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Non à la banalisation !
Traite des êtres humains
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 06 - 2017

Ce business, éminemment mondial, représente le troisième plus important commerce illégal dans le monde, après ceux des armes et de la drogue. Pour aider et protéger les personnes victimes de traite, il faut rompre le silence. Une campagne de sensibilisation va être lancée sur les réseaux sociaux ainsi que la diffusion de spots vidéo sur les écrans du festival de Hammamet et celui de Carthage, en plus de l'application web pour informer les internautes
Une campagne de sensibilisation contre la traite des personnes sous le slogan « briser les tabous » a été lancée, hier, à Tunis, pour une durée de trois mois. Les principaux instigateurs de la mobilisation sont l'Instance de lutte contre la traite des êtres humains, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux et l'organisation Avocats sans frontières. Le modérateur de ce projet financé par l'Union européenne a fait cette remarque saisissante : « Ce business, éminemment mondial, représente le troisième plus important commerce illégal dans le monde après ceux des armes et de la drogue ! »
La traite des personnes ne doit pas être confondue avec la simple exploitation qui n'intègre pas les sévices corporels ou sexuels. La traite est identifiée ainsi : « Est considérée victime de traite, toute personne recrutée, transportée, accueillie ou hébergée par une autre personne ou un groupe de personnes à des fins d'exploitation et pour en tirer profit. »
Esclavage moderne
La traite des personnes existe également en Tunisie ! Elle se trouve partout, en chaque endroit, allant du petit garçon vendeur de mechmoums qui subit un travail forcé, géré par tout un réseau, aux jeunes mendiants que l'on trouve aux aguets au niveau des feux de croisement sur la route. Des petites filles âgées de neuf, dix et onze ans faisant le ménage dans des foyers...Une anecdote narrée fait état d'une mendiante qui louerait les services d'un nourrisson, le sien, contre la somme de dix dinars par jour. Les passants rencontreraient sur le chemin en moyenne cinq à six actes de traite de personnes chaque jour sans s'en rendre compte.
Heureusement, la Tunisie a adopté une loi organique depuis un an contre la traite des êtres humains. Mme Raoudha Abidi, présidente de l'Instance de lutte contre la traite des êtres humains, créée en février 2017, rappelle la nouveauté du cadre juridique contre la traite: « L'article 61 datant d'août 2016 a été promulgué et constitue une grande avancée dans le contexte actuel et les difficultés auxquelles la Tunisie se trouve confrontée ». Dans une déclaration à La Presse, elle résume : « On doit faire face à ce genre de criminalité. La loi ne suffit pas, l'instance non plus, il faut une implication de la société civile dans ce processus de lutte. Grâce aux signalements, on va déterminer l'importance de ce phénomène. »
Le communiqué de presse distribué relate la portée de ce phénomène complexe, multiforme qui nécessite un travail de longue haleine et les idéaux à atteindre : « Les bases légales de l'action étant désormais posées, la nécessité de la sensibilisation n'en devient que plus urgente afin de favoriser aujourd'hui la prise de conscience et la prévention de la population, clés de voûte dans la lutte contre un phénomène qui va à l'encontre des droits les plus fondamentaux des individus».
Cent onze cas de traite d'êtres humains ont été enregistrés en Tunisie de 2012 à 2016 selon l'Organisation internationale pour les migrations. « Dix ans de prison et 50.000 dinars d'amende », c'est ce que risque toute personne, en Tunisie, accusée de traite des êtres humains. « La sanction est plus sévère lorsque la victime est un enfant, une femme enceinte, une personne inapte ou invalide». Une responsabilité collective impliquant la société civile et les médias audiovisuels est exigée car l'opinion publique doit être informée.
Briser le tabou
Sur ce plan les choses ne sont pas faites à moitié par Mme Nadia Hammami, du Ftdes, qui précise dans son intervention : « Cette campagne vise à s'adresser au grand public face aux abus de la mendicité forcée ou à la vente ou le travail forcé, les promesses trompeuses de contrats aux Tunisiens à l'étranger. Une campagne virale sur les réseaux sociaux va être initiée ainsi que la diffusion des spots vidéo sur les écrans du festival de Hammamet et celui de Carthage en plus de l'application web pour informer l'internaute. » Six évènements interactifs dont quatre se dérouleront dès vendredi 9 juin dans différentes villes de la République. « Ce sera en soirée après la rupture du jeûne, à 21h le 9 à Tunis, le 10 au Kef, le 11 à Sousse et le 12 à Sfax Bab Jebli. On présentera des victimes ou des personnages présentés en victimes avec une représentation de la réalité comme diffusés dans les spots vidéo».
Pour ne pas subir les sanctions et les pénalités en cas de rapatriement comme pour les récentes victimes, une Ivoirienne et une Malgache, en apportant la preuve tangible des mauvais traitements, des décisions ont été prises par l'instance. Lutter contre l'économie informelle, réduire les effets de la marginalité et de la vulnérabilité, régulariser la situation des migrants africains, victimes de traite, ont été abordés pour améliorer le cadre de cet « esclavagisme moderne ».


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