La consécration en Coupe arabe a eu pour effet de booster le capital confiance. Bien qu'ils n'aient pas eu droit à une intersaison, les «Sang et Or» ont atteint petit à petit leurs objectifs. Le seul faux pas enregistré a été l'élimination en demi-finale de la Coupe de Tunisie devant l'USBG dans les conditions qu'on sait. Pour le reste, c'est un parcours sans faute. Les champions de Tunisie ont enchaîné avec une qualification aux quarts de finale de la Ligue des champions avant d'aller s'illustrer en Egypte où ils ont remporté la Coupe arabe des clubs champions. Une compétition qui n'a pas été prise au sérieux par certains clubs, tel Al Ahly d'Egypte, et ils avaient tort. Car la tendance aujourd'hui de par le monde, c'est d'organiser durant l'intersaison des tournois amicaux avec en prime des prix alléchants. De grands clubs comme le Barça font volontiers le déplacement jusqu'au bout du monde pour disputer ce genre de tournoi, faisant même jouer leurs stars. Les dirigeants de l'Espérance et son staff technique l'ont bien compris. Ils ont fait d'une pierre deux coups : se servir de la Coupe arabe comme tournoi préparatoire en prévision du championnat, et empocher par là même la bagatelle de 2,5 millions de dollars. Jemal : un turnover utile La Coupe arabe était l'occasion rêvée pour Faouzi Benzarti pour tourner son effectif afin de donner du temps de jeu aux nouvelles recrues et aux joueurs qui en manquent. La compétition arabe a sorti des ténèbres le deuxième gardien, Ali Jemal. Enfant du club, ce dernier a été cédé à l'US Ben Guredane où il avait fait une bonne première moitié de championnat avant de retrouver le Parc B en janvier 2016. Un parc qu'il avait retrouvé alors qu'il était au summum de sa forme. Mais depuis son retour, Ali Jemal fait banquette depuis un an et demi. Il ne joue pratiquement pas, même durant les matches amicaux. Il a fallu attendre le troisième match du premier tour de la Coupe arabe face au club saoudien d'Al Hilal pour le voir enfin jouer un match entier. Partout dans le monde, le poste de gardien de but respecte une certaine hiérarchie. Il y a toujours un premier et un deuxième gardien de but. En France et dans certains pays européens, le deuxième gardien dispute généralement la coupe, ce qui lui permet une certaine régularité dans la compétition. Chez nous, on n'a pas encore cette tradition, même si Faouzi Benzarti a changé les règles lors de la première journée du championnat en titularisant Ali Jemal. Par ailleurs, le technicien «sang et or» a chamboulé un peu ses habitudes en faisant tourner son effectif et c'est tant mieux pour deux raisons au moins. La première, c'est que les joueurs-cadres commencent à s'essouffler au point d'atteindre le stade de la saturation pour certains d'entre eux. La deuxième est que le chemin est encore long et l'Espérance a besoin de toutes ses ressources humaines si elle veut aller jusqu'au bout de la Ligue des champions, sans sacrifier son parcours en championnat national d'autant qu'elle est tenant du titre. Bref, le turnover opéré par Faouzi Benzarti lui a permis de se doter de nouvelles solutions de rechange et de huiler une machine qui s'est quelque peu grippée à la fin de la saison écoulée.