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«Le métier de journaliste, une vraie alternative pour les ‘‘mères poules''!» La Presse Femme : Témoignage - Senda Baccar (directrice de publications et d'une agence de communication spécialisée dans les relations presse)
«Aucune», nous coupe-t-elle la parole quand pour entamer la discussion nous lui avons suggéré de nous parler entre autres des difficultés qu'elle a pu rencontrer dans sa carrière. Car «au fond de milliers de femmes d'aujourd'hui, modernes, érudites, intellectuelles, pleines d'énergie, bosseuses, parfois ambitieuses, sommeille l'instinct maternel animal de leur sœur des cavernes, cette louve farouche prête à défendre ses petits en payant de sa vie si nécessaire. Mais confrontées à l'insoluble dilemme d'enfanter tout en menant tambour battant une carrière de super women, faut-il qu'elles choisissent ?» Senda Baccar fait partie de ces femmes «viscéralement attachées à leurs enfants, sublimées par la maternité et la capacité du corps et du cœur à produire autant d'amour et de preuves d'amour. Programmée pour enfanter et s'en repaître. L'occasion d'expérimenter les délicieuses joies de la maternité mais aussi l'ennui de longues heures à la maison». Avocate, elle dit avoir dû choisir aussi: plaider ou allaiter ? «J'allaiterai, c'est dit! Mais encore fallait-il occuper mon esprit pendant que bébé dormait après un bon rototo et un bisou baveux… Ce sera la plénitude cathartique de l'écriture. Premier à lui faire confiance, en Tunisie, le journal «La Presse» où elle fourbit ses premières armes : «Génération Internet», une page hebdomadaire qu'elle écrit depuis la Suisse où elle termine ses études. «Je découvre un monde magique et des gens que j'adore. Deux ans d'une fabuleuse aventure, mes premiers pas dans le journalisme dans mon pays». Forte de ce succès, alors qu'elle vient de prêter serment au tribunal de première instance de Tunis afin d'y exercer le métier d'avocate, elle intègre en parallèle Maghreb Médias où elle écrit des papiers «pour le… plaisir». Puis, elle redonne vie à leur supplément «Femmes». Rafraîchissement de la maquette, nouvelles rubriques, dossiers inédits, etc. donnent un véritable coup de fouet à la publication dont le volume triple en quelques mois. «Une expérience inoubliable qui me permet de prendre de l'assurance et de découvrir des capacités jusqu'alors ignorées, une passion qui me fait vibrer tout en travaillant à la maison où j'élève mes petits. Je me donne deux ans avant de créer ma propre publication». Le concert de Mariah Carey en Tunisie vient ajouter une pierre à l'édifice et lui offre un autre tournant à sa carrière. «Les organisateurs me confient les relations presse. Ma première conférence de presse attire plus de 140 journalistes. Presque un record ! Avec le recul, je me rends bien compte qu'ils sont venus pour la mégastar. Mais à l'époque, j'ai la prétention de penser que c'est grâce à mes super facultés d'organisatrice… Tant mieux. Cela me conforte dans l'idée de raccrocher ma robe à la patère. Je quitte le Cabinet où j'exerce, confiant mes clients à l'avocat qui le partageait avec moi. Il a laissé ma plaque sur la porte. Au cas où… Ou par respect pour moi». Aujourd'hui, elle dirige une agence de relations presse et elle collabore dans une parfaite harmonie avec plusieurs agences de communication. Elle édite le magazine mensuel «Livret Santé». Un vrai bijou tant côte fond que côté forme. «Heureuse et épanouie, mon seul regret est d'avoir perdu autant de temps avant de découvrir le métier passionnant que j'exerce. Je considère toujours que c'est grâce à mon amour pour mes enfants que j'ai eu la chance d'opérer ce virage réussi dans ma carrière professionnelle». En conclusion, elle ajoute que «pour diriger un journal, il faut sacrifier mille choses, en particulier sa vie sociale, surtout si l'on est à la tête d'une famille. Mais je le fais avec joie. C'est dans ma nature de donner, et notre métier nous permet non seulement de donner mais aussi d'aider autrui tout en créant quelque chose de nouveau. La fabrication d'une revue, la création d'un texte pour un communiqué de presse, le contact avec mes collègues journalistes que je respecte par-dessus tout, voilà les ingrédients pour exercer ce métier de magicien des mots, si proche de l'habituée des prétoires que j'étais.»