Dans le cadre de la Journée mondiale de l'eau, un ciné-débat a été organisé jeudi dernier par l'Institut français de Tunisie pour mettre en lumière les problèmes liés à la gestion des ressources hydriques en Tunisie. Pour la journée mondiale de l'eau, l'Institut Français de Tunisie a réuni des spécialistes de la question hydrique pour parler des problèmes auxquels la Tunisie devra faire face dans quelques années. En effet, 800 millions de personnes n'auraient pas accès à l'eau potable dans le monde. Ce chiffre alarmant pourrait bien s'aggraver face à la raréfaction de l'eau, essentielle à la vie humaine mais aussi à tout l'écosystème. La projection du film documentaire "La soif du monde" de Yann Arthus-Bertrand en début de soirée a permis de poser le problème pour ensuite laisser les spécialistes débattre. Rachid Khanfir, le président du comité tunisien d'hydrologie, a rappelé que "les prélèvements d'eau en Tunisie sont plus importants que les ressources, sans compter les prélèvements illicites." Si les ressources commencent à manquer, l'ancien ministre de l'Agriculture a tout de même noté une nette amélioration de l'accès à l'eau potable :"Seules 24% des campagnes étaient desservies en 1981 sachant que la ruralité représentait 35% de la population. Aujourd'hui, 98% de la population tunisienne a accès à l'eau". Si l'accès à l'eau est une priorité, son appauvrissement pose problème. Avec les baisses pluviométriques, la pollution et le changement climatique, l'eau deviendra bientôt une ressource rare. Comment faire pour pallier le phénomène ? Pour Christian Leduc, chercheur hydrologue à l'Institut de Recherche pour le Développement, il faut éduquer les populations : "Les solutions pour arriver à une gestion durable de l'eau ne sont pas que techniques, elles sont aussi culturelles. Il faudrait par exemple arriver à faire comprendre aux gens qu'il ne faut pas rejeter les eaux usées n'importe où." La Tunisie dispose d'une aide de l'Union européenne qui a investi 500 millions d'euros sur la région méditerranéenne, tout comme l'Agence Française de Développement. L'ONU espère voir d'ici 2030 le monde entier accéder à l'eau potable, encore faudrait-il pour cela avoir suffisamment de ressources.