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Une politique monétaire efficiente et un secteur bancaire plus solide La Tunisie participe à la rencontre de haut niveau des gouverneurs des Banques centrales des pays méditerranéens
M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a participé à la rencontre de haut niveau des gouverneurs des Banques centrales des pays méditerranéens, tenue à Chypre les 27 et 28 octobre en présence des gouverneurs de plus de 25 pays de la région. Cet évènement, organisé conjointement par la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque centrale chypriote, s'inscrit dans le cadre du dialogue régulier entre les premiers responsables des Banques centrales des pays de la Méditerranée. La rencontre a comporté trois sessions ayant respectivement pour thèmes : «Les défis auxquels sont confrontées les politiques monétaires dans les pays méditerranéens», «Les politiques monétaires adoptant un taux de change fixe» et «Les retombées de la crise financière sur les systèmes bancaires et la stabilité financière». M. Baccar a présidé la deuxième session sur les politiques monétaires au cours de laquelle ont été présentées les expériences de Chypre, du Liban et de la Mauritanie. Le gouverneur de la BCT a expliqué qu'au cours de la dernière crise financière les parties concernées ont compté sur la politique monétaire et un système de change fixe, sachant que plusieurs pays du sud de la Méditerranée ont opté pour des taux de change fixes alors que d'autres se sont orientés récemment vers des systèmes de change plus souples. Les pays du sud de la Méditerranée qui ont adopté des taux de change fixes au cours des années ayant précédé la crise, notamment depuis le début de l'année 2007 jusqu'à mi-2008, ont fait face à certains défis qui ont empêché leurs politiques monétaires de réaliser les objectifs escomptés (pressions inflationnistes dues à l'augmentation de la demande intérieure accompagnées d'une évolution continue au niveau monétaire et des emprunts, outre la flambée des prix des hydrocarbures). Les efforts déployés pour libéraliser davantage le flux des capitaux ont entravé la concrétisation de la politique monétaire au moment où le surplus de liquidités dans le système bancaire constitue une problématique pour les autorités monétaires. Celles-ci sont, à leur tour, confrontées à des difficultés à chaque fois qu'elles ont essayé de réduire les pressions inflationnistes dans un contexte caractérisé par une évolution de l'entrée de capitaux et un surplus de liquidités, les incitant à réaliser une adéquation entre la souplesse des taux de change et le taux d'intéret. Libéralisation totale du dinar M. Baccar a évoqué la relation établie entre le système de change fixe et la politique monétaire, rappelant que les autorités qui ont choisi d'adopter un système de taux de change fixes doivent relever un grand défi consistant en la réalisation d'une adéquation entre trois paradoxes, à savoir un taux de change fixe, la libéralisation du mouvement des capitaux et une politique monétaire indépendante. En effet, la surveillance des capitaux contribuerait à conférer une certaine vitalité au système de change fixe mais ne peut etre considérée comme un outil pouvant être utilisé de manière permanente pour faciliter la tâche des autorités monétaires. Par conséquent, cette surveillance devrait être progressive dans un contexte de libéralisation des capitaux. Pour toutes ces considérations, les autorités concernées de plusieurs pays ont entrepris des réformes au double plan de la politique monétaire et du contrôle bancaire. Analysant l'expérience tunisienne, M. Baccar a rappelé les fondements de la politique du taux de change que la Tunisie adopte et ses liens avec la politique monétaire, faisant remarquer, qu'en dépit de la crise financière internationale, la Tunisie veille à mettre en place les conditions nécessaires au passage à la libéralisation totale du dinar à travers une politique de change plus souple, une politique monétaire efficiente et un secteur bancaire plus solide. Il a ajouté que cet objectif figure parmi les priorités du programme présidentiel 2009-2014 «Ensemble relevons les défis». L'expérience chypriote qui est passée d'une politique de change fixe à l'intégration monétaire dans la zone euro a été passée en revue ainsi que les spécificités des expériences libanaise et mauritanienne qui veillent à s'adapter à la conjoncture.