Seule l'Etoile a réussi une victoire à l'extérieur, à l'occasion de la 2e journée. A contrario, le CA a bu le calice jusqu'à la lie. Quatre points sur douze possibles, deux défaites en quatre rencontres, quatre buts inscrits contre six encaissés : c'est un peu la soupe à grimace pour les quatre mousquetaires du foot national après une entrée en lice triomphale en phase de poules sous forme de carton plein. Les clubs tunisiens ne savent-ils plus voyager ? Ou faut-il plutôt leur trouver des circonstances atténuantes ? Comme par exemple une inévitable décompression survenant après l'incroyable débauche d'énergie, physique et mentale du play-off. Les prolongations se révèlent pénibles, alors que les joueurs aspirent au fameux repos du guerrier. Finalement, si nos représentants en coupe de la CAF ont carrément plongé, essuyant deux revers qui compliquent leur position au classement avant un nouveau déplacement (dans le cas du CA), de leur côté, les pensionnaires tunisiens en Ligue des champions ont plutôt tenu leur rang. La palme revient à l'Etoile Sportive du Sahel qui a arraché une victoire au finish, à la dernière minute du temps additionnel devant un ténor du football soudanais, Al Merreikh, grâce à ses deux flèches étrangères, Diogo Acosta et Hameur Bouazza. C'est le métier qui a parlé, dans des conditions climatiques extrêmes (forte chaleur et un impressionnant taux d'humidité). Si le premier but étoilé est plutôt le fruit d'une incroyable naïveté de la défense soudanaise qui appliquait mal le hors-jeu, le deuxième était arrivé au terme d'une action collective de haute facture. Une semaine après son cuisant échec au play-off, les hommes d'Hubert Velud remettent les pendules à l'heure. Et relèvent la tête après une forte polémique sur leur valeur réelle. Ce n'est pas une mauvaise performance en soi, celle ramenée par l'Espérance de Tunis des hauts plateaux d'Ethiopie d'autant plus qu'elle a dû évoluer durant une bonne demi-heure en infériorité numérique. Sa rigueur défensive et sa solidarité lui ont permis de tenir le coup dans un contexte difficile marqué essentiellement par les retombées de l'altitude (2.400 m au-dessus du niveau de la mer). Avec 4 points en deux rencontres, le néo-champion de Tunisie peut voir venir... CSS : une mi-temps ne suffit pas Le bilan de la coupe de la CAF est proprement déficitaire avec deux défaites, l'une plus amère que l'autre. Dans le chaudron du 5-Juillet d'Alger, le club sfaxien pouvait s'attendre à tout sauf à une promenade de santé. D'ailleurs, les Naccache et Hachoud, les buteurs de la Mouloudia, ont parfaitement répondu aux attentes de leurs nombreux fans qui ont créé une ambiance de feu. Les «Noir et Blanc» ont pourtant produit une belle première période avec beaucoup de solidité et de tempérament au milieu où les Sokari, Niang et Awadhi, auteur d'un bel exploit technique sur le but du 1-1, tenaient solidement les rênes de la rencontre. En tout cas, Jorge Costa, sans doute déçu par son baptême du feu continental à la tête de la barre technique sfaxienne, doit attendre une réaction des siens, lors de la troisième journée qui les verra accueillir Platinum Stars, un rival sud-africain logiquement à leur portée. Ils seront privés de leur avant-centre Mohamed Waliou Ndaye, expulsé mardi soir à Alger. Le CA inquiète C'est un peu le même scénario qui est arrivé au Club Africain en terre ougandaise, avec la différence que l'adversaire était nettement de moindre envergure. Le KCCA n'a pas volé son succès, loin s'en faut. C'est pourtant ce CA frileux et qui ne tient désormais plus le coup qu'une mi-temps. Avant de perdre tout à la fois son jeu, sa solidarité, son bloc, sa fraîcheur, son envie, ses repères, sa lucidité... Trop de choses à la fois. Un peu le remake de son match gagné au forceps, à Radès devant les Nigérians de Rivers United. Bref, parmi le quatuor tunisien, c'est bel et bien le club de Bab Jedid qui suscite le plus d'inquiétudes et de réserves quant à sa capacité à s'extirper d'une poule pourtant tout à fait ordinaire.