Pour le moment, le tacticien tunisien préfère conserver son cocktail offensif favori. Un cocktail qui pourrait changer de parfum et de senteurs selon la conjoncture et la fortune... On dit souvent qu'en football, le bon entraîneur est rarement celui qui était le meilleur attaquant. Pourquoi cette remarque ? Parce que Nabil Maâloul, en tant qu'ex-stratège international (milieu à l'ancienne), devra forcément opter pour les meilleurs choix offensifs dans la perspective du Mondial. Bref, Maâloul n'a pas droit à l'erreur. En l'absence de Msakni, Khenissi ainsi que Hamdi Harbaoui, le plateau technique devra se rabattre sur un contingent tout aussi vertueux d'ailleurs. En ce sens, les Karim Laribi, Seïf Khaoui, Skhiri, Akaïchi, Saber Khelifa et autre Fakhreddine Ben Youssef constituent, à n'en point douter, une génération qui pourrait marquer son époque en Russie. Ce faisant, plusieurs de nos joueurs d'élite évoluent en Europe, précisément en France, prouvant chaque week-end leurs niveaux internationaux. Quand on juge le parcours d'un certain Khazri, suivi par de nombreux clubs huppés, l'on ne peut qu'apporter un jugement de valeur favorable en faveur du «must» de nos éléments. Cependant, à ce jour, les puristes sont encore quelque peu divisés quant au nom de l'attaquant vedette qui emmènera cette sélection en Russie. Serait-ce Touzghar, Khelifa, Akaïchi, voire Khaoui ou Skhiri ? Nombreux à cet effet sont les observateurs qui souhaitent et espèrent même un changement d'idée de la part du plateau technique. Des noms jusque-là oubliés refont même surface, à l'instar de Driss Mhirsi et Hamza Younes, de potentiels sélectionnables qui attendent encore une main tendue. Oui, outre la liste établie des constantes, tauliers et membres réguliers de l'ossature, il existe d'autres joueurs qui peuvent être décisifs. Sur ce, ne nous dispersons pas et revenons aux joueurs qui devraient postuler pour les postes avancés uniquement. Au vu du contingent en place, nous pouvons rajouter selon le type de jeu, la capacité à faire la dernière passe et bien d'autres critères encore. N'oublions pas aussi qu'il est difficile de se positionner sur un choix pertinent en faisant abstraction de tous les autres paramètres de jeu, des automatismes entre joueurs, etc. Quand au sélectionneur Nabil Maâloul, force est de constater qu'il connaît mieux les joueurs que nous, puisqu'il les essaie dans différentes configurations lors des rassemblements du groupe Tunisie, comme celui d'Aspire par exemple. En clair, il a des données qu'il nous est impossible de connaître. Pas de liste figée, pas de réticences au changement ! En football, une liste n'est jamais figée jusqu'à la date butoir d'envoi. Et si le retour de certains semble compliqué, les membres du staff technique pourraient relancer un ou deux joueurs capables selon eux d'apporter ce regain de vitalité nécessaire à terme. Si nous revisitons la liste élargie du sélectionneur national, l'on note tout de même que Nabil Maâloul dispose de plusieurs options. Bref, il a l'embarras du choix, du moins encore. On remarque aussi qu'il n'y a pas de secteur de jeu sinistré. Tout pourrait baigner dans l'huile si les joueurs concernés parviennent à tenir le rythme qui est le leur actuellement. Sauf qu'en prévision des trois prochains tests du Team Tunisie avant l'entrée en lice du Mondial, a priori, le sélectionneur pourrait cocher d'autres noms. De prime abord,rien n'est encore verrouillé ! La sélection se mérite, certes. Mais la sélection n'est pas une affaire d'implication seulement. Un attaquant n'est pas nécessairement un buteur. Tantôt, Maâloul a cherché le profil type de l'attaquant moderne, rapide et mobile. De temps à autre, il s'est efforcé de dénicher un grand gabarit qui permette de se montrer précieux dans les airs, de peser dans les surfaces, de servir de point d'appui pour le renard des surfaces. Globalement, on a remarqué à l'envi que ni les chiffres, ni le statut, ni l'expérience ne suffiront à un attaquant du moule de la sélection de s'assurer une place de titulaire en Russie ! Sauf que dans ce cas d'espèce, des doublures, il en faut aussi ! Peut-on malgré tout parvenir à inverser la tendance dans l'esprit du sélectionneur national ? Les tauliers inamovibles d'un côté et les aspirants-ambitieux de l'autre ? Non, le head-coach tient certes toujours deux fers au feu (prudence). Mais il s'emploie surtout à encourager la concurrence, source de saine émulation de groupe, en espérant qu'à ce jeu, certains marqueront un peu plus les esprits. A l'aube de la Coupe du monde, le sélectionneur a tenté plusieurs formules offensives. Cependant, la ligne d'attaque pose et posera toujours d'interminables casse-tête à Maâloul, et ce, jusqu'au moment de vérité. Sans chauvinisme, ni aucune prétention, les nôtres disposent d'une profondeur d'effectif intéressante en attaque. Il ne s'agit pas maintenant de jouer «aux chaises musicales» pour départager les heureux «nominés». Mais de se convaincre définitivement que les places de titulaires en attaque s'arrachent dans un cercle ouvert d'athlètes aux qualités internationales permanentes ! Sauf que, pour le moment, le tacticien tunisien préfère conserver son cocktail favori, un cocktail qui pourrait changer de parfum et de senteurs selon les exigences du moment et le profil de l'adversaire.