Fêtant son 25e anniversaire, le Haut comité du contrôle administratif et financier (Hccaf) a présenté, hier, son 24e rapport pour 2016-2017 où il énumère les fautes les plus communes observées dans la Fonction publique ‘'Nous avons tenu à renforcer la dimension préventive car nous sommes convaincus que le fond de notre travail est d'inciter les administrations à améliorer leurs pratiques'', atteste Kamel Ayadi, président du Hccaf, en soulignant que ce message est le premier à faire passer si nous souhaitons que le Haut comité soit complètement efficace. Attention à l'approche sociale ! ‘'Aujourd'hui, notre investissement dans le contrôle dépasse celui de la prévention. Cela prend sa source dans notre culture où la corruption est choquante et elle n'est donc pas assortie d'une approche rationnelle, économique si l'on ose dire. Notre conception est encore sociale, dogmatique et c'est pour cela que nous avons besoin de développer tous azimuts l'approche rationnelle qui traite les erreurs, non pas dans la compréhension du bien et du mal, mais dans la dimension des chiffres et des pratiques. Il y a une approche punitive, et elle est nécessaire. Mais sans une approche préventive, nous continuerons à charrier les mêmes carences'', ajoute-t-il. C'est donc avec cette nouvelle philosophie que le Haut comité a annoncé, avec ce 24e rapport, une nouvelle approche sur le fond et sur la forme en deux volumes. Le premier sur les activités de suivi, y compris le suivi de voisinage nouvellement créé, et le second sur les fautes les plus communes, notamment les congés de maladie, les attestations médicales, les heures supplémentaires, la mise en disponibilité dans le secteur public, la gestion des véhicules administratifs et des marchés publics, avec des chiffres qui sont rendus publics pour la première fois à propos des répercussions financières de certaines erreurs dans la gestion publique. Introduction du suivi de voisinage Dans le cadre du suivi documenté des recommandations des rapports de contrôle, le Hccaf a assuré le suivi des rapports de la Cour des comptes, les trois instances de contrôle public et quelques ... ministérielles dont les travaux ont montré des incohérences dans l'organisation et les systèmes d'information ainsi que la gestion des ressources humaines, le recouvrement, les achats et la gestion des propriétés publiques. Spécialement dans le cadre du suivi de voisinage introduit dans sa démarche réformiste pour pallier les insuffisances du suivi documenté, et en coopération avec l'OCDE, le Haut comité a tenu à multiplier les interventions dans le domaine de la rationalisation de la gestion publique par le biais de l'interaction positive entre le gestionnaire et les résultats du contrôle. Les secteurs sur lesquels s'est concentré le comité dans ce chapitre sont l'énergie et la santé, en plus des avoirs confisqués qui est encore en phase d'exécution. Et ici, les fautes les plus communes, selon le Hccaf, sont classées en dix catégories sous trois chapitres, à savoir la gestion des ressources humaines qui inclut les congés de maladie, la gestion des heures supplémentaires et la situation de mise en disponibilité. Le deuxième chapitre se rapporte à la gestion des marchés publics. Les dépassements portent notamment sur la médiocrité de la délimitation des besoins, le non-respect des procédures et des dispositions de la compétition loyale et la carence dans le suivi et le contrôle de l'exécution des marchés. S'agissant enfin de la gestion du parc automobiles et véhicules, les fautes communes fréquemment relevées concernent la non-tenue de listes et de dossiers administratifs mis à jour pour le parc des automobiles et des autres véhicules , le non-respect total ou partiel des procédures de dispatching des automobiles et des véhicules, la carence dans la tenue des registres automobiles et véhicules et des cartes de suivi de la maintenance des automobiles et des véhicules.