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Au cœur d'une fabrique de leaders
Entrepreneuriat et employabilité
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 11 - 2018

La collaboration entre l'Essect et le Centre international de commerce a abouti à la mise en place d'un mastère destiné à promouvoir l'employabilité des jeunes en les poussant à réfléchir à la viabilité des projets qu'ils ont en tête.
Sébastien est un formateur atypique, dans une salle de classe atypique, pour une formation complètement différente de ce que vous auriez pu connaître. Au milieu de la salle de classe, Sébastien se tient devant 23 étudiants hétéroclites debout. Dès le départ, il annonce la couleur : «Nous n'avons pas seulement besoin de têtes bien remplies. Nous avons besoin de gens compétents capables d'apporter quelque chose pour les entreprises du secteur textile mais également d'autres secteurs, ils doivent être immédiatement opérationnels».
Depuis le début des cours, les étudiants se sont rarement assis pour prendre des notes. «Ce n'est pas le genre de la maison, nous dit Sébastien. Mon objectif c'est de faire de ces étudiants des personnes prêtes à faire bouger les choses dans le monde de l'entreprise, les voir assis et prendre des notes ne nous avancerait à rien». Pour rappeler ce qui a été fait lors des séances précédentes, Sébastien Ioannitis-McColl et Jacques Corillon ont même organisé une battle (anglicisme tiré de la culture hip-hop désignant une compétition de joute oratoire entre rappeurs ou slammeurs). Le 15 octobre, 23 étudiants venus d'horizons divers ont entamé un nouveau mastère co-construit, unique en son genre en «Commerce international et entrepreneuriat». Un mastère rendu possible grâce à une coopération entre l'Essect et le Centre international de commerce. C'est le cursus choisi par Matakala Muyunda, 22 ans, étudiante zambienne bénéficiant d'une bourse dans le cadre d'une convention entre la Tunisie et la Zambie. Passionnée d'entrepreneuriat, elle a les idées claires et ses objectifs sont tout tracés. «Je veux pouvoir réaliser un projet de construction de foyers universitaires en Zambie, ce type de construction n'existe pas encore dans mon pays», nous confie-t-elle. Chaque mois, ces étudiants reçoivent la visite de formateurs du Centre international de commerce (ITC), comme Sébastien Ioannitis-McColl, Jacques Corillon et Nacer Bouyahia. Pendant cette semaine, les étudiants bénéficient d'une formation pas comme les autres sur l'internationalisation des entreprises, le business et le management. Les étudiants sont challengés et sollicités en permanence pour produire des idées et réfléchir à la viabilité des projets qu'ils imaginent. «Mettez-vous là, et convainquez -nous que votre idée de projet est la meilleure!», demande Jacques au groupe de travail auquel appartient Matakala. Une méthode qui séduit la jeune fille. «Cela est différent de tout ce que j'ai pu voir pendant mon cursus universitaire. C'est pratique, avec des exemples réels de ce qui se passe dans le monde et donc c'est facile à comprendre et surtout c'est utile», commente Matakala.
Partage d'expérience
Au fond de la salle se dresse en costume Chaouki Jebali. Aux allures de professeur expérimenté, Chaouki Jebali est en fait l'un des étudiants de ce mastère. A 39 ans, ce directeur de la coopération avec les pays africains et l'UA au sein du ministère du Commerce a choisi de retourner sur les bancs de la faculté. «J'ai envie d'améliorer mes compétences en commerce international, j'ai envie de partager mon expérience et puis j'ai le goût d'apprendre», explique ce boulimique du savoir. D'abord ingénieur de formation puis énarque, il souhaite continuer à progresser et, pourquoi pas, troquer sa carrière de fonctionnaire contre celle d'un entrepreneur privé.
«C'est assez interactif, c'est un mastère co-construit et c'est une première, la méthode est interactive, les éléments de cours sont accompagnés d'applications instantanées. Les universités font généralement du bon travail mais nous manquons parfois de pratique. Ce mastère est le cadre idéal pour mettre en pratique ce que vous apprenez. Les formateurs de l'ITC nous font découvrir le Business Management System (BMS). Ce système est utilisé pour former les chefs d'entreprise», estime cet étudiant.
