L'interdiction d'importation d'oliviers a fait l'objet d'une première décision ministérielle en 2015. L'expérience tunisienne concernant les mesures de régulation et de contrôle en amont des oliviers vient d'être citée en exemple lors d'un atelier régional tenu le 24 août à Tabarka. «Il y a lieu de citer le cas de la Tunisie qui a créé un «comité national» pour le suivi et le contrôle des oliviers sur le territoire tunisien pour la prévention contre la "Xylellafastidiosa"», peut-on lire dans un communiqué diffusé jeudi. En Tunisie, l'interdiction d'importation d'oliviers a fait l'objet d'une première décision ministérielle en 2015 qui concerne, dans un premier temps, les pays contaminés. Cette décision ministérielle a dû s'élargir, à tous les autres pays en 2016 avec une implication des Douanes, mobilisées pour le contrôle des importations. Il est à signaler à ce niveau, que le secteur oléicole fait partie des principales activités économiques de la Tunisie et joue un rôle essentiel dans l'équilibre de la balance alimentaire. Du coup, la protection des oliviers renferme une dimension stratégique pour le pays. L'atelier a été organisé par le secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (Cipv) et le Bureau régional de la FAO pour la région du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord. Les pays ont, à cette occasion, rendu compte des progrès significatifs enregistrés dans la mise en œuvre des activités du projet et les rapports des résultats des plans d'action ont mis en avant les aspects concluants, mais aussi les lacunes dans la mise en œuvre des mesures préventives. Selon Dr Shoki Al Dobai Integration & Support Team Leader – IPPC, «certains pays, bien qu'ils aient interdit l'importation d'oliviers des pays infestés par «Xylellafastidiosa», importent encore d'autres plantes hôtes et, dans certains cas, des plants d'oliviers. Les pays devraient être davantage vigilants et appliquer des mesures phytosanitaires plus rigoureuses sur le mouvement des plantes hôtes non seulement des pays à risques, mais aussi au sein même des pays de la région». Les présentations de la séance de clôture ont passé en revue les progrès réalisés dans la mise en œuvre des plans d'urgence contre l'introduction et la propagation de la bactérie «Xylellafastidiosa». Ces plans d'urgence ont été élaborés en 2016, avec le soutien de la FAO et de la «CIPV». Le travail préalable de collecte d'informations sur les ravageurs, parasites, bactéries ou insectes nuisibles pour les végétaux et plantes au niveau des pays de la région Mena confirme l'importance de la disponibilité des informations actualisées et leur rôle crucial dans toute perspective de prévention et de lutte contre l'introduction et la dissémination de la «Xylellafastidiosa». La Tunisie, la Libye, l'Algérie, l'Egypte, le Liban, le Maroc et la Palestine ont procédé à l'élaboration de «cartographies» par pays. Ces rapports représentent une source première de collecte de données considérables quant aux avancements des plans d'action et une base d'informations importantes sur la répartition géographique des variétés de plantes et un découpage nécessaire pour les mesures de diagnostic, voire de contrôles phytosanitaires à préconiser, en cas de suspicion ou pour des mesures de mise en quarantaine à entreprendre en cas d'urgence pour des infestations avérées. Autres expériences Outre l'expérience tunisienne, les pays voisins ont également exposé leurs plans d'action. Le rapport de la Libye rend compte, par exemple, d'un énorme travail de renforcement de capacités suite à la formation de 400 formateurs avec un ciblage des municipalités, compte tenu de leur répartition territoriale et leur aptitude à rassembler des échantillons pour des programmes de détection et de contrôle. Des initiatives inédites en matière de sensibilisation et de communication, avec plus de 12 ateliers pour les médias, l'investissement des réseaux sociaux avec le lancement de deux pages Facebook pour l'échange d'information sur Xylellafastidiosa ont été présentées. Au Liban, les diagnostics «Elisa», «Dtbia Lamp real time» et «Conventional PCR» sont appliqués pour aider à la détection. Ces diagnostics sont également utiles pour la certification au niveau national. Ces tests sur les plantes mères sont importants, compte tenu de l'émergence de nouvelles bactéries, et nécessaires pour le secteur des pépiniéristes. En Palestine, le plan de travail national est considéré comme une réussite. Parmi les indicateurs de réussite, les sessions de formation et de sensibilisation auprès des agriculteurs qui seront poursuivis même après le projet. Un appel à un engagement de l'administration et à l'importance de créer une équipe spécialisée capable d'atteindre des résultats probants et mettre à disposition des informations actualisées sur la bactérie et autres parasites, avec une implication effective et un renforcement du rôle des différents partenaires impliqués. Le Maroc a procédé à une évaluation du risque phytosanitaire de «Xylellafastidiosa» et l'une des principales conclusions formulées souligne l'urgence de vérifier l'existence ou non de la bactérie dans les pays de la région et que la réponse négative par pays soit basée ou fondée sur des analyses et des données scientifiques. Il convient de mentionner, par ailleurs, que les enquêtes de suivi sont cruciales pour s'assurer que les pays sont exempts de maladies, ceux-ci sont encouragés à mettre en œuvre ces enquêtes de suivi pour les plantes hôtes importées depuis 3 à 5 ans et à collecter des échantillons aléatoires pour diagnostic. Aussi, Dr Shoki Al Dobai affirme qu'il est fortement conseillé d'établir une communication effective et une collaboration constructive avec les ONG, la société civile et le secteur privé dans les différents pays afin d'en faire des partenaires importants et influents pour stimuler les résultats du projet et maintenir leur durabilité.