Après 2017, la situation devrait légèrement s'améliorer et la croissance devrait dépasser 3 %. En 2017, la croissance de la région Mena devrait reculer jusqu'à 2,6 %, en raison du ralentissement de la croissance des économies exportatrices de pétrole (2,4 %, soit 1,1 point de pourcentage de moins qu'en 2016), d'après un nouveau rapport de la Banque mondiale, rendu public ce lundi. La même publication prévoit aussi une croissance de 3,5 % dans les pays importateurs de pétrole, contre 2,9 % en 2016. Presque tous les pays de ce sous-groupe devraient obtenir de meilleurs résultats que l'année précédente. Le rapport de la Banque mondiale explique cette décélération par le poids des conflits et des violences, mais aussi par le contexte marqué par les faibles cours du pétrole. «L'activité économique de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) est restée atone entre 2013 et 2015, avec une croissance annuelle moyenne de 2,4 %, soit la moitié de celle enregistrée pendant les années 2000», peut-on lire dans le communiqué de l'institution de Bretton Woods. Cependant, après 2017, la situation devrait légèrement s'améliorer et la croissance devrait dépasser 3% sur la période couverte par les prévisions. Parmi les signes de reprise, le document de la BM cite l'Egypte qui met en œuvre d'importantes réformes visant les recettes et les dépenses budgétaires. Les investissements directs étrangers devraient en conséquence doubler dans ce pays en 2017 pour atteindre 5 milliards de dollars. Les déficits budgétaires et courants s'amélioreront au cours de la période de prévision. Les regards sont également tournés vers l'Iran d'après la Banque mondiale, et ce, depuis la mise en œuvre du Plan d'action global commun de l'année dernière, alors que le pays attire davantage d'investissements directs étrangers, essentiellement dans le secteur pétrolier. Selon des données récentes, la croissance s'est accélérée à 9,2 % (d'une année sur l'autre) au deuxième trimestre de 2016 (juillet-septembre), après avoir atteint 5,2 % au premier trimestre. Les pays exportateurs de pétrole affichent des signes positifs de reprise après le déclin continu des prix pétroliers, et ce, grâce à l'adoption de réformes macroéconomiques vigoureuses. Les mesures récentes comprennent l'augmentation des tarifs des services publics, des prix des carburants et de la fiscalité des expatriés, la modification des lois sur le marché du travail, ainsi que l'émission d'obligations pour financer les importants déficits budgétaires. Le rapport énumère, par ailleurs, certains défis. Les risques pesant sur la croissance régionale à long terme sont multiples. Les conflits et les guerres par procuration, l'instabilité politique, la corruption et la mauvaise gouvernance peuvent avoir des effets dévastateurs sur le potentiel de croissance de la région. Les principaux défis à relever pour soutenir une croissance forte et solidaire comprennent la fin des hostilités, l'amélioration des conditions macroéconomiques et la mise en œuvre de réformes microéconomiques pour créer un climat favorable au secteur privé. «Mais le plus important est de maintenir la dynamique politique en faveur des réformes», note le rapport. La BM recommande également de prendre d'autres mesures, à savoir : La réorientation des systèmes éducatif des pays vers les besoins des employeurs du secteur privé, en particulier dans les secteurs technologiques,afin de pouvoir absorber une main-d'œuvre en expansion et d'offrir plus de débouchés aux femmes sur le marché du travail. Les pays exportateurs de pétrole doivent stimuler la croissance dans le secteur des produits exportables non pétroliers, pour réduire l'exposition à l'instabilité des prix et créer des emplois productifs dans le secteur privé. L'essor du commerce infrarégional sera l'un des éléments essentiels pour améliorer les perspectives de croissance, car l'intégration régionale pourrait offrir des perspectives d'échanges avec les marchés mondiaux. (Source : Banque mondiale)