Président de la Commission fédérale des compétitions, trésorier général adjoint et deuxième porte-parole de la FTF, Amine Mougou insiste sur la dimension psychologique du huis clos qui génère une sorte «d'autocensure» auprès des supporters. «C'est pratiquement la seule prérogative dont nous disposons pour sanctionner des incidents dans un stade. Autrement, comment intervenir pour rappeler le public sportif à la raison et à ses devoirs tout en agissant de manière qui ne soit pas démagogique ? Contrairement à ce que l'on peut penser, le nombre de huis clos décidés cette année a régressé par rapport aux statistiques des saisons précédentes dans notre football. Il faut croire que cette mesure comporte en elle-même un effet dissuasif en ce sens que le public sportif comprend parfaitement qu'il lèse son club favori quand il se comporte de manière appelant à la sanction de son terrain pour un, deux, trois matches ou plus. Cela produit un effet de self-contrôle qui n'est malheureusement pas toujours présent chez tous les supporters. Le supporter, auteur de violences à titre individuel, on le sait, il n'y a pas actuellement moyen de le sanctionner personnellement. Pourtant, tôt ou tard, nous devons imiter l'exemple de l'Europe où il est interdit de stade pour une période déterminée. C'est un moyen qui permet d'éviter que des gens qui n'ont commis aucun acte de violence paient pour les autres, soit pour quelques brebis galeuses. La sanction devient individuelle, et sans doute plus efficace. Contre la violence, il n'y a pas de recette miracle. Le phénomène est universel. Dans la situation actuelle, le huis clos en atténue la portée. Car, psychologiquement, les groupes de supporters comprennent la menace. Sur les réseaux sociaux, on les voit se partager un appel au calme afin d'épargner à leur club la menace de devoir jouer à huis clos. Et en même temps de se retrouver eux-mêmes privés de leur rencontre du dimanche».