Honoris United Universities est le premier réseau mondial, créé récemment, pour réunir toutes les universités privées de l'Afrique. L'objectif est d'échanger les expériences et les points de vue pour un enseignement de qualité. Le président d'Honoris United Universities nous donne plus d'explications à propos de ce réseau. Quelle est l'importance du réseau Honoris pour les établissements privés d'enseignement supérieur ? Honoris United Universities est le premier réseau panafricain d'enseignement supérieur privé qui regroupe des institutions leaders en Afrique du Nord et en Afrique du Sud. C'est une plate-forme unique offrant une éducation aux standards internationaux à travers le continent. Elle est enracinée dans la vision des fondateurs des institutions membres. En effet, conscients de la nécessité de développer le capital humain, ils ont œuvré chacun, depuis des décennies, à construire et appliquer des modèles académiques répondant à un double objectif : développer l'employabilité et les compétences des jeunes diplômés. Actis, notre investisseur, et les fondateurs, comme M. et Mme Ben Turkia en Tunisie par exemple, ont une vision commune : fusionner les savoirs et les pratiques d'institutions privées pionnières dans leurs pays pour former un nouveau profil de lauréats panafricains capables d'accompagner la transformation du continent. Nous croyons fermement que l'intelligence collaborative, la mobilité et l'agilité qui unissent nos institutions nous permettent d'avoir un impact positif sur nos étudiants, leurs familles et leurs communautés. Quelle est votre appréciation de l'enseignement supérieur privé en Tunisie ? La société tunisienne a toujours porté un grand intérêt à l'éducation et la Tunisie possède une réputation bien méritée relative à une éducation de grande qualité qui en a fait une destination de référence sur le continent africain et particulièrement en Afrique francophone. L'enseignement supérieur privé est entré depuis une dizaine d'années dans les mœurs des familles tunisiennes grâce à sa qualité désormais prouvée mais surtout au fort taux d'employabilité de ses diplômés. C'est d'ailleurs en Tunisie que notre plateforme a pris racine puisque le groupe Université Centrale créé par M. et Mme Ben Turkia est la pierre fondatrice du réseau Honoris United Universities. L'ouverture internationale, plus particulièrement sur l'Afrique, offre des opportunités exceptionnelles en termes d'échanges académiques et professionnels. D'ailleurs, le groupe Université Centrale a été un partenaire très actif du Tunisian African Empowerment Forum en août dernier. Quels sont les avantages d'appartenir à un réseau d'universités privées comme Honoris United Universities ? Honoris United Universities rassemble une communauté de 27.000 étudiants, répartis sur 48 campus urbains ou résidentiels, centres de formation ou en ligne, dans 9 pays et 30 villes en Afrique. Notre communauté académique et estudiantine constitue un écosystème agile qui encourage la mobilité et l'intelligence collaborative entre les institutions. Concrètement, nos étudiants bénéficient de parcours multi-pays, de programmes d'échanges en Afrique, Europe ou aux Etats-Unis et de best-practices et de contenus découlant d'une expertise continentale et internationale. Nous encourageons également la mobilité académique et développons des programmes panafricains, dont très prochainement un Global MBA. En termes d'infrastructures, nous nous assurons que nos étudiants bénéficient des dernières technologies issues des meilleures pratiques professionnelles. C'est le cas, par exemple, dans la santé à l'Université Centrale où nous mettons en place un centre de simulation de pointe. La mobilité et l'intelligence collaborative étant au cœur de nos valeurs, je suis heureux d'annoncer que deux lauréats du réseau Honoris United Universities ont la possibilité de candidater à une bourse internationale sponsorisée par Actis, notre investisseur. Cette bourse leur permettra de poursuivre leurs études dans une institution de renommée mondiale comme l'University of Oxford, l'University of Cambridge, une des Universités du Russell Group au Royaume-Uni, l'une des universités de l'Ivy League tel que Harvard ou Yale ou des universités de même prestige, exemple MIT ou Stanford aux Etats-Unis. Les premiers bénéficiaires de cette bourse pourront commencer leurs études dès octobre 2018. Le montant alloué aux deux bourses proposées est de 100.000 US$. Elles soulignent le niveau des lauréats d'Honoris United Universities et l'opportunité pour eux d'élargir leurs horizons. Nous sommes convaincus qu'ils contribueront également à donner de nouvelles perspectives enracinées en Afrique à ces institutions de renom. Quelle est la qualité de compétence des diplômés de l'enseignement privé ? De notre point de vue, l'enseignement privé doit répondre aux standards académiques nationaux les plus exigeants et s'assurer d'offrir des formations en adéquation avec les besoins du marché de l'emploi, mais aussi travailler à répondre aux exigences des accréditations internationales comme par exemple à l'Université centrale qui vient de doter son école d'ingénieur du Label ISO 9001 cette année. La compétence d'un diplômé se mesure notamment par la qualité de son insertion professionnelle. C'est pour cela que dans nos institutions, nous sommes très attentifs à travailler en amont de la conception de nos programmes avec des professionnels de référence dans tous les secteurs. Au sein d'Honoris United Universities, notre mission est de former un nouveau profil de leaders et de professionnels opérationnels, capables de réussir sur un continent en pleine expansion en comprenant les enjeux locaux et régionaux dans un monde globalisé. Ce nouveau profil de lauréats panafricains sera plus compétitif sur un marché du travail en pleine mutation. L'enseignement supérieur public est-il en déclin, selon vous ? Nous pensons que l'enseignement supérieur privé et celui public se complètent mutuellement. Selon les dernières données de l'Unesco, les dépenses de l'Afrique subsaharienne en matière d'éducation ont augmenté de 6% chaque année, au cours de la dernière décennie. La croissance provient tant des secteurs publics que privés, mais malheureusement, l'offre ne répond toujours pas à la demande. Nous devons reconnaître qu'une grande partie des progrès réalisés dans l'élargissement de l'accès aux institutions publiques est le fruit des efforts concertés des gouvernements nationaux au cours des dernières années. Le secteur privé doit continuer à croître, conjointement à des institutions publiques de grande qualité, afin que le plus grand nombre possible de jeunes puissent accéder à l'enseignement supérieur.