Par Jalel Mestiri La sélection n'a jamais autant fait parler d'elle que ces derniers jours. Tout a déjà été dit, ou presque. Le plus souvent sur fond de tollé médiatique. Ce n'est pas fini pour l'équipe de Tunisie. Ce n'est pas fini pour le foot. En dépit du fiasco du Mondial, elle ne sera jamais indésirable. Supporters tunisiens, vous êtes frustrés, énervés, peut-être trahis dans vos sentiments, et nous le sommes aussi. La participation au Mondial n'est pas celle qu'on pouvait espérer, notamment compte tenu de ce qui a été entrevu lors de la période de préparation. Le Mondial se termine ce soir. Dans le football tout est possible, surtout quand on a l'envie et la détermination. Malheureusement, ça ne sera pas le cas pour la sélection. Quand c'est l'équipe de Tunisie, la maxime fonctionne indéniablement. Malgré la déception née de l'élimination prématurée et la prestation indécente, parfois même avilissante, la sélection devrait continuer à espérer sortir le grand jeu digne d'une coupe du monde. La déception est palpable. Mais rien ne doit l'empêcher d'aborder le dernier match avec l'engagement propre aux grands rendez-vous. Elle ne doit pas baisser la tête et nous voulons qu'elle termine sur un bon match. On peut toujours regretter quelque chose, mais cela ne doit en aucun cas conditionner l'avenir de l'équipe et de beaucoup de ses joueurs. Nous osons espérer qu'à travers certaines décisions et réformes, cela lui permettra de mûrir, de réfléchir. En toutes circonstances, l'on se doit d'être professionnel. Au très haut niveau, il n'y a pas de place pour les états d'âme. Ceux qui craignent un match sans intérêt entre deux équipes abattues ne doivent pas oublier que gagner cette dernière rencontre est une manière réconfortante de finir le Mondial. Pour espérer se réhabiliter, la sélection pourrait compter sur des joueurs qui n'ont pas été jusqu'ici titularisés, mais qui pourraient être animés d'une volonté débordante pour sauver ce qui reste à réparer. En dépit des constats et des jugements, les échos qui nous viennent de Russie laissent entendre que les joueurs et leur entraîneur sont décidés à s'inscrire dans une alternative de rigueur, de rationalité et de constance. Les véritables besoins et impératifs ne seront jamais ignorés. Si la situation actuelle induit une déception, l'expérience des équipes de football montre qu'il y a toujours quelque chose à prouver même en l'absence d'enjeu. Il est clair qu'un nouveau monde devrait naître pour permettre à la sélection de s'acheter une nouvelle conduite. Bien que ce ne soit pas encore le temps de l'aborder, nous pensons que le sélectionneur devrait penser à remettre la vocation et l'utilité de certains joueurs au centre des débats. Il pourrait ainsi, même si c'est trop tard, remettre un peu d'ordre dans l'équipe et surtout ne plus ignorer les règles élémentaires de la gestion du groupe et des rencontres. Ce qui devrait être imposé et retenu, ne serait-ce le temps d'un match, c'est la priorité qui devrait tourner autour du jeu, du comportement des joueurs et de leur mode d'emploi. De l'efficacité, de la rigueur. Mais également des choix les plus appropriés. L'idée est bien là : repartir sur une stratégie et une politique complètement différentes. On devrait comprendre que quels que soient les enjeux, les contraintes et les obligations, la sélection aura toujours le droit d'aspirer à un football qui ne soit pas inspiré d'inobservation, de manquement et de restriction dans le jeu. Dans ce Mondial, l'on na pas manqué de relever que l'équipe transpirait, dégageait et produisait un football qui était presque contre nature... Loin des méthodes susceptibles de définir une vraie politique-stratégie, un collectif uni et solide. Elle a avancé sans boussole dans un milieu déjà déprécié par des dérives...