Plus jeune et animée par une volonté inébranlable de devenir entrepreneure, Marwa Neji, 23 ans, suit attentivement les faits et gestes des formateurs et ne veut surtout rien rater. «Lorsqu'un mastère est élaboré avec une institution comme l'ITC, tu sais que tu as beaucoup plus de chances de prétendre à une carrière internationale», nous dit-elle. Mais entre investir dans la photovoltaïque ou se lancer dans le conditionnement de l'huile d'olive, son cœur balance. Séduite par l'idée de se lancer dans le commerce des panneaux solaires, Marwa Neji se heurte pour l'instant à des questions d'ordre technique qu'elle espère absolument résoudre.
Des étudiants opérationnels
Quant à Helmi Ghodhbani, inscrit dans ce même mastère, son ambition est de conquérir le marché africain, dont il connaît un petit peu le fonctionnement. «Le commerce, l'import-export sont des choses qui me parlent, et je voudrais bien travailler sur le marché africain, c'est la raison pour laquelle j'ai choisi ce mastère», insiste Helmi.
En fait, les 23 étudiants du mastère ont été triés sur le volet à l'occasion de cette première mondiale de co-construction entre une université tunisienne et une agence onusienne, en l'occurrence l'ITC. Choisis pour leurs compétences, mais également pour leur potentiel, ces étudiants devront être immédiatement opérationnels pour les entreprises privées et notamment celles du secteur textile.
«Il faut savoir que l'ITC est orientée résultat, notre finalité c'est l'employabilité, commente Sébastien Ioannitis-McColl, formateur ITC et chef du projet Gtex. Avant même que le mastère ne commence, nous avions déjà 100% de promesses de stage et éventuellement d'embauche».
Du côté de l'Essect, on se félicite déjà de ce mastère. Feriel Ouerghi, maître de conférences à l'Essect et co-porteur du mastère, nous explique que ce dernier répond à une question bien précise : comment faire le marketing d'un secteur, comment positionner l'image d'un pays ? «Il ne s'agit pas simplement de commerce international, c'est en cela que ce mastère co-construit est différent», affirme Feriel Ouerghi.
Le mastère en commerce international existait à l'Essect depuis 2009, mais au bout de quelques années, et dans le cadre de la réhabilitation du mastère, l'école cherchait une nouvelle approche de formation orientée marché.
C'est alors que l'idée d'un mastère co-construit a germé, notamment suite à des besoins spécifiques exprimés par les entreprises bénéficiaires du projet Gtex, exécuté par l'ITC et financé grâce à une coopération avec le Secrétariat d'Etat suisse à l'économie (Seco). Une enveloppe de 4 millions de dinars lui est dédiée.
«Ce mastère vient en réponse à une demande exprimée par les entreprises du secteur privé, notamment les entreprises textiles bénéficiaires du projet Gtex, nous explique Nacer Bouyahia, coordinateur national du projet. Ces entreprises ont entamé une montée en gamme de leurs produits et recherchent des jeunes diplômés capables de les accompagner dans leur phase d'internationalisation».
Gtex, ou Programme global sur le textile et habillement, prend sous son aile une cinquantaine d'entreprises, et apporte son soutien stratégique et opérationnel au développement et à la redynamisation du secteur du textile et de l'habillement.
Le mastère professionnel co-construit en commerce international et entrepreneuriat est une première expérience appelée à être renouvelée l'année prochaine. «Peut-être avec plus d'étudiants», annonce Sébastien Ioannitis-McColl. L'objectif pour l'ITC et l'Essect est de faire en sorte que la mise en place des réseaux de distribution, la négociation internationale, la négociation interculturelle ou encore la mise en place d'une stratégie de prix n'aient plus aucun secret pour les 23 étudiants pionniers.


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