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Les études se ressemblent et les solutions manquent
Migration irrégulière
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 05 - 2018

Selon une récente étude élaborée par l'Institut tunisien des études stratégiques (Ites) en collaboration avec l'Organisation mondiale pour les migrations, le nombre de migrants clandestins qui ont pu atterrir sur les côtes italiennes durant la période allant de 2011 à 2017 est estimé à 38.114 migrants
Le phénomène de la migration irrégulière ne date pas hier, certes, mais il a pris depuis la révolution des proportions alarmantes avec les risques encourus pour les candidats de tomber dans le piège des réseaux spécialisés dans la traite humaine, le crime organisé et même les cellules terroristes. Drogues, prostitution, viols, meurtres sont au bout d'une aventure qui ne cesse d'attirer les jeunes Tunisiens en raison du décrochage scolaire précoce, le chômage, la marginalisation et la panne de l'ascenseur social. Même cette mort clandestine dans la mer n'arrive plus à décourager des jeunes qui n'ont plus rien à perdre.
Des cellules terroristes sont même nées dans les prisons italiennes à partir des années 90.Les migrants irréguliers clandestins maghrébins qui étaient impliqués dans des affaires de drogue étaient embrigadés sur place par des extrémistes religieux. Depuis 2011, le nombre de migrants tunisiens en direction de l'Italie a explosé en raison du relâchement de l'appareil sécuritaire du pays.
Des taux toujours à la hausse
Selon une récente étude élaborée par l'Institut tunisien des études stratégiques(Ites) en collaboration avec l'organisation mondiale pour les migrations et présentée, mercredi 16 mai à Tunis par M.Moez Ghribi directeur du département géopolitique à l'Ites, le nombre de migrants clandestins qui ont pu atterrir sur les côtes italiennes durant la période allant de 2011 à 2017, est estimé à 38.114 par les autorités italiennes dont 26.710 rien que pour l'année 2011. Ce nombre n'a baissé qu'en 2015 avec 842 migrants.
En 2017, on a connu encore une fois une augmentation et le nombre est passé à 5031, selon les autorités italiennes, ce qui n'est pas du tout rassurant et démontre l'incapacité des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir à résoudre le grave problème de la migration clandestine.
En termes de statistiques relatives aux tentatives de migration, le gouvernorat de Nabeul arrive en premier lieu (23), suivi par le gouvernorat de Sfax(20). En troisième position on trouve le gouvernorat de Monastir avec 11 tentatives.
Tous les moyens sont bons pour réaliser son rêve et atteindre l'Eldorado tant rêvé, et certains recourent à la falsification des documents de voyage et 571 personnes ont déjà été arrêtées durant les trois dernières années pour usurpation d'identité et de faux documents.
Chômage et marginalisation, parmi les causes
Volet recommandations, Moez Ghribi a souligné la nécessité d'opter plutôt pour des actions de prévention et de sensibilisation et la création d'un organe spécialisé dans la question de la migration irrégulière clandestine tout en pensant à alléger les procédures d'octroi des visas. L'Etat doit aussi se concentrer beaucoup plus sur la question du renforcement des capacités dans les régions marginalisées en vue de résorber les taux élevés du chômage, ainsi que le développement et l'appui de la coopération avec les pays de l'Union européenne dans le cadre de la migration.
L'étude de l'Ites a été faite à partir d'un échantillon d'une trentaine de personnes basées dans les régions rurales de Mahdia et 29 personnes originaires de la cité Ettadhamen (gouvernorat de l'Ariana) et Douar Hicher( gouvernorat de La Manouba). L'abandon scolaire précoce, les disparités sociales causées par le chômage et la marginalisation et l'impact du discours de ceux qui ont réussi cette expérience et ont pu améliorer leurs situations , figurent parmi les raisons qui poussent les gens de différents âges à tenter l'aventure de la migration irrégulière.
Sensibiliser et informer sur les risques
Ce qui est important, c'est de travailler sur la question de la lutte contre la migration au niveau local et en collaboration avec la société civile, conseille de son côté Lorena Lando, chef de mission de l'Organisation internationale pour les migrations en Tunisie, lors de son intervention dans le cadre de la présentation de cette étude qui s'est tracé comme objectif l'analyse des raisons qui poussent les jeunes à partir.
Elle rappelle qu'après l'adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030, la migration a été reconnue pour la première fois comme facteur et partie intégrante d'un développement mondial et durable. Les objectifs de développement durable(ODD) pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tout le monde ne peuvent être atteints sans la participation des migrants.
Durant les quatre premiers mois de l'année 2018, le nombre de migrants irréguliers qui ont pu atteindre les côtes d'Italie sont de l'ordre de 9467, dont 20% sont des Tunisiens, déclare à son tour Meriam Chebbi de l'Organisation onusienne, ce qui donne environ 1900 migrants clandestins pour la période allant de janvier au 30 avril 2018.
La migration est souvent un projet familial, il y a des parents qui poussent même leurs enfants à migrer clandestinement.Certains sont influencés par le discours de ceux qui ont tenté le coup et sont rentrés au pays avec des économies d'argent et parfois une voiture. Notre mission est de tenir un discours juste à l'égard de ces jeunes et les informer sur les risques de la migration irrégulière tout en leur présentant des alternatives, ajoute Meriam.
Le visage hideux de la migration
Mais loin de ces statistiques qui se suivent et se ressemblent à longueur d'année, on ne parle pas beaucoup des dangers qui guettent les candidats à la migration et de ceux qui périssent en mer ou portés disparus, des cas de viol, de meurtre, des kidnappings perpétrés par des gangs spécialisés dans la traite humaine, des femmes qui accouchent dans de minables centres d'accueil, selon le témoignage de plusieurs «Harragha», a souligné Chaker Sassi, de l'Association tunisienne de la prévention de la migration irrégulière.
Les statistiques présentées autour de la migration irrégulière ne sont pas fiables en raison du refus des autorités italiennes de donner des chiffres exacts dans ce contexte. Il vaudra mieux plancher sur les conditions inhumaines auxquelles les migrants font face dès qu'ils atteignent les côtes italiennes et responsabiliser les autorités tunisiennes pour qu'elles et jouent leur rôle et prennent au sérieux cette question, ajoute Chaker Sassi.
Encore une nouvelle étude, mais les solutions tardent à se profiler à l'horizon en raison de la complexité du phénomène de la migration irrégulière, de l'absence d'une volonté réelle à faire face à ce problème vécu dans les pays de la rive sud de la Méditerranée et surtout le refus des pays de la rive nord d'alléger un tant soit peu les dispositifs d'entrée sur leurs territoires .


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