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Un homme, un monument pour ne pas oublier
«Bourguiba de retour», de Hichem Ben Ammar
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 05 - 2017

«Bourguiba de retour», un documentaire de Hichem Ben Ammar, sera présenté en première le 1er juin 2017 à 22h00 à la salle 4e Art. Il sera précédé d'un autre documentaire du même réalisateur intitulé : «M'hamed Chenik, parcours d'un homme d'Etat».
Au lendemain de la destitution du président Bourguiba par un coup d'Etat médical, le nouveau président Zine El Abidine Ben Ali ordonne en 1988 le démantèlement de la statue équestre de Bourguiba en lieu et place de celle de Jules Ferry et son remplacement par une horloge géante. La fameuse statue du Zaïm, représentant son retour en Tunisie le 1er juin 1955 après des années d'exil, un an avant la proclamation de l'indépendance de la Tunisie, a été transférée à l'entrée de La Goulette où elle demeura jusqu'à la décision du président Béji Caïd Essebsi de la réinstaller à l'«avenue» qui porte son nom.
Son retour sur l'artère principale de la capitale a provoqué des réactions de toutes sortes de la part de la population. Il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre.
«Bourguiba de retour» est un documentaire de 50 minutes qui suit le processus du démontage de la statue équestre, son entretien notamment par l'artiste qui l'a réalisée, Hachemi Marzouk, son transfert, son installation et enfin son inauguration. Réalisé par Hichem Ben Ammar, l'un des plus importants documentaristes tunisiens, d'après une idée de Mohamed Kerrou, le film a été produit par Cinq sur Cinq productions.
«Bourguiba de retour» a nécessité trois semaines de tournage et l'utilisation de cinq caméras ainsi que quatre mois de montage et de post-production. Le film aurait pu tomber dans le reportage banal, mais un cinéaste comme Hichem Ben Ammar, aussi exigeant et méticuleux, a donné aux images une résonance particulière et au récit un sens empreint de grâce et de mélancolie sur l'art, la politique et l'ingratitude de la société qui oublie les siens et ne les gratifie d'aucune reconnaissance.
Le film montre les différentes étapes de la restitution : le démontage de la statue à La Goulette, son entretien avec de l'eau et du savon. Les ouvriers le font avec cœur et passion, reconnaissant en l'homme celui qui a conduit la Tunisie à l'indépendance, et son retour de l'exil le 1er juin reste une date mémorable pour les générations passées et présentes. Hachemi Marzouk, qui a réalisé plusieurs sculptures de Bourguiba, raconte comment il a réussi à gagner le marché. «Malgré les propositions d'artistes européens, Bourguiba a voulu confier la réalisation de sa statue à un Tunisien», explique-t-il. Et d'ajouter : «Il assistait souvent au déroulement de sa réalisation. J'ai dû refaire la tête plusieurs fois pour obtenir un résultat proche des expressions de fierté et d'autorité du combattant. J'étais le seul qui avait le privilège de manipuler la tête du Président».
Les images s'entrelacent. On arrive à l'installation : lundi 23 mai 2016, la statue représentant le cavalier et son cheval emmitouflés dans une gaine de plastique a émergé d'un appareillage de grues et d'échafaudages face à des badauds curieux. Le bras du fondateur de la Tunisie moderne est dressé vers le cœur de la capitale. C'est un événement : Bourguiba est de retour sur l'avenue qui porte son nom après 28 ans d'exil forcé au port de La Goulette. La caméra suit le rituel du transfert qui se fait à la tombée de la nuit.
Alternance entre passé et présent
Hichem Ben Ammar a évité le reportage télévisé et a adopté une démarche cinématographique avec une narration et un propos qui donnent un sens profond au film. Il utilise des plans rapprochés sur les détails de la statue et les visages des intervenants dans cette opération qui sont soit les ouvriers en charge de l'entretien de la statue, soit des témoins pris au hasard dans la rue. Le film évoque, à travers des images d'archives en noir et blanc, le retour historique de Bourguiba au port de La Goulette et les milliers de Tunisiens venus l'accueillir.
La caméra recueille les expressions de visages, les regards et les propos des partisans de Bourguiba et de ses opposants qui commentent l'événement. Il y a ceux qui estiment que c'est une bonne chose en reconnaissance de ce qu'il a fait pour la Tunisie : libération de la femme, réforme du système éducatif et de santé, etc. et d'autres qui pensent qu'il a empêché la liberté d'expression et mis en prison ceux qui s'opposaient à sa politique.
La force de ce documentaire est de revaloriser le travail d'un artiste, Hachemi Marzouk, tombé dans l'oubli et qui, malgré son talent, n'a pas eu, aujourd'hui, la reconnaissance qu'il mérite. On le voit à la fin du film, dans une scène émouvante, errer au milieu de la foule, les larmes aux yeux, lui le maître d'œuvre de cet ouvrage exclu de l'inauguration parce que la présidence de la République actuelle n'a pas daigné l'inviter.
La musique accompagnant les images n'est jamais envahissante. Le silence aussi joue un rôle important dans certaines scènes imposant une concentration. L'alternance entre le passé et le présent, le noir et blanc, les plans rapprochés et les plans d'ensemble, la musique et le silence : un dosage bien étudié qui donne du rythme et du peps à ce documentaire dont l'objectif est de restituer et réhabiliter la mémoire du chef de l'indépendance de la Tunisie : Habib Bourguiba.


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