Même si la compétition n'en est qu'à ses premiers balbutiements, le CA joue tout de même gros cet après-midi face au révélateur du leader bardolais. Pas encore totalement remis d'une entame de championnat quelque peu poussive, le CA doit forcément repartir batailler en Ligue 1. A Radès, vers le coup de 15h00, les hommes de José Riga ont un devoir de victoire à accomplir. Ils devront impérativement l'emporter pour garder le contact avec les hautes sphères et engranger de la confiance surtout. Maintenant, même si le Stade Tunisien a creusé l'écart en haut du classement, les Stadistes restent tout de même à portée de fusil du CA. Et si les Clubistes veulent se remettre la tête à l'endroit à l'issue de cette sortie à domicile, ils doivent relever le challenge et gagner. Dans la perspective du derby d'aujourd'hui, l'entraîneur du CA sait qu'il pourra compter sur le facteur émotionnel d'un match disputé devant une assistance plus qu'intéressante (25.000 supporters annoncés). Ce soutien, sous toutes ses coutures, sera un atout important au moment où l'équipe a besoin d'un second souffle et d'une remontée au classement. CA-ST est un match à très gros enjeu. Et le CA doit faire le boulot s'il veut s'imposer et rebondir à terme. C'est ce que l'on répète à l'envi dans le giron clubiste ces derniers temps. A jamais les premiers ?! Le championnat est une compétition qui ne se refuse pas. C'est le «must» pour un club conquérant soutenu par un public conquis. Car avant de penser à l'Afrique et aux lucratives C1 et C2, il faut tout d'abord faire ses preuves chez soi. Et au CA, quelles que soient les prédispositions et les ambitions du moment, on ne peut que jouer les premiers rôles et donc batailler pour le titre. Rien que la saison passée, le CA est passé de trépas à vie, du magma du classement au rétroviseur du leader. Des places d'honneur aux places d'accessit vers la Ligue des Champions. On appelle ça aux déterminations, confiance, bravoure et ambition qui ne sont jamais démesurées chez un concurrent traditionnel tel que le CA. C'est inscrit dans ses gènes, dans son moi profond et c'est comme ça ! Pour revenir au choc de cet après-midi, le CA doit impérativement jouer le coup à fond. Car si aujourd'hui les Clubistes décrochent la timbale à Radès, c'est tout le public «rouge et blanc» qui les en remerciera. Paradoxe ! Le CA cultive un drôle de paradoxe. Il présente un palmarès bien garni. Mais il peine à tenir la comparaison en compétition continentale. Que dire alors s'il est marginalisé sur les deux tableaux ? Mal lui en prendra, les inconditionnels ne le lui pardonneront pas ! Ce faisant, on peut chercher le pourquoi du comment d'un telle singularité dans les sphères du club. Quoi qu'il advienne, nos analyses nous ramèneront à la même conclusion : le CA est un club à part, sanguin, populaire, attachant et fantasque. Cette saison, même en perte de vitesse, il part comme toujours à la quête de la Ligue 1, un trophée qui n'est pas souvent tombé dans l'escarcelle clubiste ces dernières années. Certes, sous sa forme ancestrale, il a garni à maintes reprises l'armoire à trophées. Mais depuis un certain temps déjà, le CA a quelque peu eu une histoire contrariée avec la Ligue 1, une compétition de plus en plus relevée, qui, rappelons-le, rassemble aussi les autres puissances sportives du pays. Parce que le CA n'a pas souvent eu le niveau requis pour rêver. Et aussi parce qu'il s'est souvent emmêlé les pinceaux du point de vue administratif quand il s'agissait de prôner l'union sacrée, il a souvent, en fin de saison, couru derrière les places d'honneur pour grappiller un strapontin vers la C1 ou le C3. Bref, si le destin du CA est de toujours lutter pour s'imposer, il doit forcément vite relever la tête après un coup d'arrêt. La Ligue 1 est bel et bien la compétition qui façonne la hiérarchie du football tunisien. Ça fait donc mauvais genre, et surtout, pas très sérieux de jouer les figurants quand on ne cesse de crier haut et fort que le club doit impérativement retrouver son lustre d'antan ! Réponse cet après-midi du côté de l'arène de Radès.