Que vise l'Union arabe de football par la reformulation de la compétition de la Coupe arabe des clubs champions? Beaucoup d'argent attend le vainqueur (6 millions de dollars), suppression de la phase finale dans un pays fixé à l'avance ainsi que quelques improvisations qui pourraient mal aboutir : tels sont les premiers grands changements. La prochaine édition de la Coupe arabe des clubs champions qui débutera au mois d'août prochain sera différente des précédentes. Sa nouvelle formule décidée par l'Union arabe de football consiste à jouer tous les matches en aller-retour du début jusqu'à la fin (finale comprise). En plus de cela, et afin de motiver au mieux les participants à cette joute, que l'on veut des plus attrayantes au monde, un joli pactole de six millions de dollars sera octroyé au vainqueur (environ 15 millions de dinars) contre trois millions de dollars réservés à la précédente édition que l'Espérance sportive de Tunis a remportée haut la main l'été dernier à Alexandrie. Un grand intérêt a été donné au tirage au sort de la compétition qui a eu lieu avant-hier à Jeddah en présence de plusieurs sommités du football arabe. Rappelons à ce propos que le tenant de la couronne arabe ouvrira contre le gagnant de la poule «B» qui sera connu ultérieurement après un tournoi éliminatoire de deux poules (A et B). Ce tournoi déterminera les noms des deux vainqueurs qui compléteront la liste des trente-deux clubs participant à cette compétition arabe. Rappelons que, dans ce tournoi complémentaire, le CA tentera de rejoindre l'EST, l'ESS et le CSS dans la liste des trente-deux participants arabes. Pour sa part, l'ESS affrontera le club jordanien d'Arramtha. Quant au CSS, il croisera le fer avec les Irakiens d'Annaft irakien. Des tirs à rectifier La première remarque négative qu'on peut faire à propos de cette «refonte», c'est qu'elle a été improvisée par quelques personnes sans une concertation élargie impliquant les experts du football dans le monde arabe. Par exemple, le fait que quelques pays comme l'Arabie Saoudite, l'Algérie, l'Egypte ou la Tunisie participent à cette compétition avec trois ou quatre clubs dans une joute appelée «Coupe arabe des clubs champions» en fausse le charme. En effet, seuls les champions et à la rigueur leurs dauphins ont normalement le droit de prendre part à cette compétition. Il y a également le démarrage de la compétition qui pose problème car il coïncidera avec la pleine période d'intersaison et de préparation d'été de tous les clubs. Cette compétition qui n'est pas reconnue par la Fifa empiétera sur les compétitions locale et continentale des clubs (Afrique et Asie), sans parler de l'activité des équipes nationales dans lesquelles sont engagés les meilleurs joueurs des clubs champions. On la veut spécifique au monde arabe mais faudra-t-il d'abord qu'elle soit officiellement reconnue par la Fifa pour bénéficier de l'engouement du public des pays arabes d'abord et de celui du monde entier ensuite. Car ce n'est que de cette façon qu'elle attirera les sponsors, la publicité et les médias capés. Même la répartition des trente-deux clubs dans deux poules «A» et «B» servant à tirer au sort les matches des trente-deuxièmes de finale a été faite d'une manière jugée par certains pays comme «arbitraire» car elle a été établie, apprend-on sur la base du dernier classement des pays actualisé par la Fifa à la veille du tirage au sort. A ce sujet, il y a à boire et à manger puisque pour une compétition très spécifique, il faudrait une répartition aussi spécifique. Bref, pour une formule littéralement revisitée, il y a lieu d'attendre la fin de la compétition avant d'en tirer les enseignements objectifs visant à la perfectionner comme il se doit. Et contentons-nous de dire que, pour le moment, il y a de quoi appâter tous les clubs arabes huppés. C'est qu'on ne crache jamais sur six millions de dollars !