S'ils calent de nouveau, les Clubistes pourraient voir l'Etoile revenir sur leurs talons. S'ils gagnent, ils se donneront de l'air et consolideront leur position. Ça revient fort derrière le dauphin, ont lucidement remarqué la majeur partie des puristes. Le CA n'a plus qu'un point d'avance sur l'ESS et devra en conséquence composer avec le retour d'une Etoile du Sahel qui veut fondre sur le Club Africain. Volet fans étoilés, on affirme que les «Diables Rouges» sont bien capables de créer la sensation en cette fin de saison et coiffer le CA au poteau. Chez les Clubistes, on conclut de même que les gars de Bab Jedid sont maîtres de leur destin et assez nantis pour accomplir ce qui est désormais tracé depuis peu. Un fait est certain : la pression est terrible sur les deux équipes. Pour les Clubistes, dauphins du leader et champion de Tunisie «sang et or» avant l'heure, il va falloir faire une série, un sans-faute. Car pour retrouver un CA en mode rouleau compresseur, il faut remonter à l'avant-trêve. Par la suite, avec le retour à la compétition, le CA a aligné deux parités face au COM et à l'USBG. Deux contre-performances qui n'ont pas manqué de redistribuer les cartes volet podium. Ne pas trop tirer sur la corde raide cependant. Ce CA-là revient de loin, de très loin même. Un début de parcours marqué par des accrocs contre des mal-classés et face aux gros bras. Un cuisant revers en C3 et une crise en haut de la pyramide clubiste. Il est donc clair que personne au sein du microcosme clubiste n'a intérêt maintenant à faire la fine bouche, sachant que l'équipe se porte beaucoup mieux, même si elle s'essouffle parfois. Ce faisant, derrière, les concurrents directs au podium arrivent lancés. Le CA ne doit donc plus accuser de retard à l'allumage. Son statut au classement en dépend. Maintenant que le club de Bab Jedid a accompli de belle choses depuis quelques semaines, il s'agit de trouver les ressources nécessaires et de puiser dans ses tripes pour rebondir. Le trident Bertrand Marchand-Kamel Kolsi-Touiri le sait pertinemment. Tout autre point gaspillé à l'avenir sera payé cash. Voilà pour le verre à moitié vide. Cependant, volet verre à moitié plein, cette équipe est à soutenir et à encourager. Depuis quelque temps, le plateau technique a lancé avec bonheur certains joueurs pleins d'insouciance et de talent. Le staff a aussi récupéré des ex-tauliers quelque peu perdus de vue. Et derrière ce regain d'ambition, il y a une épine dorsale du club qui ne cache plus ses objectifs. Au bout de l'aventure, il faut au moins ramener un trophée: la Coupe de Tunisie et une place en C1 que l'on pourrait même considérer comme un trophée... mais peut-être aussi les deux! Bref, pour un club qui a perdu Farouk Ben Mustapha, Imed Meniaoui, Rusike, Oussama Darragi et Chenihi, renaître rapidement de ses cendres est un accomplissement. Ça passe ou ça casse ! On dit souvent que l'appétit vient en mangeant en football. Explication : après la folle «remontada» clubiste au classement, qui plus est pour un club qui a frôlé la correctionnelle en début de parcours, si ce CA-là ne se qualifiait pas pour la Ligue des Champions, les conséquences pourraient être fâcheuses, et pas seulement en raison d'un manque à gagner pour la trésorerie. C'est le discours récurrent qui revient sur certaines lèvres ces derniers jours. Et c'est dire combien le CA n'a pas droit à l'erreur s'il veut conserver à la fin sa position avantageuse actuelle. Un autre son de cloche nous rappelle aussi qu'à force de jouer avec le feu, le CA prend le risque de se brûler les pinces. Un nul peu glorieux à Radès face au COM. Puis une autre parité heureuse cette fois-ci du côté de Ben Guerdane. Le CA a ainsi dilapidé son avance et grillé tous ses jokers. Maintenant, il n'a plus droit à l'erreur. En clair, en cas de nouveau rétropédalage, il ouvrira la porte à un retour d'une Etoile qui n'en demandera pas tant. La journée de demain pourrait bien marquer un tournant dans la physionomie de l'exercice 2017-2018 des Clubistes. S'ils calent de nouveau, ils pourraient voir l'Etoile revenir sur leurs talons. S'ils gagnent, ils se donneront de l'air et consolideront leur position. Bref, ce CA-là a juste besoin du minimum syndical pour garder la main. La manière, on en parlera plus tard ! L'impact à mettre dans les duels, les enchaînements, le rythme, la débauche d'énergie, la transition, c'est payant quand les trois points sont au bout de l'effort. En football, la victoire vous procure des ailes. Elle conditionne le futur proche. Et c'est à ce niveau que le CA a su capitaliser cet élan de l'après-Marco Simone. Le moteur s'est remis à ronronner et le CA a aligné une série qui en a fait un outsider insatiable à l'envi. Groupe solide, bon état d'esprit, de la simplicité technique devant et, surtout, un mental gonflé à bloc. Voilà la recette à retrouver pour ne plus piétiner.