De tout temps, la relève a été assurée. Sauf que la donne a changé dans le football d'aujourd'hui où seul le travail paye alors que le talent ne suffit pas pour percer dans le métier. . Etre footballeur de nos jours, c'est un métier. Le football amateur n'a pas disparu pour autant, mais se pratique toujours en Europe dans de petits clubs amateurs. En France, à titre d'exemple, on leur dédie même une compétition propre à eux, le Championnat de France amateur de football. En France, comme ailleurs en Europe, on pratique le football à des catégories différentes. Les passionnés de football le pratiquent toujours en amateurs. Des clubs qui disposent de meilleures infrastructures que la plupart de nos équipes qui évoluent en Ligue 1. Outre la qualité des infrastructures, les entraînements se déroulent à un bon rythme en milieu de semaine et clôturés par des matches le week-end. Chez nous, la situation diffère complètement. A ce jour, on ne sait pas sur quel pied danser. Cela va des statuts qui régissent nos clubs : des associations d'amateurs omnisports qui gèrent des sections de football où les équipes évoluent en Ligues 1 et 2 professionnelles et qui payent des joueurs professionnels à coups de millions de dinars. Bref, une situation qui prête à la confusion et qui explique entre autres le dysfonctionnement dans la formation de nos jeunes footballeurs. Les résultats de nos sélections jeunes en disent long sur ce dysfonctionnement. Sélections de Kanzari et Ben Soltane : les deux exceptions En 2007, les Cadets de Maher Kanzari ont atteint les huitièmes de finale de la Coupe du monde. En 2013, les U17 de Abdelhay Ben Soltane ont refait le même parcours. Depuis, il n'y a plus rien et pour cause : le football a beaucoup changé, particulièrement en Afrique où on accorde beaucoup d'importance à la formation. Les nations africaines ont su associer le talent de leurs jeunes avec le football business en Europe. De nos jours, les grands clubs européens installent leurs propres centres de formation en Afrique et le résultat s'est répercuté sur les résultats des sélections jeunes de ces pays qui dominent désormais la scène continentale à l'instar de leurs aînés seniors. Bref, rien n'est laissé au hasard, ce qui explique pourquoi nous avons perdu du terrain sur le continent africain. Chez nous, nos jeunes footballeurs ne s'entraînent pas assez avec leurs clubs pour la simple et bonne raison que le temps scolaire n'est pas adapté aux heures d'entraînement. Ce qu'il faut, c'est généraliser l'expérience du lycée sportif aux jeunes footballeurs. Que les clubs envoient leurs listes de joueurs au ministère de la Jeunesse et des Sports afin de coordonner avec le ministère de l'Education nationale. Que l'expérience du lycée sportif s'applique depuis la catégorie junior avec un temps scolaire adapté permettant des heures d'entraînement conformes aux standards mondiaux de formation : c'est ce qu'il nous faut pour compléter le travail dans les catégories jeunes. Car, aujourd'hui, le football s'est professionnalisé même dans les catégorises jeunes. C'est pourquoi le talent ne suffit plus pour percer à l'échelle continentale et mondiale. Bref, nous avons un retard à rattraper en matière de formation et de préformation.