Le consommateur est un partenaire incontournable pour la lutte contre les infractions commerciales et pour l'hygiène. La consommation des produits alimentaires peut-elle desservir la santé du jeûneur durant la saison caniculaire? Les spécialistes en matière de santé publique et ceux, chevronnés dans les sciences de la nutrition, répondent par l'affirmative. Il faut dire que le côté épicurien des Tunisiens atteint son paroxysme au mois de Ramadan, ce mois de jeûne et de self contrôle et d'équilibre nutritionnel et moral. Les Tunisiens se laissent de surcroît volontairement aller en été, privilégiant ainsi une attitude consommatrice à la bohémienne, en faveur des aliments les moins recommandés par les experts en matière de santé. Cette année encore, Ramadan coïncide avec la saison chaude, ce qui rend la tâche encore plus difficile. Comment concilier les tentations les plus insensées et une alimentation saine et équilibrée? Comment peut-on savourer la vie sans pour autant succomber aux désagréments souvent graves, notamment les éventuelles complications des maladies chroniques ou encore les redoutables intoxications alimentaires? Face aux multiples dépassements que connaît le marché notamment la prolifération du marché parallèle et l'irrespect des règles de l'hygiène, il convient d'être plus vigilant pour éviter tout risque alimentaire. Un bon consommateur doit être exigeant En ce qui concerne le comportement consommateur, les jeûneurs ont tendance, généralement, à satisfaire leurs envies gourmandes, quitte à négliger jusqu'aux normes basiques de l'hygiène. En effet, certains recourent à l'achat de produits délicats, qui périssent plus vite dans des températures élevées, sans pour autant se soucier de leur mode de conservation. C'est le cas, évidemment, des viandes, des poissons, des produits laitiers comme le lait caillé, le petit lait, mais aussi la ricotta, etc. Ces produits nécessitent, pourtant, des critères de conservation à respecter, soit une température maximale de 5°C. Plus la température de conservation est élevée plus le risque de développement des microbes est grand. Malgré cette évidence, l'on remarque encore des consommateurs qui s'arrêtent pour faire l'acquisition de la ricotta, par exemple, qu'un marchand ambulant propose à l'air libre — ou plutôt à la pollution libre — et qu'il emballe dans de simples sachets en plastique. De même pour les viandes et les poissons qui demeurent des heures durant oubliés dans un couffin alors que le conducteur est pris dans la circulation ou que le voyageur souffre le martyr dans un bus ou dans un métro. Pis encore: le consommateur n'hésite souvent pas à acheter de la viande ou des tripes de mouton conservés dans des sachets en plastique et exposés en plein soleil tel un trophée. Il est également à noter qu'un bon nombre d' estivants trouvent normal que des bouteilles d'eau minérale ou de boissons gazéifiées soient exposées au devant des échoppes ou transportées en plein soleil. Ils ignorent le risque d'intoxication qu'ils encourent que favorise l'équation chimique produite à travers le réchauffement du plastique sur le liquide. Par ailleurs, et pour ce qui est du comportement alimentaire à rectifier, il convient, pour les jeûneurs, notamment ceux souffrant de maladies chroniques, d'éviter la manie de compenser la frustration par une attitude goinfre, voire boulimique. Le jeûne, rappelons-le, vise à épurer le corps des résidus de toxines accumulées une année durant. L'idée étant de manger moins, mais de manger également équilibré. A cet effet, le ministère de la Santé publique, notamment l'Institut national de nutrition et de technologie alimentaire, dissuade les Tunisiens quant à la consommation exagérée des boissons gazéifiées, des fritures et des sucreries traditionnelles et saisonnières comme les zlébiya, les mkharak, etc. Ils appellent également le consommateur à faire preuve de vigilance quant aux conditions de préparation des aliments et des mets proposés dans les fast food et chez les marchands de beignets. Il est, par ailleurs, à souligner que, et dans l'optique de sensibiliser le citoyen sur le comportement à adopter durant Ramadan, mais aussi durant la saison estivale, le ministère de la Santé publique a élaboré des dépliants et autres supports d'information et de sensibilisation. Les spots télévisés, semble-t-il, ne sont plus accessibles au ministère car désormais payants. Parallèlement aux actions de sensibilisation, un contrôle rigoureux est effectué sur les unités commerciales, dénonçant et pénalisant toutes sortes d'infractions aux principes commerciaux et aux règles de l'hygiène et de la conservation des aliments; D'autant plus que des conférences de sensibilisation sont programmées en collaboration notamment avec l'ODC.