La polémique consécutive à l'épisode de la blessure de Adel Chedly a continué d'enfler et d'alimenter les discussions les plus fantaisistes alors qu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'une tempête dans un verre d'eau Récapitulons : un joueur se blesse et ressent des douleurs au niveau des orteils et des adducteurs. Il consulte son médecin traitant en France après accord et permission de ses employeurs étoilés. Quoi de plus normal jusque-là si ce n'est que les projecteurs braqués sur le champion d'Afrique 2004 et cheville ouvrière des Aigles de Carthage ont alimenté les spéculations en tout genre, alors que le joueur avait fait montre d'un sens de la mesure et du sacrifice qui l'honore; et pour cause, Adel Chedly n'est pas allé jusqu'au bout de sa période de rééducation après sa blessure face à l'Espérance, mu par l'ambition de briller sous les couleurs de l'Etoile, ce qui lui servirait de tremplin pour rebondir en sélection tunisienne, l'objectif cher au milieu de terrain des «Rouges». Le péché mignon de Adel Chedly a certes était d'avoir brûlé les étapes mais c'est aussi une question de tempérament, d'état d'esprit et d'ambition. Qu'à cela ne tienne, Adel Chedly est un gagnant, c'est plus qu'évident et c'est l'enseignement majeur tiré de cette interview réalisé avec l'un des artisans de la victoire historique des Aigles de Carthage lors de la CAN 2004. Revenons au tout début des péripéties de ce coup d'arrêt dû à une blessure… Suite à la rencontre face à l'EST, j'ai été blessé à l'adducteur à l'entraînement , puis, par la suite, j'ai joué contre l'Olympique de Béja en étant blessé. Les douleurs persistantes m'ont forcé à me déplacer en France pour consulter le Dr Belfort à Sochaux sur permission et aval du Dr Hamed Kamoun. Le diagnostic a été sans appel, soit une blessure au niveau des deux hernies et une pubalgie. Les deux hernies décelées du côté droit m'ont donc forcé à un repos de trois semaines, et bien avant, un repos total de dix jours m'a été prescrit, avant d'entamer la période de rééducation. Le préparateur physique assume-t-il une part de responsabilité ? Je ne veux pas émettre un jugement de valeur sur l'homme et la fonction. Ce n'est pas de mon ressort, et puis, je ne veux pas mettre de l'huile sur le feu. C'est improductif et inutile. Maintenant, si la direction du club a jugé bon de changer de préparateur physique, c'est qu'il y'avait anguille sous roche. «J'assume» Certains ont douté du bien-fondé de ton passage à l'Etoile... Mon passage ne s'est pas fait suite à un caprice ou à un concours de circonstances. J'ai été l'objet d'un suivi minutieux de la part des superviseurs de l'Etoile. Le président Hamed Kamoun et Zied Jaziri m'ont longuement observé à Istres. Ils ont vu que j'étais bel et bien compétitif. A la suite de mon passage à l'Etoile, mon adaptation fut rapide. Je suis vite entré dans le bain et dans le moule de l'équipe. J'étais en forme lors du stage effectué en Suisse à Neuchâtel, puis, lors des trois coups du championnat. Face à l'Espérance, je me suis blessé. Malgré les douleurs ressenties au niveau des adducteurs, j'ai continué à jouer, mais après le match face à Béja, les douleurs se sont accentuées. J'assume toutefois. Je n'ai pas joué franc jeu. Il s'avère que j'ai caché mes douleurs à mes employeurs. Je voulais accrocher le bon wagon avec l'Etoile et continuer sur ma lancée. Je suis venu chez les «Rouges» pour gagner des titres. Le projet sportif m'importait plus qu'un projet financier. Le challenge et le plan de fin de carrière que je me suis tracés englobent le projet de finir ma carrière ici , rallier de nouveau les rangs de l'équipe nationale et ambitionner d'intégrer à terme le staff technique de l'Etoile un jour. Vous savez, j'ai eu vent d'une information que j'étais proche de l'équipe nationale et c'est ce qui m'a poussé à me surpasser au détriment de ma santé. Pourquoi cette blessure a-t-elle été plus que médiatisée et la vérité travestie ? Peut-être que c'est un problème de communication. Nous aurions peut-être dû prendre les devants, faire toute la lumière sur cette affaire et couper ainsi l'herbe sous les pieds des spéculateurs en tous genres. Vous savez, je suis étoilé de cœur et d'esprit. Je ne lésine sur aucun effort, je ne triche pas. Durant mon bail avec l'Etoile, je dois donner le meilleur de moi-même car seul le travail paie. Quand j'ai intégré l'Etoile du Sahel, je n'oublierais pas ce que m'a dit le chirurgien de l'équipe. A 34 ans révolus, il m'a affirmé que j'avais une musculature d'un jeunot de 18 ans. Il n'y pas de secret, je travaille assidûment le côté physique et tente de manière permanente à optimiser ma masse musculaire. Votre rééducation se poursuivra en Tunisie ou en France ? Je dois attendre une cicatrisation complète. Les spécialistes m'ont décollé les abdominaux et cela demande un peu de temps par la suite. Sur ce, je serais un spectateur attentif du match face au CA, et ensuite, je finirais ma rééducation au sein de mon club. Mon agenda est minutieux et clair. Le 27 de ce mois, je m'envolerais de nouveau à Sochaux pour deux autres consultations. Si mes prévisions sont exactes, je reprendrais entre temps l'entraînement vers le 23 ou le 24 octobre. Dans quel état d'esprit te situes-tu malgré les critiques infondées qui t'ont touché ? C'est plus en rapport avec des rumeurs qui ont touché indirectement mon père qui ne comprenait pas cet acharnement sur ma personne. Certes, j'ai été touché mais j'ai l'habitude. Volet critiques acerbes et soi-disant scoops, on a raconté que Adel Chedly a touché des millions par ci, encaissé des sommes astronomiques par là... Le mot de la fin... Je suis sous contrat avec un grand club qui joue les premiers rôles. J'irai jusqu'au bout de mon engagement qui, je l'espère, sera couronné de succès.