Les artisans tunisiens entendent conquérir le marché américain. Pour ce faire, il faut présenter un produit authentique et de qualité qui pourrait intéresser un grand nombre d'acheteurs admirateurs des nouvelles créations. L'Office national de l'artisanat tunisien (Onat) a élaboré en partenariat avec l'Institut international de développement humain (IDH), un projet CAP-X, qui vise à renforcer les capacités d'exportation des produits de l'artisanat vers le marché américain. A cet égard, un séminaire de formation sur les capacités d'exportation, assuré par des experts américains et destiné aux 50 artisans venus des quatre coins de la Tunisie, a été tenu du 26 au 30 mars, au siège de l'Onat. La durée totale du projet s'étale sur deux ans à l'issue duquel des artisans tunisiens vont être choisis pour assister à des foires commerciales aux Etats-Unis d'Amérique, à l'instar de Las Vegas Market et NY Now. Aussi, des contrats de partenariat avec des clients américains seront signés. Nous avons profité de cette manifestation pour donner la parole à deux participantes. Mariem Mechti, de l'IDH, coordinatrice : du projet Cap-X : «Transfert de savoir-faire» En quoi consiste le projet Cap-x ? Cap–x est un projet que nous avons élaboré, conjointement avec le partenaire américain Creative Learning qui est financé par l'ambassade des USA et l'Onat. Il vise à fabriquer un produit tunisien à la demande du marché américain. Pour ce faire, les artisans, qui ont été choisis pour assister aux programmes, bénéficient d'une formation en marketing et design. C'est vrai que plusieurs artisans exportent leurs produis vers des marchés extérieurs. Mais, ils manquent beaucoup d'expérience dans le marché américain. Le but de ce programme c'est le transfert du savoir-faire en matière d'export et la commercialisation des produits d'artisanat au marché américain. Les formateurs américains vont former deux formateurs tunisiens pour assurer le transfert du savoir-faire et de l'expertise. Le produit tunisien pourrait-il avoir un succès dans le marché américain ? Oui, pourvu qu'on lui ajoute les modifications nécessaires, telles que la modification des couleurs, des rectifications au niveau de la forme, etc. D'ailleurs, à la fin de ce programme de formation, des artisans vont pouvoir exposer dans des espaces commerciaux américains pour vendre leurs produits. Comment s'est faite la sélection des artisans qui ont participé au projet ? Nous avons lancé un appel à candidature pour sélectionner 50 artisans spécialisés dans sept métiers différents, à savoir la poterie, la céramique, les fibres végétales, le verre soufflé, la mosaïque, le textile artisanal, pour bénéficier d'une formation qui vise à fabriquer un produit artisanal à la demande du marché américain. Trois experts américains, qui sont respectivement un designer, un acheteur et un consultant, sont chargés de la sélection des meilleurs produits. Ensuite, un comité de sélection composé des représentants de l'IDH, de l'ambassade des Etats-Unis et de l'Onat a finalement sélectionné 50 artisans et ils sont actuellement en session de formation. Parmi les critères de la sélection, l'artisan choisi doit employer au minimum trois autres artisans. Les femmes rurales sont privilégiées. Lauren Barkume, Formatrice en apprentissage créatif au sein de l'organisation américaine Aid To Artisan : «S'informer sur le marché américain» En quoi consiste la contribution de votre organisation dans le projet Cap-X ? Nous travaillons dans le cadre de ce projet afin d'aider les artisans tunisiens à commercialiser leurs produits dans le marché américain. Nous avons choisi la Tunisie parce que nous avons constaté qu'il y existe un grand potentiel. Généralement, les produits artisanaux locaux sont plutôt adaptés au marché européen et nous travaillons actuellement à renforcer les capacités d'export des artisans tunisiens. Nous travaillons également sur le développement et l'amélioration du design des produits. Nous assurons des formations aux artisans tunisiens, afin qu'ils puissent s'informer davantage sur le marché américain. Toujours dans le cadre de Cap-x, Aid to Artisan va former des formateurs tunisiens pour assurer un transfert des connaissances. Comment qualifiez-vous les produits artisanaux tunisiens ? A vrai dire, il y a de très beaux produits traditionnels dont le design date de milliers d'années. La plupart des produits que j'ai examinés ont un design très particulier et d'une qualité excellente. Il y a un travail véritablement sophistiqué. Nous étions vraiment impressionnés par des produits locaux destinés à l'exportation. Donc, éventuellement, le produit tunisien peut séduire la clientèle américaine. Evidemment. Nous nous focalisons actuellement sur la modification du produit pour qu'il attire davantage le marché américain. Par exemple, nous travaillons beaucoup sur les couleurs, les styles. Aussi, nous suggérons aux artisans les collections qui sont susceptibles de séduire les clients américains.