Chic et classique fut l'ouverture de la 42e édition du Festival international de Dougga malgré les difficultés et grâce à la témérité des organisateurs Vendredi soir s'est ouverte la 54e édition du Festival international de Dougga, «un festival qui, malgré le label "international" qu'il porte, ne semble pas dans les priorités du ministère de tutelle», c'est ce qu'a déclaré Mokhtar Belatak, directeur du festival de Dougga, lors d'un point de presse, aux médias quelques minutes avant le démarrage de la soirée. Belatak ne nie pas du tout le fait que le ministère de la Culture a réservé un budget au festival, il l'a même augmenté pour atteindre les cent mille dinars. Mais, même cette somme relativement dérisoire n'a pas été encore débloquée. La question financière n'a pas empêché le comité du festival de concevoir une programmation qui varie entre le mainstream et l'alternatif. Mais cela a freiné les ambitions d'un collectif qui voit grand et rêve de redorer le blason d'un prestigieux festival laissé pour compte durant plusieurs années. Après une pré-ouverture fortement animée la veille, au centre-ville de Téboursouk, place à une ouverture qu'on voulait prestigieuse avec l'Orchestre et chœur du conservatoire El Manar sous la direction du maestro Fadi Ben Othmane. Une formation académique prestigieuse qui compte 60 musiciens, des choristes et des solistes tunisiens. Pour ce spectacle, le public était au rendez-vous, des mélomanes ont fait le déplacement pour apprécier un programme éclectique et encourager de jeunes musiciens assez performants. Sous la houlette du maestro Fadi Ben Othmane, l'orchestre a égayé l'assistance avec un programme composé de pièces classiques comme «La donna est mobile» de Verdi, «L'amour est un oiseau rebelle» de Bizet, l'air de «La reine de la nuit» de la flûte enchantée de Mozart... La soirée était soutenue et magnifiquement servie par la participation du baryton Heithem Lahdhiri, la soprano Yosra Abid, la soprano Hela Channoufi et le ténor Hatem Nasri, mais aussi par l'élégant passage des auteurs compositeurs Mahmoud Turki et Jasser Jeradi qui, de leur énergie et de leur souffle, ont donné un envol particulier à la soirée. La seconde partie de la soirée, Fadi Ben Othmane l'a voulue plus pop, il a proposé un généreux bouquet travaillé à la sauce classique, avec une orchestration finement élaborée de titres comme «Earth song» de Michael Jackson... La soirée inaugurale fut douce et légère, rehaussée par le cadre magique et la beauté inégalable de Dougga.