Après l'épopée de 1978, se qualifier au second tour du Mondial russe constituerait un nouveau cap historique. La prestation séduisante de notre sélection nationale face à l'Iran et au Costa Rica nous permet d'y croire. Dans la mémoire collective, la première participation de l'équipe nationale à la Coupe du Monde de 1978 en Argentine a marqué à jamais l'histoire du football tunisien. Vingt ans après l'épopée de 1978, la Tunisie s'était qualifiée de nouveau à la joute mondiale. Et même si l'événement était de taille dans son temps, l'euphorie s'était éteinte au lendemain du premier tour. Non seulement la sélection d'Henri Kasperczak n'avait pas passé le cap historique de se qualifier au deuxième tour, sa petite prestation devant l'Angleterre est restée en travers de la gorge pour bon nombre de Tunisiens. En 2002, l'équipe nationale s'était mieux battue lors de la Coupe du Monde qui avait eu lieu en Corée du Sud et au Japon, mais le résultat était le même : la délégation tunisienne avait plié bagage au lendemain du premier tour. Un grade en dessus, mais... Deux ans après l'aventure mondiale en terre asiatique, l'équipe de Tunisie est montée en grade en remportant pour la première fois de son histoire la Coupe d'Afrique des Nations sous la conduite de Roger Lemerre. Son adjoint de l'époque n'était autre que l'actuel sélectionneur national, Nabil Maâloul. En 2006, Maâloul avait disputé sa première Coupe du monde en Allemagne, toujours à côté de Lemerre. Sauf qu'encore une fois, la quatrième participation de l'équipe de Tunisie à une phase finale de la Coupe du Monde s'était arrêtée au troisième match du premier tour. Pourtant, les Tunisiens avaient rêvé soixante-dix minutes durant. Souvenons-nous : Jawhar Mnari avait ouvert le score dès la 8' et notre team national avait fait de la résistance jusqu'à la 70', avant de s'écrouler lamentablement. Raul Gonzalez avait égalisé à la 71'. Un but égalisateur qui avait dégrippé la machine espagnole. Deux autres buts signés Fernando Torres (76' et 90') avaient suffi pour enterrer définitivement le rêve de toute une nation tunisienne qui avait cru pourtant au miracle de voir sa sélection nationale passer le cap du premier tour de la Coupe du Monde. Y croire Le problème des Tunisiens, c'est de ne pas avoir tenu bon durant le dernier quart de jeu. Fléchissement mental pour les uns, limite technique pour les autres : les avis avaient divergé à l'époque. A notre humble avis, le constat demeure le même : l'équipe de Tunisie, à l'image de son football, arrive de passer un grade en dessus, mais n'arrive pas, à chaque fois, de maintenir le cap et chute peu de temps après. Toutefois, le rêve est toujours permis. Ce qu'a démontré notre sélection nationale lors de ses deux premiers tests amicaux de préparation en prévision du Mondial russe en dit long sur le potentiel énorme de nos internationaux, anciens comme nouveaux. L'équipe de Tunisie est parvenue à battre le géant asiatique, en l'occurrence l'Iran, qui a concédé sur la pelouse du Stade olympique de Radès sa première défaite depuis trois ans. Le résultat et la manière étaient également au rendez-vous face au Costa Rica. De quoi nous faire rêver de passer le cap du premier tour. Ne dit-on pas que l'impossible n'est pas tunisien !