Le secteur le plus fructueux de l'économie mondiale est indubitablement celui de l'industrie pharmaceutique en raison de l'augmentation de l'espérance de vie, l'accès de plus en plus aisé aux différents services de santé et du perpétuel progrès que connaît la science. Renforcer le positionnement de la Tunisie dans ce secteur à haute valeur ajoutée engendre l'intervention en amont du développement de médicaments. Et c'est dans ce cadre que le technopôle Biotechpôle Sidi Thabet a organisé, jeudi 28 septembre un séminaire à Tunis qui a porté sur l'innovation dans l'industrie pharmaceutique, sous l'égide du ministre de l'Industrie et des PME, M. Imed Hammami. Ce séminaire a pour objectif d'annoncer les nouveaux projets pilotes lancés par Biotechpôle, destinés spécialement aux acteurs de l'industrie pharmaceutique. Centre de ressources technologiques Biotechpôle Sidi Thabet a pour mission principale le développement des industries pharmaceutiques et l'innovation. Actuellement, l'innovation dans l'industrie pharmaceutique passe en grande partie par la biotechnologie, c'est-à-dire l'utilisation du vivant, d'une cellule pour produire un médicament, a déclaré M. Hamadi Ayadi, P-dg de Biotechpôle Sidi Thabet dans un bref entretien à La Presse. La Tunisie accuse, selon ses dires, un retard dans la production des bio-médicaments. Et d'ajouter que notre industrie pharmaceutique est issue de la chimie, des génériques mais pas de médicaments biosimilaires (similaire à un médicament biologique). Nous sommes là pour aider et assister les PME tunisiennes à développer ce secteur et pour aider les jeunes et mieux les encadrer et éventuellement les héberger dans la pépinière de Biotechpôle Sidi Thabet. M. Ayadi a expliqué que les industriels se trouvent lors de ce séminaire à côté des universitaires, ce qui constitue une première. Pour parler des problèmes, il souligne que la biotechnologie a besoin d'un grand investissement, d'où la nécessité d'un appui de l'Etat. Il faut dire que l'Etat a fait un grand pas, il a investi dans les années 2000 dans la formation. Aujourd'hui, l'Etat a décidé de faire le deuxième pas, qui est l'investissement dans la biotechnologie industrielle, c'est-à-dire dans la chaîne de production de biotechnologie qui est différente et beaucoup plus chère. L'allocation de 35 millions de dinars va permettre de construire le nouveau Centre de ressources technologiques. L'Etat donne ainsi un signal fort et manifeste relatif à son soutien indéfectible à ce secteur. Il a noté aussi que ce secteur est confronté à un second problème, celui de la confiance. On a perdu un peu de temps. Les Indiens, les Chinois, les Argentins, les Sud-Africains sont en avance, ce qui nous pousse à travailler davantage, mais on est en mesure de dépasser ce cap parce que nous avons les compétences humaines qu'il faut en Tunisie. L'appui à la recherche scientifique L'objectif de cette journée est de célébrer un jalon important dans l'histoire du technopôle qui a comme spécificité l'industrialisation pharmaceutique. Un enjeu de taille, a déclaré à La Presse, M. Khalil Amiri, secrétaire d'Etat à la Recherche scientifique, soulignant pour sa part qu'un appel d'offres a été lancé pour la création du Centre de ressources technologiques précité. On a travaillé sur l'intégration du technopôle dans son environnement international, une manière de rassurer les partenaires stratégiques. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on vient de signer deux conventions avec deux partenaires européens, a-t-il ajouté M. Khalil a souligné que la stratégie de son département vise l'orientation de la recherche pour favoriser la valorisation, la réduction des écarts entre la recherche et le monde socioéconomique, faciliter la mobilité des chercheurs et leur intégration, renforcer le système de propriété intellectuelle. Nous travaillons sur une carte de résultat valorisable des capacités de ce système et sur un portail national de recherche et une bourse de thèse. Il faut assurer les mécanismes de transfert et renforcer le système de formation, a-t-il fait observer. Avec les partenaires européens En marge de ce séminaire, deux conventions ont été signées avec deux partenaires français (groupe IMT et Nova Alix) en présence du ministre de l'Industrie et des PME, M. Imed Hammami, qui a souligné dans une brève déclaration que sa présence ne fait que confirmer la volonté du gouvernement d'appuyer cette démarche. Il a ajouté que l'Etat va investir dans l'intelligence tunisienne pour favoriser le développement économique et la création d'emplois. M. Imed Hammami a affirmé, dans son allocution qui a précédé la cérémonie de signature de ces deux conventions, que l'industrie pharmaceutique demeure l'un des principaux leviers du développement, que les médicaments de demain seront issus de la biotechnologie. Il a ajouté que le secteur des produits pharmaceutiques assure actuellement 5.000 emplois, soulignant, à la fin, la nécessité de définir une politique sectorielle et une stratégie en la matière.