Un nouveau programme de formation dans le secteur des nouveaux métiers de la mer. Les jeunes Tunisiens devraient foncer vers les nouveaux métiers de la mer, notamment la navigation maritime, la construction navale, l'architecture navale et surtout la formation professionnelle dans les industries nautiques et de la pêche. Le commandant Ezzeddine Kacem, rapporteur de la Commission régionale du suivi du projet de réalisation du port en eaux profondes d'Enfidha, vice-président de la Fédération internationale des experts maritimes et membre de la Chambre arbitrale maritime de Paris, supervise actuellement une étude sur le développement du secteur maritime en Tunisie, laquelle étude est placée sous l'égide du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Contacté à ce sujet, il nous a indiqué que cette étude, qui comporte un nouveau programme de formation dans le secteur des nouveaux métiers de la mer, a été entreprise dès 2005. Elle comporte la formation académique et professionnelle des nouvelles générations de jeunes dans le secteur précité, notamment la navigation maritime (formation des commandants et des ingénieurs-mécaniciens), la construction navale (construction et entretien des navires tunisiens et étrangers), l'architecture navale, le droit maritime et de la mer et surtout la formation professionnelle dans le domaine des industries nautiques et de la pêche. Formation dans diverses spécialités Concernant ce dernier domaine, il a indiqué que le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle s'est penché sérieusement ces derniers temps sur l'instauration d'écoles et d'instituts professionnels dans toutes les villes portuaires et côtières, surtout le littoral tunisien (du sud de Tabarka jusqu'à Zarzis). Ces écoles permettront aux élèves de différents niveaux de se former dans diverses spécialités. Quant aux bacheliers, ils recevront une formation d'une durée de 5 ans au maximum qui sera couronnée par les diplômes d'architecte naval (5 ans), d'ingénieur en construction navale (5 ans) et d'ingénieur en industrie nautique (4 ans). Les bacheliers recevront aussi une formation d'une durée de 2 ans dans les domaines des métiers de la mer, couronnée par les diplômes d'électronicien, de matelot, d'officier marinier, de marin-pêcheur, de mécanicien de bateau, d'aquaculteur, de consignataire de navire. Pour les non-bacheliers (de la 2e année jusqu'à la 4e année secondaire), ils recevront, selon leurs niveaux respectifs, une formation d'une durée de 2 ans, couronnée par les diplômes de menuisier en construction nautique et de professionnel en production aquacole, le brevet de mécanicien maritime et d'électronicien des appareils de navigation (radar, GPS, sondeur et radiophonie), le CAP poissonnier au sein des cages d'élevage de poissons et le CAP de maintenance en marine de plaisance. Techniques adaptées aux nouvelles exigences Quant à ceux qui ont le niveau du Bac (4e année secondaire accomplie), ils recevront une formation d'une durée de 2 ans, couronnée par le brevet de responsable d'exploitation aquacole «maritime continentale» et le brevet dans la spécialité «activités nautiques, mention monovalente voile», le brevet de capitaine «200 voile» (navire d'une capacité de 200 tonneaux voile) et celui de chef de quart 500 (navires d'une capacité de 500 tonneaux). Par ailleurs, notre interlocuteur nous a indiqué, en tant qu'expert maritime et rapporteur de la commission régionale du suivi de la réalisation du port en eaux profondes d'Enfidha, que dans le cadre du développement socioéconomique du pays, il est impératif d'accorder un intérêt particulier pour le développement du secteur maritime du pays, surtout dans le domaine de la formation, du développement de la flotte marchande et du développement portuaire du commerce maritime dont spécialement la réalisation du port en eaux profondes à Enfidha. Ce projet a été adopté officiellement par le gouvernement avec le réaménagement en parallèle des quais n°8 et 9 du port de Radès. Une nouvelle conception du port d'Enfidha, selon le commandant E. Kacem, doit tenir compte d'une nouvelle profondeur de 20 m au lieu de 17 avec une zone logistique plus vaste afin de répondre aux besoins des navires transbordeurs géants de 20.000 conteneurs et de faire face à la concurrence des ports en eaux profondes actuels dans le bassin méditerranéen et sur la côte ouest de l'Afrique. Ainsi, a-t-il conclu, la Tunisie a besoin de réaliser ce projet d'envergure avec un emprunt national de tous les Tunisiens patriotiques d'autant plus que ce grand projet changera de façon radicale et remarquable l'aspect socioéconomique du pays.