La refonte de la section féminine du Club Africain s'est faite à force de persévérance, avec l'appui d'hommes de bonne volonté. Au Club Africain, c'est bien connu, le volley-ball est une vraie marque de fabrique, voire une marque tout court avec un palmarès éloquent qui reflète l'image rayonnante du club de Bab Jedid, une institution dont le nom est associé à la culture de la gagne. Et au-delà des performances qui jalonnent l'histoire du CA, le volley-ball clubiste, c'est avant tout un état d'esprit conquérant et festif. Cependant, le volley-ball clubiste a connu lors des deux dernières décades des remous qui ont entravé sa bonne marche. Il faut comprendre par là que le volley-ball clubiste est tout, sauf un long fleuve tranquille et imperturbable. Chamseddine Souayah, l'homme du renouveau clubiste, en sait d'ailleurs quelque chose pour avoir bravé la tempête, contre vents et marées. Ce pur Clubiste, ex-joueur international de la grande équipe des années fastes du CA, formée des Rachid et Hedi Boussarssar, Fayçal Ben Amara, Lotfi Mdouki, Anis Fazai, Adel Lekhchini, Mssadak Lahmer, Mongi Dhaoui et j'en passe, n'a en effet lésiné sur aucun moyen pour remettre le CA sur le droit chemin après avoir fait en sorte que la section renaisse de ses cendres. A force d'audace et de persévérance, ce Clubiste de souche a réussi le pari de la renaissance clubiste. Et il ne peut qu'en être ainsi pour une section (masculine et féminine) qui a vu le jour en 1943 avant d'être dissoute en 2002 pour les hommes et en 1996 pour les dames. Ce faisant, après une longue traversée du désert, ce n'est que sur insistance et ténacité que la section féminine a été réactivée (après un retour déjà ajourné à deux reprises). Ce n'est donc que justice pour cette section féminine du CA, créée en 1958 et bardée de titres des années durant. Ce faisant, pour sa première saison, elle remporte le doublé (coupe et championnat) grâce aux pionnières : Faïza et Jalila Hentati, Edith Serfati, Samia Zaouch, Saïda Ben Ahmed et Geneviève Tremsal. Après une dissolution énigmatique, elle reprend ses activités en 1970 et remporte onze championnats, huit coupes de Tunisie et quatre coupes d'Afrique grâce à des joueuses comme Jawa Ben Zaara, Sonia Ben Zineb, Samia Ben Amara, Azza Fridhi, Raoudha Laouani, Raja Bouberna et Jalila Bouberna ! L'histoire est un éternel recommencement et à cette section, victime d'un destin capricieux, d'être dissoute à nouveau en 1996 ! Le nerf de la guerre Pour le volley-ball clubiste et même tunisien, l'année 2017 restera gravée dans les mémoires. L'équipe féminine du CA est de nouveau sur pied avec de talentueuses compétitrices, à l'instar de Fatma Akacha, Aida Ben Faiza, Sarra Hrizi, Sonia Mahfoudh, Fatma Kharrat, Ghalia Wedherni, Sarra Ben Dhafer, Amna Khalfa, Mouna Hammouda, Emna Ayed, Taysir Ben Slama et Yosra Zeramdini. Mais que le chemin fût long et semé d'embûches pour forcer à terme son destin comme on dit. Le patron du volley-ball clubiste, Chamseddine Souayah, nous en parle avec émotion: « Je milite en faveur du retour du volley-ball clubiste depuis 2002. De Feu Cherif Bellamine en passant par Hammouda Ben Ammar, Kamel Idir et Slim Riahi, je n'ai jamais cessé d'y croire et de défendre ce projet auprès des présidents clubistes. En dépit du tarissement des sources de financement, nous n'avons jamais renoncé. Le résultat est là avec un passage assuré vers l'élite et un dernier carré de Dame Coupe atteint récemment. Ce n'est pas peu pour une équipe qui a aussi battu le CF Carthage à Carthage même cette saison. Pour revenir maintenant au nerf de la guerre, les frais financiers de fonctionnement, seule une poignée de personnes a soutenu cette section. Mourad Boubaker (chef d'entreprise), Mohamed Zaoui, Omar Boudabouss et surtout le père spirituel du CA, Hamadi Bousbia, dont le soutien permanent est à saluer. Sur ce, dès notre intronisation, nous avons mis sur pied un organigramme et défini les tâches qui incombent à chacun parmi les membres de notre section (staff technique et administratif). Imed Kouki a été chargé de la direction technique, Riadh Berromdhane, ex-coach du CFC, a pris en main l'équipe avec son frère Adel, Mohamed Zaiem et Slim Kharrad ont occupé les postes de 1er et second responsables de ladite section. Nous nous sommes attelés par la suite à former le noyau de joueuses appelées à relever le défi. Il faut souligner à ce propos que le relationnel de Riadh Ben Romdhane a été payant puisqu'il a réussi à convaincre une pléiade de joueuses talentueuses à opter pour le CA. Et une fois que le CA a réussi à « épingler dans ses filets une brillante joueuse internationale telle que Sarra Hrizi, il y a eu une dynamique et un effet d'entraînement qui fait que le CA s'est renforcé au mieux. A ce titre, je remercie personnellement Rachid Boussarssar pour son don de soi en ce sens». La main tendue de Hamadi Bousbia Vous savez, volet finances, en l'absence de mécènes, nous avons tenté de diversifier nos ressources. Sauf que le projet « Carte El Ghalia » n'a pas connu l'engouement attendu. Le contrat avait pourtant été signé avec l'ex-président Slim Riahi. Mais nous n'avons jamais vu la couleur de l'argent, soit les 50 000 dinars promis ! Ce faisant, Mohamed Zaoui a payé de ses propres deniers les coûts des différentes transactions relatives aux recrutements. Et, Hamadi Bousbia n'a quasiment jamais rechigné à nous financer à chaque fois que nous l'avons sollicité. A ce propos, je remercie Chedly El Gaid, Faouzi Sghaier et Mrad Hamza d'avoir activé leurs réseaux de relation en faveur de la section. Enfin, un clin d'œil envers l'équipe média dirigée par Mohamed Ouerghi et à la tutelle qui nous soutient de manière permanente. Le secrétaire d'Etat, Imed Jabri, et la ministre des sports, Majdouline Cherni, ont montré l'exemple en nous apportant leur concours du point de vue logistique et matériel.