«L'aliment, facteur de santé, est devenu vecteur de maladies». Une réalité que veut changer le Dr Zarrouk grâce à l'éducation nutritionnelle. Tout un cortège d'éléments pollués et toxiques pour notre organisme (bactéries, virus, parasites, champignons, OGM et corps chimiques...) s'invitent dans nos assiettes sans qu'on le veuille ou sans qu'on le sache suffisamment… A ce sujet, Dr Zarrouk a prévenu tous les présents lors de son intervention à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation et a lancé une mise en garde virulente : « Prenez garde. Attention à la pollution alimentaire. L'équilibre alimentaire est requis pour éviter les sources polluantes. Le régime locavore doit être préconisé. Huile d'olive, bsissa et pain complet sont à préconiser en complément d'un fruit le matin au cours du petit-déjeuner. C'est bien là que résident les ingrédients d'une alimentation saine et non polluée. Pour un équilibre alimentaire durable L'alimentation, c'est la science des aliments. Un terme à dissocier de la nutrition qui est l'apport alimentaire répondant aux besoins de l'organisme et l'ensemble des processus d'acceptation de l'aliment, sa digestion et son absorption. Il faut une alimentation durable et équilibre car une mauvaise nutrition entraîne une sensibilité accrue aux maladies, une baisse de productivité et un affaiblissement de l'immunité. Ceci en plus de développer un retard de développement physique et mental. Une alimentation saine et durable respecte par contre une série de critères environnementaux. «La faim zéro en 2030, c'est possible», selon l'expert. Apprendre à la population à ne pas gaspiller la nourriture, adopter une alimentation saine et durable en pratiquant le locavorisme appelé régime locavore. Ce sont là quelques recommandations faites par le médecin. Le locavore est une personne consciente des dérives de notre société de consommation de nos industries agroalimentaires et qui décide de s'alimenter autrement. Le locavore veut consommer localement pour limiter l'impact négatif sur l'environnement dans la mesure où produire localement les fruits et légumes en respectant si possible les principes de l'agriculture biologique nécessite nettement moins d'énergie grâce à une éducation nutritionnelle adéquate. Education nutritionnelle Le Dr Zarrouk veut inculquer aux jeunes et moins jeunes un nouvel état d'esprit alimentaire qui se base sur un retour aux traditions ancestrales. Avoir chacun son propre potager fait partie de ses idées. «Le manque d'éducation nutritionnelle permet à l'industrie agroalimentaire de faire de nous de futures victimes. La méconnaissance du danger de l'industrie et ses additifs est réelle. L'E102 provoque à titre d'exemple l'hyperactivité chez l'enfant. C'est parce que nous avons modifié notre mode de vie et pollué notre environnement que nous sommes devenus les créateurs de nos propres maladies». Cancers, obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, maladies auto-immunes, maladies dégénératives, fatigue chronique, fibromyalgie, scléroses, etc. ont surgi à cause d'une mauvaise alimentation ! «La plupart n'existaient pas il y a un siècle ! L'aliment qui est normalement un facteur de santé est devenu vecteur de maladie», a observé le Dr Zarrouk. Le grand problème a trait à l'absence d'éducation nutritionnelle. Pollution alimentaire Le Dr Zarrouk a cité, par ailleurs, plusieurs exemples de pollution alimentaire. Trente mille boîtes de thon ont été retirées du marché en 2011 à cause de la présence de mercure. Il s'agit de l'hydrargisme. A long terme, et avec une consommation assez continue, ce minérai nuirait surtout aux enfants et aux femmes enceintes. L'apparition de symptômes nerveux chez l'homme a été également prouvée. La norme tunisienne prévoit 1 milligramme par kg de poisson. L'aquaculture est une solution pour élever et produire du poisson non pollué par le mercure. A ce titre, le poisson d'élevage contiendrait 6% de mercure contre 94% pour le poisson sauvage comme la daurade ou le loup de mer. La conservation des aliments est également importante. Des aliments ont été contaminés par des mycotoxines car ils étaient conservés. L'analyse d'échantillons de bsissa a, par ailleurs, montré que 17% de cette denrée était contaminée par l'aflatoxine à cause d'une mauvaise conservation. Une menace pèse sur la sécurité alimentaire de la population tunisienne à cause de ces risques sanitaires. «Où-allons nous?», s'interroge le Dr Zarrouk.