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Que savent les jeunes de l'éducation sexuelle? Observatoire tunisien des couples et de la famille — Etude sur les relations sexuelles dans les milieux scolaire et universitaire
Un millier de jeunes ont répondu à un questionnaire sur la vie sexuelle Une étude récente sur les relations sexuelles dans les milieux scolaire et universitaire vient d'être élaborée par l'Observatoire tunisien des couples et de la famille (Otcf). Son président, le docteur en sexualité humaine Hichem Chérif, a insisté sur l'impérative nécessité d'inculquer à nos jeunes l'éducation sexuelle, selon les normes internationales préétablies par les instances onusiennes, à l'instar de l'Unicef. Cette étude a ciblé de jeunes lycéens et des étudiants des deux sexes, dont l'âge varie de 12 à 20 ans. Elle a été effectuée au niveau des lycées, des facultés et des foyers universitaires dans le Grand-Tunis. Un millier de jeunes ont répondu au questionnaire se rapportant à la vie sexuelle. La sexualité, toujours un sujet tabou D'après le Fonds des Nations unies pour la population : «Des études révèlent que la majorité des adolescents n'ont pas suffisamment de connaissances pour prendre des décisions en toute responsabilité en matière de santé sexuelle, ce qui les rend vulnérables aux rapports sexuels forcés, aux infections sexuellement transmissibles et aux grossesses non désirées». On considère toujours la sexualité comme un sujet tabou, une ligne rouge à ne pas franchir, mais aujourd'hui on est appelé à franchir cette ligne rouge et à vulgariser la sexualité selon une approche scientifique, a préconisé le sexologue et président de l'Otcf, Hichem Cherif. Et d'ajouter qu'il y a actuellement un grand vide à combler dans le cadre de l'éducation sexuelle par les ministères de la Santé, de l'Education et des Affaires sociales. Il a rappelé que seul le Liban a inclus, dans ses programmes scolaires, l'éducation sexuelle. «En Tunisie, on est en train de régresser à ce niveau», a-t-il constaté. Augmentation du taux de la stérilité, les raisons méconnues Le président de l'Observatoire tunisien des couples et de la famille a parlé des statistiques et de la fréquence de la masturbation chez nos jeunes. Elle est de 80% chez les garçons et de 70% chez les filles .Il a fait remarquer que cette pratique est nécessaire pour canaliser les tensions nerveuses et érotiques mais si elle dépasse la moyenne, c'est-à-dire trois fois par jour, elle peut provoquer chez les filles comme chez les garçons le problème de la stérilité qui est en nette augmentation dans la société tunisienne de nos jours. Il a ajouté que les infections sexuellement transmissibles (IST) ou les maladies sexuellement transmissibles (MST) sont totalement ignorées par nos jeunes garçons qui évitent les préservatifs lors des rapports sexuels. A la question «As-tu un préservatif dans ta poche?», 9% seulement ont répondu par l'affirmative. Les garçons trouvent que c'est «gênant» d'aller s'acheter des préservatifs en pharmacie ! Cependant, les IST et les MST peuvent aussi causer la stérilité chez l'homme comme chez la femme, a mis en garde Hichem Cherif, concluant que l'utilisation du préservatif contribue considérablement à la diminution du nombre de grossesses non désirées et des MST. Réduire les comportements à risque Selon l'étude menée, les relations sentimentales sont bien vécues par nos jeunes. 55% des filles et garçons âgés de 15 ans affirment vivre une histoire d'amour. Ce pourcentage atteint 75% pour la tranche d'âge de 17 ans, et 85% pour ceux et celles qui ont atteint la fleur de l'âge. 5% des filles âgées de 12 à 15 ans assurent qu'elles ont eu des «flirts poussés» avec des jeunes plus âgés qu'elles. Ces dernières n'ayant qu'une connaissance minimale de l'éducation sexuelle. Chez les garçons, ce pourcentage est de 71%. Une grande majorité des lycéens et étudiants qui ont fait l'objet de cette étude pensent qu'il est temps d'avoir une éducation sexuelle. Leur pourcentage s'élève à 87%, ce qui explique le besoin d'inclure, dans les programmes scolaires, une formation à la vie sexuelle qui contribue inéluctablement à la réduction des comportements à risque.