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Il faut sauver le sport
Dossier : Corruption dans le sport tunisien
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 10 - 2017

A la fin de chaque saison sportive, nous relevons des réactions plus ou moins passionnées et des affirmations sulfureuses qui viennent troubler l'ambiance, déjà houleuse, d'une compétition : les uns soutiennent avoir été sollicités pour lever le pied à l'effet de laisser gagner telle ou telle équipe, d'autres estiment être en possession d'enregistrements ou d'autres «preuves», attestant qu'on a tenté de les manipuler pour fausser le résultat d'une rencontre sportive. Cette saison commence avec une nouvelle «affaire». Où cela nous conduira-t-il ?
Qu'y a-t-il de vrai dans toutes ces histoires ? Y aura-t-il enquête et jusqu'où ira-t-on ?
Les enquêtes amorcées ne sont presque jamais menées à leur terme et ceux qui les ont diligentées sont les premiers à les plonger dans l'oubli. L'actualité sportive se charge d'ailleurs du reste.
Mais qu'en est-il de cette «corruption » qui commence à étendre, à tort ou à raison, ses tentacules et qui gangrène l'ambiance dans laquelle évolue ce sport, de plus en plus médiatisé, donc sensible à ces agissements ?
De toutes les manières, ces manipulations ne sont en rien une nouveauté. On n'en entendait pas parler, ou très peu ou pas à voix haute, depuis toujours, mais elles existaient et tout le monde sait que telle ou telle compétition a été plus ou moins entachée durant de longues années, d'«intervention» ou de «pression» provenant de personnalités influentes. On s'empressait d'étouffer la rumeur et personne n'en parlait plus. Il y a eu des déclarations fracassantes et personne n'a réagi. Il est donc normal de continuer sur cet élan dévastateur.
La corruption se définit comme étant «un moyen de solliciter ou de donner une commission illicite en échange d'un service qui affecte directement le comportement ou les agissements normaux de celui qui en bénéficiera».
En général, c'est le milieu du football qui est le plus sujet à ce genre de manipulations. Le football, sport roi dans tous les pays du monde, très fortement médiatisé, support pour tous les jeux de pronostics, donc générateur de beaucoup de profits, d'argent et d'intérêts, est le plus affecté par cette corruption qui... ne touche pas seulement les arbitres ou les équipes.
Tout le monde connaît les péripéties qui ont secoué la Fifa, et celles qui sont en cours d'enquête et qui concernent l'attribution des Coupes du monde. Les dopages d'Etat dont on a accusé la Russie, les manipulations des contrôles de dopage de la Fédération internationale d'Athlétisme, les détournements de fonds qui ont eu lieu à la Fédération sud-américaine de football, les Jeux Olympiques de 2016, l'attribution des rencontres des coupes du Monde, la liste est bien trop longue, mais l'essentiel est bien d'être convaincu qu'avec la mauvaise gouvernance et les abus, cette corruption généralisée se propage.
Les «affaires» concernant les arbitres, tout le monde se souvient qu'en 2006 avait éclaté l'affaire du «Calciopoli», qui est aussi appelée le «scandale des arbitres» en Italie. De nombreux arbitres avaient été corrompus. Plus proche de nous, la polémique, qu'on a enterrée à propos du «championnat des arbitres» qui a eu lieu et qui a entretenu le doute et la suspicion sans que l'on donne suite à ces graves péripéties. Ce n'est pas en sanctionnant quelques arbitres que l'on résout ce genre de problèmes, parce que tout simplement ceux qui les ont incités sont encore en place, du moins personne n'a osé y toucher. Et l'hydre ressuscitera un de ces jours !
La corruption se propage, en effet, avec la mauvaise gouvernance qui règne au sein des fédérations tout d'abord. Internationales ou nationales, ces institutions sont gérées d'une manière défiant tous les principes de la bonne gouvernance avec un contrôle interne et externe défaillant, des mandats à n'en plus finir, une longévité incroyable dans un monde que l'on suppose démocratique, d'où les abus et les non-droits.
De par les sommes astronomiques qu'il génère, le football attire les personnes malhonnêtes, les malades du pouvoir et les trafiquants de tout bord. Cela commence en haut de l'échelle : les fédérations internationales brassent des sommes énormes. Elles en concèdent une partie aux confédérations qui, à leur tour, monnaient la longévité de leurs membres en cédant une partie aux fédérations nationales, lesquelles utilisent cet argent pour s'attirer les bonnes grâces des clubs, en octroyant un certain nombre d'avantages (matériels, subventions sous diverses formes, maintien assuré, etc.). Et on se retrouve en plein cercle vicieux.
Vraies ou fausses, ces «rumeurs » doivent être prises au sérieux et connaître des dénouements de nature à remédier à cette situation qui risque de causer bien des dégâts.
Nous en avons des exemples de par le monde : c'est ainsi que sous la poussée inexorable de la corruption, les supporters ne se déplacent plus parce qu'ils savent que les matchs sont arrangés. Un président de fédération chinoise a été condamné à... dix ans de prison pour corruption.
La justice suisse a frappé fort. Jeudi 12 octobre, en collaboration avec les autorités françaises, espagnoles, italiennes et grecques, elle a mené des perquisitions dans plusieurs lieux, dont le siège de beIN Sports à Bologne. Ces opérations ont eu lieu dans le cadre d'une enquête ouverte en mars 2017 pour des faits de corruption dans l'octroi des droits médias des Coupes du monde de football 2018, 2022, 2026 et 2030.
La construction des stades, la vente des billets, les transferts à des sommes fabuleuses, les résultats des matchs, tout est bon pour s'adonner à des pratiques douteuses qui font du football le sport le plus corrompu de la planète.
Pourquoi tous ces exemples ?
Tout simplement pour reconnaître que la corruption existe, et que ceux qui veillent au respect de l'éthique sportive se doivent d'agir pour en contenir les effets. Nous avons vu que les têtes tombent et les noms ne comptent pas lorsqu'il s'agit de préserver, pas seulement le football, des effets néfastes de ces manipulations et de cette corruption, mais le sport en général.
Il faudrait tenir compte des effets et contrecoups de cette situation. Le sport ne peut plus fonctionner sans ses sponsors qui lui donnent les moyens d'action dont il a besoin. Mais il faudrait qu'il soit à l'abri. Sans cela, les sponsors s'en iront, le public s'en lassera, la jeunesse sera tentée par d'autres activités pas toujours recommandables.
Vraies ou fausses, ces informations et rumeurs doivent être entendues. Des enquêtes sérieuses menées par des personnes impartiales devraient déboucher sur des conclusions sereines. Les auteurs ne doivent en aucun cas échapper à la justice. Les sanctions devraient être exemplaires et assez dissuasives pour donner à réfléchir à ceux qui seraient tentés de marcher sur ce terrain miné. Les résultats de ces enquêtes doivent être aussi médiatisés que les soupçons qui les ont déclenchées.
Nous n'en sommes malheureusement pas là !


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