux adhérents des clubs de la nécessité de respecter les idéaux de fair-play... Les présidents des clubs s'engagent à assurer la bonne organisation des rencontres sportives, à se conformer aux règles fixées à cet égard... La charte invite d'autre part les dirigeants à réunir également les bonnes conditions de la couverture par les médias des matchs... Suivent les sanctions prévues ou qu'il est possible d'envisager en cas de manquements. Tout cela est parfait, mais il nous paraît néanmoins nécessaire de remarquer qu'il fallait se limiter à rappeler les dispositions de « la Charte Nationale du sport» que la Tunisie a promulguée depuis l'Indépendance, et qui a servi de mouture pour la majorité, sinon la totalité des pays arabes et africains. Est-elle encore en usage ou fait-elle partie d'un patrimoine oublié, perdu dans les méandres des têtes de ceux qui se sont contenté de prendre le train en marche ? Passons. Ce communiqué est incomplet, car il ne met nullement à contribution les arbitres et les dirigeants fédéraux. Il esquive des parties prenantes extrêmement importantes, incontournables pour la bonne marche des affaires sportives. Si nous analysons les faits (sans aucunement excuser les dépassements et les débordements, l'indiscipline et l'absence totale du sens de la citoyenneté), les problèmes remontent aux conséquences imposées par un arbitrage douteux suite à des désignations partisanes ou qui laissent supposer des arrière-pensées inavouables. Il fallait rappeler à l'ordre les fédérations pour les inviter à s'inquiéter des problèmes d'arbitrage. Il fallait inviter les arbitres à se montrer plus clairvoyants et à se hisser au niveau de leur rôle pour éviter les provocations et limiter leurs erreurs (il y en aura toujours) à celles qui n'influent aucunement sur les résultats. Laisser ces deux protagonistes s'en tirer sans encombres, alors que bien des problèmes ont surgi à cause de décisions, pour le moins qu'on puisse dire, douteuses est injuste et suppose que ce dossier des violences a été hâtivement bâclé. En effet, au vu de ce qui s'est passé, il y avait de quoi imposer l'arrêt de la compétition. Les gens de bon sens n'auraient pas crié au scandale, car lorsque la sécurité des citoyens et du pays est en jeu, la main qui doit imposer les décisions ne devrait en aucun cas trembler. Ce genre de sport, personne n'en veut. A bon entendeur salut !