Selon le dernier rapport de l'Unicef intitulé «Un visage familier : la violence, dans la vie des enfants et des adolescents», six enfants sur dix âgés de douze mois se voient souvent infliger une punition physique. Un père de famille a frappé violemment au visage son nourrisson âgé de douze mois parce que ses pleurs l'empêchaient de dormir la nuit. Cette scène s'est déroulée à Bizerte la semaine dernière. Quelques jours après, dans un centre spécialisé dans la prise en charge des enfants porteurs de handicap, une éducatrice a violenté un enfant autiste en l'agressant physiquement et verbalement. Une décision de fermeture a été émise par le délégué de protection de l'enfance, mais l'établissement a été rouvert depuis à la demande des parents. La violence est devenue un phénomène ordinaire et fréquent à l'encontre des enfants. Elle implique généralement l'entourage proche de la jeune victime, à savoir parents, oncles, tantes, cousins ou le milieu dans lequel elle évolue, notamment le milieu scolaire. En effet, lorsqu'ils chahutent en classe, les enfants peuvent être réprimandés par leurs enseignants d'autant plus que la punition physique signe son grand retour et est devenue tolérée dans plusieurs établissements scolaires. D'ailleurs, l'Unicef vient de tirer la sonnette d'alarme dans un rapport récent. Bien qu'ils soient de constitution fragile, de nombreux enfants âgés de douze mois subissent des violences physiques sous forme de punition ou de réprimande infligées généralement par des parents qui ont souvent de fausses idées sur l'éducation. En effet, ces derniers pensent qu'il faut commencer, dès les premières années, avant même que bébé ne commence à parler, à imposer des règles de conduite en usant de la punition physique pour apprendre à l'enfant, encore bébé, à faire la différence entre ce qui est permis et ce qui est interdit. Comportement inadapté à l'évolution de l'enfant Ces derniers ainsi que les personnes qui s'occupent des enfants en bas âge (babysitters...) adoptent souvent un comportement inadapté à l'évolution psychomotrice des bébés qui comprend plusieurs stades et étapes au cours desquels ils se montrent curieux et avides de découvertes par rapport à l'environnement dans lequel ils évoluent. Ils testent, en effet, les adultes en repoussant de plus en plus loin les limites afin d'observer leur réaction. Or, ces derniers réagissent généralement souvent mal par rapport à ce qu'ils considèrent comme des caprices de la part de bébés dont l'âge est généralement compris entre deux et cinq ans. Selon le récent rapport de l'Unicef intitulé « Un visage familier : la violence, dans la vie des enfants et des adolescents », trois quarts, soit environ trois cents millions d'enfants âgés entre deux et quatre ans à travers le monde, subissent dès leur plus jeune âge des punitions physiques dans le cadre d'une discipline stricte imposée par des parents autoritaires. Ces derniers privilégient la punition physique pour éduquer leurs enfants dès le plus jeune âge et donnent généralement des gifles ou des fessées pour leur apprendre à se tenir correctement à la maison ou en société. Toujours selon le même rapport, près de six enfants sur dix âgés, de douze mois sont régulièrement soumis à une punition physique et reçoivent des coups sur la tête, le visage, les mains et d'autres parties du corps. Le phénomène de la violence s'est également banalisé dans les établissements scolaires. Elle est généralement l'œuvre des enseignants qui agressent verbalement et physiquement leurs élèves pour maintenir l'ordre dans la classe. Toujours selon le rapport, la moitié des enfants en âge d'être scolarisés vivent dans des pays où les châtiments corporels dans les établissements scolaires sont tolérés. Afin d'éliminer les différentes formes de violence à l'égard des enfants, l'Unicef appelle les gouvernements à renforcer leur stratégie en matière de protection de l'enfance en axant notamment sur la prévention et la sensibilisation afin de changer les comportements des parents et des éducateurs et surtout à se montrer intransigeant quant à l'application de la loi pour les enfants victimes de violence.