Maâloul suit avec inquiétude la période transitoire de certains expatriés qui cherchent un nouveau club. Ses appréhensions sont-elles justifiées ? Le sélectionneur national Nabil Maâloul ne rate aucune occasion pour exprimer son inquiétude quant à la phase transitoire qu'il juge plutôt instable que vivent cet été certains joueurs expatriés capables d'être convoqués pour la double confrontation face à la République Démocratique du Congo, les 1er et 5 septembre prochain. Si l'on prend la liste des convoqués pour la première sortie de l'ère Maâloul-bis, le 11 juin dernier contre l'Egypte pour le compte des éliminatoires de la coupe d'Afrique des nations «Cameroun 2019», on trouve certes quelques joueurs en stand-by, dans une position incertaine au sujet de leur prochaine destination. Le cas du stratège Naim Sliti qui veut quitter Lille où il ne rentre plus dans les plans de l'Argentin Marcelo Bielsa. Bordeaux, Caen, Dijon et Guingamp s'intéressent à l'un des meilleurs Tunisiens lors de la dernière édition de la coupe d'Afrique des nations. Le demi Mohamed Wael Larbi se trouve dans le même état d'esprit. Il vient de quitter Sochaux (Ligue 2 française), mais aucune piste n'est jusque-là sûre pour la suite de sa carrière. Mais le cas qui traduit le mieux cette situation a trait au meneur de jeu Youssef Msakni. Certes, il pourrait continuer l'aventure à Duhail Sport Club (ex-Lekhwya). Mais, aux dernières nouvelles, le bonhomme dit se trouver face à une dernière chance pour partir en Europe. Il espère découvrir le foot du Vieux Continent. Toutefois, si l'histoire d'un retour à l'Espérance Sportive de Tunis, y compris sous forme de prêt, a été démentie aussi bien par le joueur que par son club, Msakni ne vit pas moins un été de transition dans la foulée de son mariage. Pour Aymen Abdennour, c'est la sempiternelle interrogation sur le club où il pourrait débarquer. Beaucoup de destinations sont comme toujours annoncées, mais le bonhomme est toujours là, à Valence, dans la prestigieuse Liga, malheureusement avec le statut d'un remplaçant de luxe. Le fait qu'il ne joue pas régulièrement, voire pas assez, se répercute négativement sur le rendement de l'ancien défenseur axial de l'ESS et sur son jeu très physique. Une note positive : Ali Maâloul a su renverser la tendance depuis le classico Tunisie-Egypte en s'installant sur la fin de la saison égyptienne comme un repère incontournable d'Al Ahly du Caire. Désormais, le champion d'Egypte, qui a terminé la dernière saison invaincu, ne veut plus lâcher son latéral gauche explosif malgré les offres parvenues. Forcément, l'ancien Clubiste sfaxien ne se trouve plus inquiet quant à son avenir immédiat après avoir gagné la confiance de son entraîneur, Houssam Badri. Ben Youssef et Maâloul marquent des points A contrario, on peut se réjouir des débuts tonitruants du défenseur axial Syam Ben Youssef, régulièrement titularisé que ce soit par Henry Kasperczak ou par Nabil Maâloul. Après avoir quitté le SM Caen (L1 française), il a signé pour le club turc Kasimpasa et a inscrit le dernier week-end un but pour son premier match amical d'intersaison avec ses nouvelles couleurs (le premier but de son club, large vainqueur des divisionnaires d'Eyupspor 6-0). Pour les Hamdi Harbaoui, Driss Mhirsi, Karim Laâribi, Mohamed Slim Ben Othmane..., il n' y a pas vraiment de quoi perturber un joueur pro. Reste le cas Wahbi Khazri, qui n'a disputé que 5 matches avec Sunderland la saison dernière pour deux buts, et dont le club est relégué en D2 anglaise. Pas l'idéal pour rebondir malgré les assurances de son entraîneur qu'il bénéficiera désormais d'un plus grand temps de jeu. En réalité, le manque de compétitivité dont pourraient pâtir certains joueurs expatriés va obliger le staff technique à la plus grande vigilance d'autant que la double affiche décisive pour la qualification au Mondial arrive en tout début de saison. Si la fédération nationale a cru résoudre en partie le problème pour ce qui est des joueurs locaux en leur permettant d'avoir trois journées dans les jambes avant de croiser le fer avec les Léopards, il n'en reste pas moins nécessaire de se soucier des horaires du coup d'envoi des rencontres. En effet, ces trois journées sont fixées pour les 15 et 16 août (1ère journée), les 19 et 20 août (2e j.) et le 25 août (3e j.), soit sous les chaleurs de la deuxième moitié du mois d'août. Si, pour des raisons sécuritaires, on s'amuse à faire disputer ces rencontres à 15h00 ou à 16h00, comme cela avait été le cas de la finale de la coupe de Tunisie 2017 CA-USBG, bonjour les dégâts ! Les internationaux risquent alors de le payer cher point de vue physique contre le Congo. Il est en tout cas heureux que le moral soit au beau fixe après le carton plein réussi par les quatre représentants du football tunisiens dans les coupes africaines. Cela n'est pas sans consolider un moral de vainqueur, surtout que le sélectionneur congolais Florent Ibenge a pu mesurer les grosses ressources du champion de Tunisie et premier pourvoyeur du team national, l'Espérance Sportive de Tunis, quand il rencontra l'AS Vita Club entraîné par le même Ibenge. Les appréhensions de Maâloul seraient-elles injustifiées ? En tout cas, mieux vaut se montrer prudent et vigilant devant chaque possible contretemps. Le fait d'anticiper participe inéluctablement à la réussite.