Un tirage pas clément oui, mais à ce niveau, la compétition est si exigente, il faudra tout donner, sans calculs. Notre sélectionneur sera-t-il en mesure de bien gérer ses trois matches au Mondial? On se pose encore la question: est-ce qu'on a eu un mauvais tirage au sort au Mondial? Cela fait une semaine qu'on connaît nos adversaires après la cérémonie organisée à Moscou, et les jugements n'en finissent pas : tirage au sort très difficile pour certains, moyen pour d'autres et les commentaires ne se terminent pas encore. Du côté de la sélection, les avis convergent vers une seule idée : aller à Moscou avec l'intention de jouer à fond ses cartes et éviter de trop plonger dans l'appréciation de la force des adversaires. Pour Maâloul, pour El Jary, cela reste un tirage au sort qu'il faut accepter malgré tout. Il faudra bien se préparer alors pour savoir gérer les trois matches pas du tout à la portée, et prendre le temps qu'il faut pour arriver à Moscou avec la forme idéale. Qu'en est-il de ce tirage au sort? On va dire deux choses : d'abord, c'est un tirage au sort pas clément si on le compare à d'autres groupes. D'après les observateurs, c'est le deuxième plus difficile groupe après celui du Portugal, Espagne, Maroc et Iran. Jouer en même temps la Belgique, avec un groupe d'individualités considéré comme le meilleur, même par rapport à l'Espagne, l'Angleterre, avec une longue expérience et un groupe de joueurs locaux qui évoluent dans le meilleur championnat du monde, et aussi le Panama, adversaire imprévisible et qui aura tout à gagner dans ce Mondial, n'est pas quelque chose de facile. Deuxième point. Le calendrier des matches n'était pas favorable plus ou moins pour nous. Le match qui paraît plus abordable, celui du Panama, a été programmé le dernier. On jouera l'Angleterre, puis la Belgique, deux adversaires qui cherchent à assurer leur qualification au deuxième tour après deux matches avant de se consacrer à leur duel-choc à la dernière journée. C'est pour cela qu'on peut dire que ce tirage au sort n'a pas été clément. Mais en même temps, jouer contre des sélections favorites et plus fortes n'est-il pas meilleur que d'affronter un ou deux adversaires qui se rapprochent de nous dans le sens que dans le premier cas, il y aura plus de motivation? On est en train de parler d'un Mondial, donc de la crème du football mondial. Les meilleurs, à degrés différents, seront là. Il n'y a pas de sélections faibles qui vont venir essuyer des cartons et revenir (à quelques exceptions). Si nous voulons réussir ce mondial, il faudra que notre sélection hisse son niveau vers le meilleur. Il faudra qu'elle joue avec cran et intelligence, sans trop rentrer dans les préjugés et trop se concentrer sur les adversaires. C'est aussi simple que cela. Unité, puissance, fraîcheur physique, humilité et opportunisme, c'est ce dont on aura besoin en Russie au-delà des adversaires et de ce qu'ils pèsent. Marquer l'histoire... La sélection de Nabil Maâloul, bien qu'elle ait réussi le plus important, c'est-à-dire la qualification au mondial, ne nous a pas très convaincus. On était dans le groupe le plus abordable, mais malgré cela, on a eu très chaud et on a risqué la qualification surtout face à la RDC à Kinshasa quand ou était mené 0-2 et qu'en 2', un miracle s'est produit pour nous faire ramener à 2-2. Le dernier match contre la Libye à Radès n'était pas une forte réussite également. Un 0-0 et beaucoup de frayeurs face à un adversaire qui nous était inférieur. Notre sélection, formée en grande partie de locaux (joueurs de l'EST et de l'ESS en premier lieu), a un devoir de s'améliorer techniquement. Au mondial, les erreurs et les hésitations se payent cash. C'est un autre palier qui demande des joueurs bien rodés et techniquement valables. Notre sélection aura besoin de renforts, c'est une certitude, surtout en milieu et en défense. Msakni, à lui seul, ne pourra pas porter la sélection sur ses épaules en Russie. Des matches amicaux de haut niveau, du rythme (et surtout pas ces coupures en championnat en septembre et octobre qui ont valu toutes ces blessures et cette médiocrité dans le jeu qu'on voit en championnat), de l'envie, de l'intelligence à choisir les plans de jeu adéquats et des renforts qui enrichissent la valeur technique, c'est comme ça qu'on va pouvoir bien aborder ce groupe G. Ce qui est demandé à Maâloul et ses joueurs, c'est bien de jouer honnêtement et de ne pas rentrer bredouille comme c'etait le cas en 98, 2002 et 2006. N'oublions pas que nous sommes encore à la recherche d'une deuxième victoire au Mondial après celle du Mexique en 78! Cela veut tout dire !