Kaïs Saïed, Flottille Al Soumoud, Boubaker Bethabet…Les 5 infos de la journée    Relations tuniso-américaines : Bouderbala répond aux deux membres du Congrès    Sommet arabo islamique à Doha: Mohamed Ali Nafti s'entretient avec plusieurs de ses homologues arabes et étrangers    Huile d'olive: hausse des exportations depuis le début de la saison    Rentrée scolaire: le Président de la République Kaïs Saïed réaffirme son engagement pour l'égalité des chances pour tous    TikTok : Pékin et Washington s'entendent sur un cadre général d'accord    Maher Kenzari convoqué devant la commission de discipline    Fatma Mseddi demande des clarifications sur les collectes liées à la flottille Soumoud    Enthalpie et âme: une poétique de l'énergie vitale    L'élection de Boubaker Bethabet suscite l'émotion de Sonia Dahmani    Rentrée scolaire en Tunisie : l'Institut de nutrition en première ligne contre l'obésité infantile    Transports publics : suivez bientôt itinéraires et horaires sur mobile !    Ooredoo apporte espoir et sourires à 400 enfants de Kafel Elyatim pour la rentrée scolaire    Inédit : Naissance d'une Encyclopédie de Science Politique en Tunisie    Nafti à Doha : la Tunisie au Sommet arabo-islamique    Hadidane sur la révision de la note tunisienne : entre crédibilité renforcée et fragilités persistantes    UAF: le président de la FTF Moez Nasri élu président de la commission d'appel    Enda poursuit l'expansion de son réseau et ouvre sa 110ème agence à Skhira Sfax    Hydrocarbures : recul de la production de pétrole et de gaz, hausse de la demande nationale    Education : la rentrée scolaire s'accompagne de plusieurs mesures concernant les espaces scolaires    Les recettes touristiques et les revenus du travail en mesure de couvrir 120% de la dette extérieure    Slim Kacem : « La Tunisie est sur la bonne voie pour revenir aux fondements de l'école de la République »    Intérieur : opération coup de poing contre les réseaux illégaux de monopole et de spéculation    ESET Research découvre PromptLock, le premier ransomware piloté par l'intelligence artificielle    Courir pour Gaza : Un ultramarathon de solidarité à travers la Tunisie    Rentrée scolaire : semer le savoir, éradiquer la corruption    Rentrée scolaire 2025–2026 : l'ASR appelle à appliquer la loi relative à la "Zone 30" et sécuriser le périmètre des écoles    Lutter contre le harcèlement sexuel des enfants et adolescents : Le FTDES publie deux guides numériques    Sami Rachikou : plus de cent dealers arrêtés aux abords des établissements scolaires en 2024    Ben Arous : la Garde nationale interpelle l'homme impliqué dans le braquage d'une banque    Ons Jabeur en passe d'ouvrir une nouvelle académie pour jeunes talents à Dubaï    L'administration profonde freine la réforme du Code du travail en Tunisie, selon Youssef Tarchoun    Marwa Bouzayani en Finale du 3000m Steeple aux Mondiaux d'Athlétisme !    Météo : nuages et pluies faibles attendues    Séisme de Magnitude 5,7 Secoue l'Assam en Inde    Dar El Kamila à La Marsa ouverte au public pour les Journées européennes du patrimoine 2025    Gaza: départ du premier navire tunisien de la flotille de la Résilience    Abdelaziz Kacem: Le poignard d'Esmeralda    Hommage posthume à Fadhel Jaziri : deux jours de commémoration pour son quarantième jour de décès    Hannibal Mejbri offre un immeuble estimé à un million de dinars à SOS villages d'enfants    L'artiste Wadi Mhiri décédé à l'âge de 60 ans    JCC 2025 : ouverture des inscriptions pour la section "Cinéma du Monde" jusqu'au 10 octobre    Exposition l'objet de Majed Zalila : Bizarre, Bizarre    Les trois savants auxquels Abdelmajid Charfi témoigne de sa profonde reconnaissance    Sidi Bou Saïd : la Tunisie accélère le dossier d'inscription à l'Unesco    Le futur champion tunisien Rami Rahmouni sur le point d'être naturalisé en Arabie Saoudite    La FIFA donne raison à la Fédération tunisienne : les joueurs avertis !    La Tunisie valide son billet pour la Coupe du monde 2026 grâce à Ben Romdhane    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une coutume à l'épreuve de l'égalité hommes/femmes
Dot du mariage
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 02 - 2018

Si elle est devenue symbolique dans les villes, la dot reste, par contre, solidement ancrée dans les us et coutumes des régions. La commission des libertés individuelles s'est penchée récemment sur la question de la dot.
