Si le CSS a marqué le pas, El Gawafel a mis sa fougue dans le match pour récolter un point précieux Encore deux points précieux perdus par le CSS en l'espace de quatre jours en championnat, alors que tous les pronostiqueurs lui accordaient leurs faveurs. Le verdict final n'a par manqué de soulever le courroux de ses «fans». Les raisons pouvant expliquer cette nette baisse de régime sont de l'avis de l'entraîneur Pierre Lechantre, inhérentes à la méforme de certains éléments de base de l'équipe : «Ce sont des raisons physiques et aussi mentales, dues à la succession des échéances en coupe de la CAF, comme en championnat». Et d'ajouter : «On est trop sollicité pour le moment. Le groupe a du mal à supporter la pression; ce qui nous contraint à manger notre pain noir. Maintenant, il nous faut digérer ces résultats pour surmonter ce passage à vide». Ce sont là des raisons plausibles qui expliquent la nette baisse de régime relevée dans le rendement collectif de l'ensemble. Kamel Zaïem, le régisseur, en était le plus affecté, errant tout au long des soixante-dix minutes qu'il avait disputées comme un joueur sans âme sur le terrain; ce qui a justifié son remplacement par Chady Hammami. L'autre demi, Ibrahima Touré, quoique moins médiocre dans ses manœuvres (il a eu à son actif quelques actions de grand style) n'a pas été ménagé. Il s'est fait remplacer par un attaquant, en l'occurrence Yahyaoui, en vue d'apporter un nouveau souffle à la ligne d'attaque, bien discrète dans ses essais au but, à l'instar de l'autre avant sollicité en catastrophe pour suppléer Ushé Ogba et Dominique. Réajustements tardifs Le staff technique sfaxien a tardé à apporter des rectificatifs à son onze. Yahyaoui, par exemple, n'a joué que l'espace de neuf minutes, ce qui est trop peu pour entrer dans le vif du sujet, alors que Hammami qui n'est qu'un pivot s'est vu confier le rôle de coordinateur, sans toutefois parvenir à apporter le plus escompté aux mouvements des siens. Des choix contestables Pis encore, le flanc droit de l'attaque qu'animait au cours des précédentes sorties de l'équipe le Ghanéen Mauran Yussofo, avec beaucoup de savoir-faire et de percussion, a manifestement manqué de tonus. Emir Haj Messaoud, longtemps éloigné des terrains de jeu, a été sollicité cette fois pour le remplacer au poste d'excentré droit, sans grande réussite. Les raisons, telles qu'elles ont été évoquées par Lechantre, qui ont motivé ce choix sont d'ordre tactique. «Il fallait faire le choix des trois étrangers ayant droit de figurer parmi la liste des joueurs pour le match. On a opté pour le trio Ibrahima, Ushé et Dominique tout en émettant l'espoir de voir l'ensemble plus percutant dans ses manœuvres». Mais au vu du match, le flanc droit de l'attaque sfaxienne est resté plutôt amorphe tout au long du jeu. Le danger sfaxien n'est venu que du jeune Moez Aloulou, bien campé sur ses jambes, grâce à un répertoire technique des plus fournis et une bonne vision de jeu. Aloulou a réussi quelques actions de haut niveau sur son flanc gauche qui ont perturbé la sérénité de la défense de Gafsa. Gafsa, qui a évolué avec cinq éléments stables, à savoir Hamza Ladab sur le flanc droit, Abdelkader Dhaou sur le flanc gauche, Emir Dridi, El Aïd Belkamel (avant sa sortie pour blessure) et Alaeddine Boussellimi à l'axe, n'a pas eu trop de difficultés à contenir les quelques actions offensives d'envergure de son opposant. La toile d'araignée tissée par Ferid Ben Belgacem a eu finalement raison d'un adversaire considéré au départ comme un grand favori. Et c'est finalement sur deux balles arrêtées que le sort du match s'est scellé. D'abord, ce fut le penalty obtenu par les Sfaxiens, suite à une malencontreuse intervention du gardien Baâboura, par ailleurs irréprochable, sur Ushé. Puis l'égalisation est venue sur un coup franc direct du spécialiste Mohamed Laâbidi, botté des 20 mètres. Et ce fut tout dans ce match où on s'attendait à voir les avants de part et d'autre plus remuants et moins maladroits dans leurs essais au but (n'est-ce pas Ushé et Dominique, ou encore Chekib Lachkhem ?). L'entraîneur Férid Ben Belgacem a fait part en fin de match de sa grande satisfaction d'avoir réussi à mettre un terme à la série de résultats négatifs connue par son onze au cours des trois précédentes journées: «Ce résultat de parité a un goût de victoire, tant nous étions décidés à sortir de l'ornière. Et puis, ramener un point d'un déplacement aussi périlleux constitue un exploit. Je félicite mes joueurs pour leur acharnement à défendre leurs couleurs et leur application des consignes», et d'ajouter: «Ce résultat probant nous permet de préparer nos prochaines échéances dans la sérénité et la conviction que le meilleur est à venir».