Les prix «orange» et «citron» serviront juste de repères constructifs pour les joueurs que nous avons choisis parmi tout l'effectif «sang et or». Mettre en exergue les mérites et les défauts de quelques-uns peut toujours servir à quelque chose, notamment pour les concernés. Les quelque dix derniers matches livrés par l'Espérance Sportive de Tunis et notamment ceux de la coupe arabe des clubs nous ont permis de bien analyser le rendement et l'apport de tous les joueurs «sang et or». Seuls quelques-uns parmi eux vont être concernés par notre analyse ou plutôt les «prix orange» et les «prix citron» qui vont leur être décernés soit pour leur contribution positive, soit pour celle négative. Dans ce sens, ces prix qui n'ont rien d'officiel, bien évidemment, sont le résultat d'un jugement personnel qui pourrait motiver davantage les méritants et mettre en garde les moins méritants contre toute continuation dans la médiocrité qui risquerait de les mettre dans l'œil du cyclone. Surtout que l'on sait Faouzi Benzarti très intransigeant en ce qui concerne la mauvaise forme et le petit rendement. Commençons par le «prix orange» à décerner à ceux qui ont excellé quoique toute l'équipe espérantiste mérite une mention spéciale pour le nouveau titre international et la grande satisfaction qu'elle a procurée à la Tunisie toute entière. Bguir au-dessus du lot Saâd Bguir vient en tête de liste des méritants non pas seulement parce qu'il a été l'auteur d'un doublé lors de la finale contre Al-Faïçali, mais en raison de son «entêtement» à vouloir s'imposer comme titulaire à part entière dans une équipe qui a énormément besoin d'un régisseur de métier de sa trempe. Ses coups francs magistraux, ses frappes de balle précises et imparables et surtout les caviars qu'il sert aux attaquants font de lui le play-maker par excellence qu'on ne doit pas hésiter à aligner d'emblée dans l'équipe rentrante. En deuxième position, le «prix orange» est accordé au capitaine Khalil Chammam qui, comme du vieux vin, devient de plus en plus savoureux. Son engagement physique en défense et son soutien généreux dans les assauts offensifs et ses coups francs bottés à la perfection font de lui une pièce maîtresse difficile à remplacer par les temps qui courent. Quand on le voit à l'œuvre, on peut lire toute la grande expérience de l'EST dans son long parcours national et international. Franck Kom, le Camerounais récemment recruté par Hamdi Meddeb, a, lui aussi, fait montre d'une grande utilité quoiqu'encore à court de préparation physique. L'Espérance ne regrettra pas un jour d'avoir fait appel aux services de ce pivot de métier qui sait quoi faire d'un ballon et qui sait surtout réussir le travail de sape vis-à-vis d'un adversaire capable de prendre le dessus au milieu du terrain. Son soutien à l'attaque est également très payant. En témoigne la passe décisive qu'il a servie à Dhaouadi, auteur du but victorieux de la finale de la coupe arabe contre Al Faïçali. Bien évidemment, l'excentré de débordement Anis Badri, convainc et tape dans l'œil des fins connaisseurs en matière de football. Tous ceux qui se rappellent Fathi Ouasti voient en lui son parfait sosie côté style de jeu direct, culotté et incisif. C'est un danger constant pour la défense adverse. Jouini a raté l'opportunité Et pour ce qui est du «prix citron», il est à infliger à quelques joueurs qui ont intérêt à se réveiller avant qu'il ne soit trop tard pour eux car ils ont les moyens et le temps pour exceller eux aussi, mais dont le rendement a bien laissé à désirer lors de cette coupe arabe. C'est l'avant-centre Haïthem Jouini qui vient en premier rang des joueurs ayant affiché une petite forme et qui ont raté une belle opportunité pour se mettre en évidence dans cette joute arabe suivie par des millions de téléspectateurs. Il a erré dans tous les sens, notamment en finale après que le titulaire en puissance, Taha Yassine Khénissi, lui a cédé sa place pour un match entier après avoir écopé de son carton rouge en demi-finale. Moëz Ben Cherifia, qui a alterné le bon et le mauvais, ainsi que Ferjani Sassi et Ali Machani, méritent eux aussi un petit «prix citron» bien que nous les sachions capables de recouvrer toute leur verve et leur talent des meilleurs moments de forme.