Cela a tout l'air d'une utile répétition générale avant le quart de finale de la Ligue africaine. L'EST ne perd pas son temps à Alexandrie Y compris avec ses doublures, l'Espérance Sportive de Tunis sait se montrer réaliste et assurer l'essentiel. Malgré des carences de son arrière-garde, le gardien Ali Jemal compris, elle a su aligner un troisième succès qui vient consolider son capital-confiance (qui, faut-il l'avouer était déjà suffisamment important) et donner à réfléchir à ses prochains adversaires. En faisant tourner son effectif, l'entraîneur Faouzi Benzarti, une sorte de mammouth dans l'esprit de la grande famille du foot arabe présente à Alexandrie, a sans doute permis à ses cadres de respirer après deux sorties en pleine saison estivale. Certes, ni le rythme ni l'intensité de ces deux parties ne furent très exigeants, et n'ont par exemple rien à voir avec des rencontres de la phase des poules de la Ligue africaine des champions. Toujours fallait-il se déployer dans l'immense arène de Borj El Arab et tempérer les ardeurs d'adversaires qui parurent connaître le club sang et or comme leur petite poche. En réalité, au-delà du juteux pactole ramené par le titre arabe (un montant de 2,5 millions de dollars ira au vainqueur final) et qui ne constitue pas l'aspect le moins important de cette participation, loin s'en faut ! le club de Bab Souika considère sa quinzaine arabe comme une excellente préparation des quarts de finale de la Ligue des champions prévus au mois de septembre prochain contre Al Ahly du Caire. Lequel figurait dès le départ de cette joute comme un potentiel rival de l'EST que ce soit en demi-finales ou en finale où elle doit le rencontrer. Benzarti n'a pas hésité à parler de «répétition générale» pour évoquer le championnat arabe. Eh bien, il est servi: tout est prêt, ou presque. Au sein de la gamme des demi-finalistes figure Al Ahly. La découverte de l'atmosphère dans laquelle va se jouer le quart aller de la Ligue des champions, les 15, 16 ou 17 septembre peut se révéler un atout. L'arme fatale des balles arrêtées Deux buts sur les trois marqués dimanche face à Al Hilal venant suite à des corners d'Elyès Jelassi: on connait la force du champion de Tunisie 2017 sur balles arrêtées. Et il est en voie de le confirmer. C'est un peu l'arme fatale du représentant tunisien. Lequel avait néanmoins démontré dans les deux premières journées qu'il sait également marquer sur des combinaisons collectives travaillées aux entraînements. Il le confirma du reste dimanche dernier à un quart d'heure de la fin sur un superbe troisième but, celui de la victoire (3-2) conclu par Bguir (sur le poteau) puis par Chaâlali au terme d'un gros travail collectif. Badri au-dessus du lot S'il y a une star qui a éclaboussé de son talent l'édition arabe, c'est bel et bien le milieu sang et or, Anis Badri. Il a été décisif dans les deux rencontres qu'il a disputées jusque-là: un assist sur le but de la victoire œuvre de Khenissi contre les Pétroliers irakiens, et un doublé au second match face à Al Merreikh: de la tête suite à un centre de Besseghaier, et à bout portant suite à une passe décisive de Khenissi. Beaucoup de tonus, du jus et des ressources physiques et techniques inépuisables, Badri a donné le ton de la manœuvre espérantiste. Un véritable patron du milieu de terrain. S'il continue sur cette lancée, il ne serait pas étonnant de voir l'Union arabe de football l'élire meilleur joueur du tournoi. Le talon d'Achille L'arbitrage a multiplié les bourdes au cours de la 27e Coupe arabe des clubs champions, se révélant le talon d'Achille. Si le club de Bab Souika en a profité lors de sa première sortie devant les Irakiens de Naft Al-Wassat quand un but régulier a été refusé aux Irakiens pour un hors-jeu inexistant et qui ne devait pas susciter la moindre équivoque, il a dû cette fois en faire les frais. Dimanche, face aux Saoudiens d'Al Hilal, en pleins arrêts de jeu, Haytham Jouini s'engouffre au cœur de l'arrière-garde hilalienne, mais il est fauché par Walid El Ahmed dans la surface. Stupeur et incompréhension: au lieu du sacro-saint penalty, l'arbitre jordanien Adham Mkhadma, blessé au front au début du match, avertit (une seconde fois) l'attaquant "sang et or" pour simulation et l'expulse. Un referee débutant aurait sans doute mieux jugé la séquence, mais la condition physique du Jordanien l'a empêché d'être près de l'action et de siffler la faute claire comme le jour. Devant pareille injustice, l'EST a formulé un appel contre l'expulsion de Jouini, demandant à la commission des arbitres relevant de l'Union arabe de football de regarder la séquence à la vidéo et de supprimer le second carton jaune qui lui a été infligé. Car, sous tous les angles télé possibles, une seule décision devait être prise: penalty pour le club "sang et or". Malheureusement, l'arbitrage arabe est au plus bas. Dès la deuxième journée de la compétition, trois arbitres furent écartés et deux autres avertis par l'instance chargée des affaires de l'arbitrage arabe. Décidément, sous nos latitudes, les hommes en noir ont encore beaucoup de chemin à faire. Garzitto mauvais perdant Le sieur Diego Garzitto a vraiment une dent contre l'EST. Prié de donner son avis sur le futur vainqueur de l'édition 2017 de la Coupe arabe, il n'hésita pas à répondre: Al Ahly !. Jusque-là, son attitude est correcte, il est libre de choisir qui il veut. De surcroît, le club égyptien figure parmi les favoris en puissance d'autant qu'il va récupérer à partir des demis trois ou quatre titulaires qu'il a préféré jusque-là ménager, dont le latéral gauche international tunisien, Ali Maâloul. Mais là où Garzitto étonne et déconcerte, c'est quand il ajoute: «L'Espérance terminera deuxième. Et d'être allée aussi loin, elle le doit au seul arbitrage, pas à son propre mérite !». Allons donc, Monsieur Garzitto! Sans doute, la victoire qui ne souffre aucune contestation du représentant tunisien devant vos protégés vous était restée en travers de la gorge. Toutefois, votre club joua ce jour-là un match plutôt décevant par rapport aux moyens qu'on lui connaît. Ensuite, votre vedette Bakr Al Madina a creusé le lit de cette défaite en prenant deux cartons jaunes en 26 minutes, laissant ses copains en infériorité numérique pour une agression caractérisée sur Coulibaly. Fallait-il que l'arbitre égyptien Ibrahim Noureddine fermât les yeux sur une séquence aussi antisportive où Al Madina essuya intentionnellement son crampon sur la cuisse du demi ivoirien de l'Espérance ?.