Le dernier Conseil ministériel restreint (CMR ) du 18 juin a débouché sur d'importantes mesures en faveur des étudiants et de l'Université tunisienne. En fait, certaines de ces dispositions n'étaient pas attendues, à l'instar de la bourse exceptionnelle d'intégration dans la vie universitaire. Toujours est-il que l'on n'exclut pas des réactions discordantes du côté de certaines parties qui se sont habituées à dénigrer et à minimiser toute initiative venant des autorités, fût-elle amplement positive. De prime abord, rappelons que le CMR, en question, avait adopté un train de mesures, axé sur 7 points essentiels qui entreront en vigueur dès la rentrée universitaire 2018-2019. Le premier concerne la discrimination positive à l'égard de 14 régions lors de l'orientation universitaire. Le second point a trait à l'instauration d'une bourse d'intégration dans la vie universitaire en faveur des étudiants issus de familles nécessiteuses. En troisième lieu, il faut noter le lancement d'un nouveau mécanisme pour valoriser les étudiants talentueux. Le quatrième volet consiste à améliorer les prestations universitaires. L'inscription payante des étudiants étrangers dans les institutions universitaires publiques a été, elle aussi, mise en relief. Cela, sans parler du nouveau cadre juridique pour la formation continue. Le dernier aspect de cette nouvelle approche touche à l'évolution qualitative au niveau du système informatique. Accès aux filières «nobles» C'est à la suite d'un diagnostic de la situation s'étendant sur les cinq dernières années qu'il a été possible de déterminer les gouvernorats susceptibles de bénéficier d'une mesure positivement discriminatoire. A cet égard, les filières à forte demande ne resteront plus hors de portée des nouveaux bacheliers des régions ciblées. C'est ainsi que 30 filières ont été identifiées dans 30 institutions universitaires dont les études appliquées, l'ingénierie et les sciences sociales. 8 % de la capacité d'accueil dans ces spécialités seront concernées par la discrimination positive. La mesure-phare qui ne manquera pas de soulager de nombreuses familles à faible revenu ou revenu moyen touche à l'octroi d'une bourse d'intégration dans la vie universitaire. Elle s'adressera, donc, aux nouveaux bacheliers issus de ces familles. Sa valeur est de 500 D. Elle sera servie dès l'inscription dans un établissement universitaire public. Les étudiants talentueux pourront faire valoir leurs adresses grâce à une dérogation qui leur sera accordée moyennant une justification prouvant leurs aptitudes dans des spécialités artistiques, tic, conception, théâtre, cinéma, journalisme, etc. Dans ce cas, le critère du score ne sera pas exigé. Au niveau de l'amélioration des services universitaires, la prochaine rentrée enregistrera plusieurs nouveautés. Il y a, d'abord, l'augmentation de 1.500 lits de la capacité des foyers universitaires. Près de 15.000 repas supplémentaires seront servis quotidiennement grâce à l'ouverture de nouveaux restos U ou la réouverture de certains autres (Sidi Bouzid, Kairouan, Sousse, Ariana, Carthage, Sidi Thabet). Ouverture sur le monde En outre, on continuera à améliorer les autres prestations, notamment par le renforcement de l'utilisation de la smart carte dans 10 nouveaux restaurants universitaires. Les activités culturelles et sportives bénéficieront de plus d'intérêt avec l'exploitation de 13 stades gazonnés dont 8 dès le début de la rentrée (Gabès, Tataouine, Sfax, Sbeitla, Sidi Bouzid, Mahdia, Sousse). Les 5 autres entreront en service en cours d'année dans les gouvernorats de Nabeul, Le Kef, La Manouba, Gafsa et Tozeur. Sur un autre plan, les nouvelles dispositions se sont intéressées, également, au rayonnement de l'Université tunisienne à l'étranger, et ce, grâce à l'opportunité offerte aux étudiants étrangers de s'inscrire dans les établissements supérieurs publics. Cet enseignement sera payant contre des montants allant de 5.000 à 15.000 dinars selon les spécialités. Ce sera la première fois que les portes de l'enseignement public seront ouvertes à un enseignement payant. Cet argument devrait, à n'en point douter, réalimenter un débat fort vieux sur la gratuité de l'enseignement public. Ces détracteurs y verront une voie vers la disparition de la gratuité. Les responsables, pour leur part, soulignent l'importance d'une telle initiative dans le sens où elle contribuera à renforcer le rayonnement de nos institutions en dehors de nos frontières en attirant plus d'étudiants étrangers venant d'Afrique ou du Moyen-Orient. S'agissant de la formation continue, un nouveau cadre s'attellera à l'organiser et à en renforcer les moyens et les outils. Au niveau des systèmes informatiques, le Centre «El Khawarizmi» disposera, à partir de la rentrée universitaire prochaine, des services internet à très haut débit, 100 % fibres optiques. L'amélioration du système de données sera assurée grâce à une nouvelle plateforme numérique comprenant toutes les institutions universitaires et proposant divers services aux universitaires, aux administratifs et aux étudiants.