L'USM n'en revient pas. Quant au ST, sa «remontada» rappelle l'étendue de ses ressources mentales. Mais la saison est encore bien longue. L'affiche des néo-promus a largement tenu ses promesses. Le public du stade Enneifer a pu goûter, par un dimanche pluvieux et maussade, à un match plaisant par le suspense qu'il a ménagé et par ses quatre buts partagés par les deux clubs. Chapitre intensité, spectacle et rythme, ce n'était certes pas le top. Mais tout cela a été compensé par un scénario fait pour tenir le public en haleine. Les deux protagonistes ne peuvent pas verser dans les regrets ni dans les récriminations. La saison est bien longue. Seul le travail les fera progresser et permettra de remédier aux carences. Alors, il vaut mieux regarder droit devant, et fructifier les points forts de l'heure qui s'appellent une attaque rapide et spontanée dans les rangs usémistes, et un bel esprit de corps et beaucoup de générosité chez les joueurs du Bardo. «La passe décisive nous a fait défaut» Après avoir mené jusqu'à l'heure de jeu, ou presque par deux buts d'écart, les visiteurs ont baissé pied au niveau de l'avance confortable qu'ils ont prise. Car, malgré les changements défensifs décrétés par Skander Kasri, les Usémistes ont continué à se créer les occasions de but et à gâcher l'opportunité de faire le break. A 2-1, sur une glissade du gardien Nadim Ben Thabet en voulant dégager le ballon, ils s'étaient d'ailleurs présentés en supériorité numérique face à une défense prise de court. Mais Kabou et Saidi n'ont pas trouvé le moyen de plier un match qui ne demandait qu'à l'être. «Nous n'avons pas su assurer la passe décisive adéquate sur les trois ou quatre situations où un de nos attaquants s'était présenté seul face au keeper adverse, déplorait après le match le technicien usémiste, Skander Kasri. Nous méritions à coup sûr mieux que le point du nul. Je ne sais pas d'ailleurs si le penalty sifflé en faveur du Stade se justifiait ou pas. En tout cas, un tel match, nous aurions dû le gagner». Il est du reste paradoxal que les «Bleu et Blanc» se soient montrés totalement stériles durant trois journées pour aussitôt inscrire deux buts et en rater autant, dimanche au Bardo. Cela relève quelque part des largesses défensives stadistes, et ce, malgré un excellent Jasser Khemiri. Ce jeune longiligne défenseur axial sait témoigner d'une belle polyvalence quand son entraîneur lui demande de se reconvertir en second avant de pointe aux côtés d'Erick Komé pour faire bénéficier les siens de sa taille et de sa détente aérienne. Justement, à propos de la dernière recrue Komé, le Ghanéen de 22 ans s'est vite éteint après un début prometteur. Il n'allait plus se montrer décisif qu'à deux minutes de la fin, quand il adressa le centre qui a permis à Khemiri d'égaliser de la tête. La concurrence qui s'installe entre lui et l'autre avant-centre de métier, le Béninois Jacques Bessan, qui vient lui aussi de débarquer au Bardo, ne peut être que tout bénéfice dans l'avenir. Par ailleurs, on est en droit de se demander jusqu'à quel point la faiblesse de la récupération stadiste est due à l'absence du pivot ivoirien, Jean-Daniel Badi ? Car, avant-hier, la reconversion défensive a été largement déficiente chez les Rouge et Vert, rendant chaque attaque des Messaâdi, Essoussi, Kabou et Essifi une véritable menace pour les bois de Ben Thabet qui a relevé Kais Amdouni, auteur de quelques approximations dans cette première partie de la saison. «Des problèmes de récupération» A contrario, l'attaque stadiste a été assez terne et velléitaire. La méforme d'Ahmed Hosni, le manque de profondeur offensive généré par le placement défectueux et les courses dans le vide de Komé et le manque de précision des centres des latéraux Mohamed Ben Ali Et Seifeddine Akremi y sont sans doute pour quelque chose. «En Tunisie, évoluer à domicile ne signifie pas réellement que vous êtes favoris, constate à juste titre le coach stadiste Mohamed Kouki. Nous avons connu certains problèmes au milieu, notamment à la récupération. Malgré tout, les indices ne trompent pas. Les progrès démontrés face au Club Africain ont été confirmés dimanche, surtout en deuxième mi-temps». Quoi qu'il en soit, la réaction exprimée par les Stadistes est salutaire. L'aggiornamento tactique apporté par Kouki (un seul pivot et deux relayeurs, après avoir débuté la partie avec deux pivots et un relayeur) a porté ses fruits. Et puis, à chaque jour suffit sa peine, comme on dit. Un point, c'est toujours mieux qu'une défaite à domicile contre un autre nouveau promu. Certes, les copains de Boulaâbi peuvent avancer l'argument d'un penalty qui a été refusé à Hosni pour un accrochage de Walid Hicheri dans la surface. Mais les Usémistes trouvent également à redire sur le penalty accordé à Slim Jedaied. Bref, ST et USM ont envie de regarder droit devant au lieu de pleurnicher sur les points perdus avant-hier.