L'Observatoire tunisien de l'eau a prévenu les consommateurs des difficultés d'approvisionnement en eau qui pourraient avoir lieu au cours de la prochaine période si la sécheresse persiste. Le secteur agricole souffre depuis des années de plusieurs problèmes qui ont eu des impacts négatifs sur la rentabilité des terres . D'où l'endettement des agriculteurs qui risque de s'aggraver au cours des années à venir et qui a atteint déjà les 1200 millions de dinars. L'un des problèmes concerne l'indisponibilité des ressources en eau qui a été à l'origine du manque de la production. Une telle situation a eu également ses effets sur la situation sociale des agriculteurs qui s'est détériorée. Les agriculteurs ont demandé une solution radicale à ce problème en exigeant des réparations suite aux dommages subis pour qu'ils puissent améliorer un tant soi peu leurs revenus et poursuivre leur activité qui fait vivre des milliers de familles. Ils réclament aussi des autorités compétentes d'être approvisionnés en quantités suffisantes d'eau pour réussir les différentes campagnes agricoles. Un secteur vulnérable D'ailleurs, l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) confirme le problème de manque d'eau auquel font face les agriculteurs dans plusieurs régions du pays. Le secteur demeure encore vulnérable et dépend dans une large mesure de la pluviométrie. La sécheresse qui a sévi, au cours des dernières années, a porté un coup dur pour le secteur, ce qui a eu pour conséquence l'augmentation des prix des fruits et légumes. De son côté, l'Observatoire tunisien de l'eau a prévenu les consommateurs des difficultés d'approvisionnement en eau qui pourraient avoir lieu au cours de la prochaine période si la sécheresse persiste. Ce manque va concerner aussi l'eau destinée à l'irrigation compte tenu de la baisse du niveau des ressources hydriques au niveau du barrage Sidi Salem qui constitue l'un des plus grands barrages de Tunisie. A noter que l'année dernière, l'indisponibilité de l'eau a atteint son pic vu la baisse de niveau des ressources dans plus d'un barrage, ce qui a eu des impacts négatifs sur de nombreuses plantations y compris les arbres fruitiers et les oliviers. Au 22 août, le taux de mobilisation des barrages en eau reste faible dans la mesure où près de 689 millions de m3 — soit une moyenne de déficit estimée à 397 millions de m3 — sont enregistrés par rapport aux trois dernières années. Au cours de cette année, le taux apports en eau dans les barrages a atteint entre 40 et 42% de leur capacité. Priorité à l'eau potable A titre d'exemple, le taux de remplissage du barrage de Sidi Salem relevant du gouvernorat de Béja est de 23% seulement. La capacité totale dudit barrage est de 124 millions de m3. Quant au barrage de Mellègue, cette capacité n'est que de 16% alors qu'elle est de moins de 20% au barrage de Bouhertma à Jendouba et de moins de 30% à celui de Sejnane à Bizerte. Le barrage de Siliana n'est rempli, quant à lui, que de 13 % de sa capacité totale, ce qui est très peu. La Tunisie compte près de 460 mille hectares de terres irriguées dont 33 mille ha sont concernés par le rationnement de l'eau. Ces terres se trouvent dans les gouvernorats de Nabeul, Jendouba, Ben Arous, Manouba. La priorité est donnée à l'eau potable. L'agriculture accapare 80% du volume d'eau contre 10% pour la consommation humaine et 10% pour les secteurs de l'industrie. Une stratégie de mobilisation des eaux a été déjà mise en place qui se base, entre autres, sur la construction des barrages. Au cours du mois de mars dernier, on a finalisé la réalisation de quatre autres barrages. Il s'agit aussi d'assurer l'interconnexion des barrages entre eux conformément à une étude qui fournit des prévisions jusqu'à l'an 2030 et qui aborde aussi les projets de dessalement et les lacs.