Les Sages «rouge et blanc» tiennent aujourd'hui une réunion cruciale pour l'avenir du club. La question du candidat qui se présentera aux élections devrait être réglée Au Club Africain, c'est la longue attente. On scrute un signal pouvant faire avancer la compréhension du thriller de la succession de Slim Riahi. Le temps presse, les élections étant fixées pour dimanche prochain. En l'absence de candidature officielle, tous les regards sont tournés vers la réunion des anciens présidents et grandes figures du club convoquée pour ce mercredi matin autour de Hamadi Bousbii, grand mécène et ex-président (dont on connaît l'influence dans tout ce qui a trait à l'avenir du club qui va fêter en 2020 son centenaire). L'état-major réuni au sein du comité de soutien va donc choisir de manière consensuelle un héritier à Slim Riahi. Kamel Neji pourrait recueillir les suffrages puisqu'il serait disposé à assumer cette charge, à condition de régler la question des dettes. On cite également les noms de Kamel Idir et Mohamed Ali Mabrouk sans qu'il y ait eu un engagement de leur part pour accepter la charge. Le temps presse. Pourtant, le legs effraie le candidat le mieux intentionné. Un seul grand responsable ne peut rien faire d'autant plus qu'il aura sur les bras quelque chose comme 69 millions de dinars de déficit ! Un découvert colossal. Un peu dans l'air de la fuite en avant des associations sportives du pays, et plus généralement de l'endettement sans fin de l'Etat. Le sport ne peut pas s'accommoder des ambitions politiques. Asservi par la politique, il dérape et se transforme en moyen agressif de lutte partisane. La menace était claire du temps de Riahi, qui n'est pas, en fait, le seul président de club dans cette situation, sauf qu'il est un président de parti. Le conflit d'intérêts n'a que trop duré. Maintenant, tout cela n'a aucun intérêt. A son corps défendant, le club de Bab Jedid a été spolié. Il faut désormais regarder devant. Il va bien falloir refaire sa vie et recomposer les morceaux du puzzle. Il faudra pour cela quelqu'un capable de donner une impulsion et de la volonté. En tout cas, le comité de soutien va demander aujourd'hui le report pur et simple de l'AG élective afin de permettre de vérifier les états financiers et d'établir un audit sérieux, crédible et transparent. Selon nos sources, il est d'ores et déjà acquis que les élections ne seront pas à l'ordre du jour le 12 novembre. Une épine enlevée du pied Cependant, il se trouve que l'impasse n'est pas uniquement d'ordre sportif. Les affaires du terrain vont aussi mal. L'Italien Marco Simone restera probablement à la barre jusqu'à l'avènement d'un nouveau bureau directeur appuyé par un conseil d'administration composé des gros mécènes. La Direction technique nationale de la Fédération tunisienne de football (FTF) a décidé de ne pas lui délivrer la licence technique en raison de diplômes insuffisants et en même temps d'un salaire dépassant le plafond fixé par la FTF pour les entraîneurs en L1. Réplique cocasse de l'intéressé: «Avec les diplômes que je détiens actuellement, je peux entraîner dans n'importe quel pays, y compris la sélection du Brésil».Il faut rappeler que la fédération a annoncé vendredi dernier qu'elle refuse d'enregistrer et le contrat de Simone et ceux de son adjoint Andrea Liguori, du préparateur physique Patrick Legain et de l'entraîneur des gardiens, Stéphane Poratto. Les diplômes de tout le staff technique autour de Simone ne l'autorisent pas à travailler au niveau d'un club de L1 tunisienne, estime la DTN de Youssef Zouaoui. Autrement dit, le club de Bab Jedid peut à tout moment résilier le contrat de ce staff sans devoir lui servir les indemnités propres à une résiliation, puisqu'il n' y a pas de contrat reconnu par la FTF. Au départ, certains ont évoqué des prétentions de l'ordre de 900 mille dinars réclamés par Simone contre une résiliation unilatérale de son contrat. On peut donc parler d'une (bien douloureuse) épine enlevée par la fédération du pied déjà suffisamment malade du CA. Le président du Comité des anciens joueurs du CA, Mrad Hamza, a ainsi téléphoné lundi au président fédéral Wadii El Jari pour le remercier pour ce geste. Cela signe-t-il la fin des hostilités entre le club de Bab Jedid et la fédération ?