Pour l'ex-capitaine charismatique de l'EN, la personnalité et la prestation de notre sélection ont connu un saut qualitatif palpable avec Maâloul. «Tout d'abord, je tiens à préciser qu'en toute honnêteté, je n'ai pas eu à connaître Kasperczak l'homme, ni sa méthode de travail encore moins son approche professionnelle. Par contre, s'il y a un joueur qui connaît parfaitement Maâloul la personne et l'entraîneur, c'est bien moi. A cet égard, je dois avouer que la relation qui me liait à ce dernier dépassait celle d'un joueur à son coach, d'autant plus que mes débuts en EN et la réussite qu'on avait vécue en 2004 était avec Nabil Maâloul. De plus, de tous les sélectionneurs que j'avais connus, il était le seul avec Roger Lemerre à me défendre âprement contre certaines campagnes de dénigrement. Dans ce registre, Maâloul est le genre de coach fortement passionné par son métier et qui crée une ambiance de travail spéciale avec son groupe, par son don de communicateur hors pair. Il avait surtout cette capacité et cette valeureuse attitude à protéger ses joueurs et à assumer entièrement ses responsabilités, ce qui dénote une force de caractère bien trempée. En bref, pour lui, le groupe est vraiment sacré. A cela s'ajoute un fait prépondérant, ce don de tacticien méticuleux dont dispose Maâloul qui a tendance à décortiquer au moindre détail le jeu de son adversaire, un fait qui lui permet de mettre en place la stratégie adéquate pour le contrecarrer. D'ailleurs, sa vocation actuelle en tant qu'analyste et chroniqueur sportif lui a conféré un surplus d'aisance en matière de lecture de l'approche adoptée par les différentes équipes. Pour revenir à la prestation de notre team national face à l'Egypte, je dois avouer qu'avant le match, j'avais une appréhension par rapport à la perte de certains repères et acquis qu'on avait réalisés lors de la dernière CAN du Gabon, en matière de conservation du ballon. A ce sujet, je dois admettre que pour cette première sortie face à l'Egypte, c'était une réussite totale à plus d'un titre. Il y avait beaucoup de concentration de la part des joueurs, une conservation intéressante de la balle. D'ailleurs, vous avez bien remarqué que les protégés de Maâloul avaient tendance à construire le jeu à partir de la base arrière de l'équipe. Les deux axiaux tentaient d'écarter le jeu et distiller judicieusement les passes. De plus, Maâloul insiste énormément sur l'importance du double rôle défensif et offensif des deux arrières latéraux. D'ailleurs, on a vu un excellent Ali Maâloul par ses montées en attaque, un peu moins pour Ramy Bédoui qui avait une tâche plutôt défensive. L'autre fait important qui s'est dégagé de la prestation de notre EN face à l'Egypte, c'est cette approche sobre et patiente en matière de construction du jeu par les joueurs du milieu notamment. On ne balance pas la balle n'importe comment, même si on n'arrive pas à atteindre les derniers 30m adverses. On revient à la charge et on construit de nouveau le jeu. Je dois également mettre en relief le courage de Maâloul d'injecter un élément comme Yacine Meriah dans le bain dans un contexte difficile et face à un adversaire de l'envergure de l'Egypte. En bref, la prestation de notre sélection était intéressante dimanche dernier où l'empreinte du nouveau coach était nettement palpable en matière de jeu et d'envie de la part des joueurs. De bon augure pour le reste du parcours».