Face au SG, les Etoilés ont fourni un jeu stéréotypé, dévoilant «déjà» des signes de saturation Les spectateurs attentifs de la rencontre qui a opposé l'Etoile au SG se sont vite rendu compte d'un constat frappant, c'est que les protégés de Benzarti ne pouvaient à aucun moment sceller le sort de la rencontre. Cela en référence au jeu figé, manquant terriblement de solutions des Sahéliens auquel s'ajoutait une crispation physique et mentale exaspérante de la part de tous les joueurs, à une ou deux exceptions. Les paradoxes de Benzarti Face au CSS, le coach de l'Etoile a eu l'ingénieuse mais désastreuse idée de jouer avec un seul milieu défensif, en l'occurrence Kom, faisant fi d'une ligne médiane sfaxienne technique et au répertoire tactique riche. Une telle approche aurait pu causer des dégâts énormes, n'eussent été la précipitation et les quelques déchets techniques de la part des protégés de Ghazi Ghraïri. Paradoxalement, pour faire face à l'ensemble gabésien, Benzarti décide de revenir à la formule de deux pivots en associant de nouveau la paire Saied-Kom qui a, il faut l'avouer, donné pleine satisfaction lors des dernières sorties de l'équipe, tellement l'entente des deux joueurs était remarquable. Mais la réussite d'une telle association a toujours été tributaire de la présence de Saada, qui a terriblement manqué à son équipe, créatif et orchestrant les manœuvres offensives avec sa technique raffinée, sa vision de jeu clairvoyante et ses passes en profondeur. Du coup, on a découvert Kom dans un nouveau registre derrière les deux attaquants Bounedjeh et Mouihbi. Ce nouveau positionnement «étrange» du Camerounais a fini par porter préjudice à la performance du joueur — qui a fourni sa prestation la moins intéressante de la saison! — mais aussi au registre technico-tactique de toute l'équipe. De fait, Kom s'est éparpillé sur plusieurs fronts à la fois: récupération de la deuxième balle, colmatage des brèches incessantes de ses coéquipiers, sans oublier de porter de l'aide au tandem offensif Bounedjeh-Mouihbi totalement hors du coup. Conséquence logique de cette invention de Benzarti: le Camerounais a visiblement laissé des plumes physiquement au point de donner bizarrement beaucoup de ballons à l'adversaire et de perdre quelques duels, un fait qui relève de l'insolite et de l'exceptionnel pour le brave Kom qui était dans un passé récent l'auteur de prestations presque sans faute faisant de lui le meilleur joueur étranger — du moins le plus régulier — de notre championnat. Confusion des rôles Il est clair que la ligne médiane était le point faible de la formation sahélienne, avec un quatuor Tej, Brigui, Saied et à un degré moindre Kom émoussé physiquement et techniquement. Pis encore, la confusion des rôles et l'absence d'impact sur le jeu de leur équipe de ces quatre éléments ont lourdement affecté la performance de la formation étoilée. Dans ce registre, on vise essentiellement Tej qui, par ses errements et son sens du placement chaotique, a gêné la circulation de la balle et les manœuvres de ses coéquipiers, il a été tout simplement encombrant par ses déplacements superflus. Brigui, quant à lui, a carrément raté sa sortie sur le double plan offensif et défensif et il n'a été l'auteur d'aucune action ou incursion digne de ce nom. Neguez, un registre à revoir! Venons-en au cas Neguez. Voici un joueur voué à une carrière prometteuse, mais il est temps de se pencher sur le registre idoine pour cet athlétique et généreux défenseur afin de lui permettre d'optimiser ses performances pour l'intérêt de son équipe et celui de la sélection nationale. Face au SG, l'arrière droit de l'Etoile a été l'auteur d'une sortie décevante sinon ratée, où il a été physiquement hors du coup et manquant d'inspiration, à tel point que les Gabésiens ont axé leurs assauts sur le flanc occupé par Neguez. De ce fait, nous croyons fermement que la morphologie et le répertoire technique du joueur ne lui permettent guère de réussir dans le registre d'arrière droit. Un tel poste exige une vitesse d'exécution, une technique balle au pied acceptable et une morphologie de petite taille pour assurer un meilleur impact au niveau de ce couloir. Le brave Neguez, faut-il l'avouer, ne dispose pas de ces qualités, il va donc falloir le muter vers le registre qui lui sied le mieux et qui soit compatible avec son potentiel, à savoir celui de défenseur central, à condition de corriger certaines imperfections relatives à son sens du placement. Au final, les coéquipiers de Boughattas ont fourni leur plus mauvais match de la saison au point d'avouer qu'avec un tel rendement l'Etoile ne pourra guère postuler pour le titre. De ce fait, Benzarti doit s'armer de plus d'humilité et moins d'entêtement pour apporter les correctifs nécessaires.