La dot est un montant accordé par un prétendant à sa future épouse pour sceller les liens sacrés du mariage. Appelé «mahr», il permet à cette dernière de pouvoir faire face aux dépenses de la cérémonie. Instaurée par la religion musulmane, cette coutume qui a traversé les siècles s'est adaptée aux us et coutumes dans les régions, c'est ce qui explique le fait que la dot attribuée à l'épouse diffère selon qu'elle soit originaire du sud, du nord ou du centre. Dans les grandes villes, la dot a fini par perdre sa valeur pour être ravalée au rang de geste symbolique qu'effectue un futur époux à l'égard de sa dulcinée afin de respecter les traditions. Il en va autrement dans les régions et les zones rurales où la dot a une forte charge symbolique et financière et symbolise le sérieux de l'engagement du prétendant, ainsi que le respect qu'il voue à sa belle-famille. Le montant de cette dot, qui est élevée, se heurte aujourd'hui à la cherté de la vie devenant de plus en plus contraignante pour de nombreux jeunes qui ont du mal à s'en acquitter. A l'ère de l'égalité entre les hommes et les femmes, elle ravale, selon les détracteurs, ces dernières au rang de marchandise et légalise la violence conjugale au sein du couple, dans la mesure où les hommes, issus de milieux conservateurs, considèrent que cette dot leur donne le droit et le pouvoir de consommer le mariage et de disposer de leurs épouses comme bon leur semble. L'annonce de l'éventualité de supprimer un jour le «mahr» suscite aujourd'hui deux prises de position, en l'occurrence ceux qui sont pour et les conservateurs, qui y sont fermement opposés, car il ne faut pas, selon eux, toucher aux préceptes de l'Islam.
Cherté de la vie et traditions
Des jeunes, en âge de se marier, ont bien voulu émettre leurs avis sur la question, à l'instar de Rafik, la quarantaine, originaire de Sidi Bouzid, qui a déclaré «que verser une dot à sa femme pour rendre le mariage halal est un précepte de l'Islam. Personnellement, je trouve que donner de l'argent à une femme pour l'épouser la ravale au rang de marchandise»...
Rania, la trentaine, mère de deux filles, originaire de Sousse, a émis également son avis sur cette question. «Je pense que de nombreuses familles exigent des montants exorbitants, alors que la religion musulmane recommande que la dot soit modeste et symbolique».
Warda, une jeune femme célibataire, originaire de Béja et âgée d'une trentaine d'années, a expliqué, de son côté, que dans la région dont elle est originaire, la cherté de la vie a contraint les habitants à conférer davantage de flexibilité aux traditions, et ce, en assouplissant les critères d'octroi de la dot afin d'alléger les charges du futur marié. «Le marié a la possibilité de s'acquitter de la dot en deux fois. Par ailleurs, les familles n'exigent plus des dots dont le montant est élevé afin de permettre aux jeunes couples de se marier sans être alourdis par les dettes».
D'autres, à l'instar de Larbi, originaire du Cap Bon, jugent que si la dot fait partie intégrante des traditions et doit être préservée pour cette raison, elle ne doit pas être un obstacle au mariage des jeunes. «La dot est une tradition à respecter. Plus les dépenses du mariage sont sobres et modiques, plus il sera plus facile de garantir un mariage réussi. A l'opposé, plus les dépenses sont importantes, plus le couple risque d'être confronté à de grandes difficultés financières. Les familles doivent éviter d'exiger des dots trop élevées».
«Discriminations à l'égard de la femme»
Le tissu associatif a été le premier à réagir à la question de la dot du mariage. Mariem Garali Hadoussa, présidente de l'Association «Voix de femme», a révélé que «la commission des libertés individuelles a émis plusieurs propositions qui devront faire l'objet de projets de loi». Le texte sur la dot sur lequel s'est penchée la commission figure dans l'article 13 qui stipule que «le mari ne peut, s'il ne s'est pas acquitté de la dot, contraindre la femme à la consommation du mariage». Mme Garali estime que cet article du Code de Statut Personnel (CSP) en lui-même est «une atteinte à l'intégrité de la femme et à sa personnalité, car il suppose que la future épouse fait l'objet d'une transaction marchande». Et d'ajouter : «La dot est remise en question car il y a eu beaucoup d'évolution des droits des femmes. De nos jours, il devient inadmissible de garder ce texte de loi, même si on ne peut changer les mentalités».
Elle affirme que son association a déjà exprimé sa position à l'égard de cet article sur la dot, l'année dernière, lors des festivités du 60e anniversaire du CSP.
Pour sa part, Mme Jinan Limam, enseignante de droit public et présidente de l'Association tunisienne de défense des libertés individuelles (ADLI), a révélé que «la dot est une de ces discriminations sexuelles instituées par le droit. Du point de vue du droit positif, garder figé l'aspect clairement discriminatoire est plus que jamais inacceptable, estime-t-elle. Aujourd'hui en Tunisie, en raison de son anachronisme, la dot est en contradiction avec les principes d'égalité et de non-discrimination consacrés par la Constitution du 27 janvier 2014 et par les conventions internationales ratifiées par la Tunisie, notamment la Cedaw. Il est également en contradiction avec la loi organique n° 2017-58 du 11 août 2017, relative à l'élimination de la violence à l'égard des femmes», a-t-elle, par ailleurs, affirmé.
Apportant son avis sur la question, Slah Jourchi, journaliste spécialisé en affaires politiques, a, de son côté, tenu à préciser que «le comité n'a pas recommandé l'abolition de la dot. Ce qui circule ces derniers jours comme informations sur les réseaux sociaux n'a rien à voir avec la position du comité», conclut-il.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.