Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une compétition sportive d'envergure, ni d'un grand concert musical. Le complexe sportif 7 Novembre de Radès a abrité le troisième exercice d'assistance et de protection contre l'emploi d'armes chimiques, relatif au programme «Assistex III» que la Tunisie vient d'abriter du 11 au 15 courant, sous les auspices de l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC). Un mécanisme qui a pour mission principale de vérifier la destruction des armes chimiques existantes dans le monde et de prendre les mesures propres à mettre fin à leur fabrication et leur utilisation. L'objectif primordial consiste à aider les Etats membres de l'OIAC à agir en temps d'urgence et à se comporter comme si c'était une sérieuse menace ou une attaque à l'arme chimique. Tout a été mis en place pour concrétiser les différentes étapes de cet exercice. Des unités des forces armées nationales, des agents de la sécurité et de la protection civile, des services médicaux de secours et d'urgence ont été déployées sur les lieux. D'autres équipes spécialisées multidisciplinaires venues d'outre- mer représentant dix pays adhérents ont été mobilisées pour s'entraîner, coopérer et vivre «l'aventure» jusqu'au bout. Le faux état d'alerte a été déclaré, et le complexe sportif et ses périmètres jusqu'à la forêt de Radès se sont, alors, érigés en un théâtre d'événements, où des manœuvres militaires ont été pilotées par nos hommes et parfaitement conduites par l'OIAC, en réponse à la demande de la Tunisie, en sa qualité d'Etat adhérent à la convention d'interdiction des armes chimiques, mise en vigueur il y a 13 ans. Il s'agit, en fait, des opérations blanches dont le scénario n'est qu'une simulation figurée d'une éventuelle offensive à l'arme chimique dont chaque pays pourrait être la cible, d'où l'intervention de ladite organisation pour présenter l'assistance et la protection requises. Selon l'Américain Michael Luhan, chargé de l'information auprès de l'OIAC, le message est de taille: empêcher l'utilisation des armes chimiques, optimiser les efforts de coopération et de coordination entre les Etats et diffuser les valeurs de la paix dans le monde. Et d'ajouter, que chaque pays membre de l'Organisation aura le droit de bénéficier de toutes les possibilités d'aide et de soutien, en cas d'attaque à l'arme chimique. Masques d'oxygène et tenues anti-contamination Outre le dispositif de sécurité installé sur le site opérationnel pour démontrer les procédés hyper sophistiqués de détection et d'analyse du gaz chimique, les organisations ont exposé les techniques les plus reconnues de prélèvement d'échantillons sur le sol et l'eau et les équipements ultramodernes de décontamination. Pas si loin de la place, des ambulances sont prêtes et une équipe tunisienne de secouristes censée évacuer les blessés et les transporter pour leur apporter les premiers soins aussi. Un faux-semblant qui n'a pas duré longtemps. Comme en cas de guerre, la protection de la population civile fait aussi partie intégrante de l'exercice en question. Isolés dans un milieu forestier tout autour du parc de loisirs «Farhat-Hached» de Radès, des civils ont bénéficié d'une protection particulière. Ils ont été encadrés pour porter convenablement les masques d'oxygène et mettre la tenue anti-contamination. Bien que les opérations militaires exécutées relèvent de l'irréel, l'ambiance qui prévaut sur le champ fictif semble être quasi véridique. Question de professionnalisme. De par sa volonté d'accueillir «l'Assistex III», la Tunisie réaffirme de nouveau son attachement indéfectible à la paix et à la sécurité dans le monde.