WASHINGTON (Reuters) — Le Président américain Barack Obama a jugé hier que les propositions économiques de l'opposition républicaine renvoyaient "à une décennie désastreuse que nous ne pouvons nous permettre de revivre". Le programme dévoilé cette semaine par le Parti républicain dans l'optique des élections législatives de mi-mandat, le 2 novembre, prévoit notamment de revenir sur la réforme du système de santé qu'Obama a fait adopter, de réduire les impôts et de limiter l'action du gouvernement fédéral. Ce programme, a jugé le président démocrate dans son allocution radiophonique hebdomadaire, "est fondé sur la même philosophie usée jusqu'à la corde : réduire les impôts des millionnaires et des milliardaires, réduire la régulation encadrant Wall Street et les intérêts particuliers et laisser les classes moyennes livrées à elles-mêmes". "Ce n'est pas la recette d'un avenir meilleur, c'est un écho d'une décennie désastreuse que nous ne pouvons nous permettre de revivre", a-t-il ajouté. Depuis la publication du programme républicain, la Maison-Blanche s'efforce de le présenter comme une réminiscence de la politique économique de George Bush, à qui l'administration Obama reproche d'avoir conduit l'économie américaine dans le mur. Mais les républicains rejettent l'argument de l'héritage, et assurent au contraire qu'Obama a accentué la crise en creusant le déficit public sans empêcher le chômage de croître. Kevin McCarthy, élu républicain à la Chambre des représentants, a souligné hier que le mécontentement de l'électorat à l'égard de la politique actuelle était criant. "Résultat des politiques économiquement désastreuses de l'actuelle administration, des millions d'Américains sont aujourd'hui sans emploi, et nos enfants se retrouveront avec un déficit et une dette qui, par définition, échappent à tout contrôle", a-t-il dit dans sa réplique à l'allocution présidentielle. "Du plan de sauvetage de plusieurs milliards de dollars au plan de soutien de l'économie qui a échoué en passant par la nationalisation du système de santé, vous avez crié ‘‘assez !'' mais la majorité démocrate à Washington a refusé de vous écouter", a-t-il ajouté. Le scrutin du 2 novembre va dessiner les contours de la seconde moitié du mandat d'Obama à la Maison-Blanche : la totalité des 435 sièges de la Chambre des représentants et 37 des 100 sièges du Sénat seront remis en jeu lors de ces élections intermédiaires. Les démocrates, qui contrôlent actuellement les deux chambres du Congrès, risquent de se retrouver en minorité au sortir des élections.