Après avoir erré pendant plus d'une année, il a profité de l'absence de N'djeng pour rebondir Haythem Jouini a raté son départ. Sa chute a été aussi vertigineuse que sa montée spectaculaire en cinq matches. Porté par ses fans, Jouini a cru atteindre aussitôt le sommet. Péché de jeunesse. Son ancien entraîneur, Maher Kanzari, nous avait expliqué à l'époque que l'enfant prodige n'a pas su gérer son énergie, ce qui explique pourquoi il s'est essoufflé au bout de cinq rencontres. Il a également voulu répondre positivement à la foule qui le réclamait à chacune de ses premières apparitions en voulant marquer à tout prix. Il a oublié au passage que la tâche de l'attaquant ne se limite pas à mettre la balle dans les filets, puisqu'il est appelé également à peser lourdement sur les défenses adverses, participer à la création d'occasions nettes et être l'auteur de passes décisives. Bref, savoir jouer collectif. Leçon retenue Le malheur de Yannick N'djeng (forfait contre Gor Mahia pour blessure) a fait le bonheur de Haythem Jouini. Le jeune attaquant «sang et or», qui fêtera le 7 mai prochain ses 21 ans, a retenu la leçon de sa longue traversée du désert qui a duré plus d'une année. Généreux dans l'effort, il a été de tous les bons coups. Il a d'abord été utile en première mi-temps lorsqu'il a ouvert la marque à l'ultime minute. Tout juste après, l'arbitre sud-africain a sifflé la fin de la période initiale. Un but qui traduisait la domination sans partage de l'Espérance lors du premier round. Une domination qui aurait été stérile si Jouini n'avait pas ouvert la marque avant d'aller aux vestiaires. Le match aurait pris une autre tournure, notamment après que Mouelhi a raté le penalty. Après la pause, Jouini a marqué le but assassin pour Gor Mahia après seulement trois minutes. Un doublé qui a libéré davantage ses coéquipiers, notamment Khaled Mouelhi, accablé par son ratage. Puis un troisième. Et l'enfant prodige ne s'est pas arrêté là. On ne va pas revenir sur les trois buts, car ils étaient tous aussi beaux les uns que les autres. On va juste avancer des statistiques révélatrices : trois buts marqués, outre qu'il a participé à cinq occasions collectives. Les automatismes ont bien fonctionné avec Msakni, Akaïchi, Afful, Chammam et Derbali. C'est dire que Jouini n'a pas été égoïste. Bien au contraire. A lui de persévérer dans la même voie lors des prochaines sorties. C'est un joueur qui a bien sa place dans le dispositif de Ruud Krol. C'est déjà l'âge de la maturité pour Jouini.